Un démon hirsute terrorisé par une petite souris grise grimpant à l'échelle et tenant dans sa bouche une branche d'osmanthe.
Je passais par hasard devant le rayon des livres d'art de ma médiathèque et cette image saugrenue, en première de couverture, a tout de suite attirée mon regard. C'est ainsi qu'avec plaisir j'ai pu découvrir les peintures populaires Otsu-e.
Elles sont contemporaines des célèbres Ukiyo-e, estampes gravées sur bois, immortalisées par Hokusai et Hiroshige, mais sont certainement moins connues du public. Ce n'est que dans les années 1920 qu'elles furent redécouvertes et publiées. A l'origine (au XVIIème siècle) ces peintures étaient liées à la religion bouddhique mais leurs thèmes ont rapidement évolué vers une imagerie plus populaire aux contenus moraux et satiriques. Dans ce livre très bien conçu et agréable à regarder, on croise d'abord des bouddha puis des divinités populaires, des créatures démoniaques, des personnages héroïques et légendaires, des saltimbanques, des images féminines (musiciennes, danseuses, courtisanes) et enfin des animaux et végétaux. Donc une grande diversité dans les thèmes représentés, symboles des traditions et de la culture japonaise.
Le livre nous explique que, comme les mangas actuellement, les images ont souvent été réalisées en séries, avec des moyens simples, des pochoirs, peu de couleurs et des pigments naturels. Mais le résultat est probant. Les couleurs sont agréables, les traits bien appuyés et les images souvent humoristiques avec des personnages aux visages parfois grotesques et des situations cocasses.
Cet ouvrage ÔTSU-E : peintures populaires du Japon est un beau livre et même un très beau livre qu'on a plaisir à feuilleter. Je l'ai découvert par hasard mais je le conseille vivement.
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Une vraie découverte ! On entend toujours parler des estampes des grands maîtres mais jamais de l'art populaire d'Otsu qui a quasi disparu aujourd'hui. Les reproductions sont superbes et surtout il y a beaucoup d'explications très intéressantes et poussées sur cet art qui a duré plusieurs siècles. Merci (encore) aux éditions Picquier !
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