L'Herbe du diable : 1630 - Une sage-femme à Cologne

J'ai adoré cette BD car elle est intelligemment construite autour d'une sage-femme Garance qui sera accusée d'être une sorcière par l'Inquisition sur dénonciation d'un notable local après un accouchement.

L'action se passe dans la ville de Cologne en 1630 qui fait partie du Saint-Empire germanique. La guerre de 30 ans fait rage et cela entraîne mort et désolation mais surtout la famine.

On se rend compte que c'est encore les femmes qui vont payer un lourd tribut. Garance va devoir faire le choix de rester dans la légalité ou de commettre des actes réprouvés par l'église au nom de la compassion pour les femmes. Les hommes non mariés n'ont pas à se préoccuper d'une grossesse.

En ce qui concerne le titre, l'herbe du diable est la belladone qui a pourtant des propriétés apaisantes. D'autres herbes seront d'ailleurs utilisés par Garance comme la valériane, le millepertuis ou encore la mandragore.

On rencontrera également le prêtre jésuite Spee qui est chargé de confesser les condamnés et qui se rendra compte que les femmes qu'ils rencontrent ne sont pas des sorcières mais elles ont avoué sous la torture. Bref, il écrira plus tard un manuscrit pour dénoncer ces pratiques.

A noter qu'on aura droit à un dossier assez détaillé et très bien documenté en fin d'album pour souligner les propos et la présentation des personnages. C'est réellement captivant, une fois n'est pas coutume.

J'ai apprécié un graphisme assez avenant qui a rendu la lecture tout à fait agréable. Les décors sont très réussis. Les personnages sont facilement identifiables. Bref, un vrai confort visuel qui est présent.

Au final, je conseille vivement la lecture de cette BD qui apportera une réflexion universelle sur la place de la femme dans l'histoire. C'est vrai que j'ai commencé sans grande conviction pour terminer en apothéose. C'est une belle découverte et une belle surprise !

Cologne, Saint-Empire germanique, 1630.
Déjà minée par la Guerre de Trente ans, la ville subit aussi le terrible fléau de l'Inquisition. Ferdinand de Bavière, le prince-évèque, s'est donné pour mission de débarrasser Cologne des infâmes sorcières qui infestent les rues. Garance, sage-femme dévouée et consciencieuse, assiste, impuissante, à l'arrestation de ses consoeurs accusées de pactiser avec Satan. Elle-même suit scrupuleusement les préceptes de l'Eglise, se gardant bien, par exemple, d'utiliser les herbes interdites. Pourtant, lorsqu'une noble dame en détresse lui demande de l'aide, elle ne peut refuser, devenant la cible du tribunal de l'Inquisition.

Une histoire forte qui nous éclaire sur la condition des femmes accusées de tous les maux par une église catholique fanatisée. Nobles ou pauvres, toutes sont soumises au bon vouloir d'hommes qui usent de tous les prétextes pour les asservir, les brimer…les brûler.
Les jolis dessins de Claire Martin nous immergent dans la ville de Cologne et accompagnent à merveille le scénario de Benjamin Laurent. Une page d'Histoire qui n'épargne ni l'Eglise catholique, ni la gent masculine et confirme que les femmes ont toujours dû et su se battre pour survivre.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Jungle.

Chasse aux sorcières auprès des sage-femmes
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Une bande dessinée destinée à la jeunesse et qui est définitivement à mettre entre toutes les mains. Je l'ai déjà conseillée à plusieurs de mes amies et à mes deux filles.
Quand l'Inquisition décide de s'en prendre à la guilde des sage-femmes, en Cologne, c'est vraiment une catastrophe.
Et surtout que c'est inspiré d'un personnage bien réel (cette sage-femme a bien exercé) et a permis aussi de mettre en lumière la solidarité féminine en ces temps troubles.
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Quelle tristesse aussi de voir comment sont traités les herboristes (ainsi que leur pharmacopée bien utile, notamment la belladone - herbe du diable - d'où l'atropine est synthétisée et qui rend des services encore aujourd'hui sous une forme plus "hospitalière").
Moi-même soignante et phyto, je ne pouvais que réagir fortement à la lecture de cette ignominie faite aux parturientes en train d'accoucher dans les douleurs.
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Un bonus (à la fin du récit) appréciable et tres didactique, renseignant le lecteur sur l'Histoire de la sorcellerie, la chasse, l'Inquisition, la botanique, les personnages....

Club N°53 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Inspiré d'une histoire vraie.

L'intrigue est bien menée.

On découvre la vie et les risques pris par les ventrières en Europe au moment de l'Inquisition.

Les personnages sont attachants.

Une agréable façon d'en apprendre un peu plus sur l'histoire du métier de sage-femme.

Virginie
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Cologne en Allemagne, XVIIème siècle, la Guerre de Trente Ans a affaibli le pays et fragilisé les populations les plus démunies. C'est dans ce contexte que nous rencontrons Garance , une sage-femme qui tout en faisant consciencieusement son métier est aussi témoin de l'intensification de la chasse aux sorcières. Et il se trouve que les sages-femmes font partie des cibles privilégiées du tribunal de l'Inquisition...

Je remercie très chaleureusement Babelio et les éditions Jungle pour ce partenariat Masse Critique qui m'a donné l'occasion de faire une si belle lecture !
Cette bande dessinée c'est d'abord une histoire touchante avec une galerie de personnages qui nous émeuvent et nous révulsent (inspirés de personnes réelles comme on l'apprend dans le dossier en fin d'ouvrage). Dans un format pourtant court les auteurs parviennent à développer et faire évoluer le personnage de Garance de façon très crédible et intéressante et permet d'apporter des nuances au récit. J'ai aussi beaucoup aimé l'utilisation des couleurs qui permet de ne pas ajouter du drame à cette histoire qui se suffit à elle-même. C'est un sujet que j'ai peu vu aborder en bande dessinée et je suis ravie de voir que certains auteurs se sont emparés de cette période historique où on voit bien que les femmes du peuple, surtout lorsqu'elles sont veuves ou isolées socialement sont devenues les proies de la vindicte populaire qui cherchait des boucs émissaires pour expier leur colère dans des temps difficiles et incertains. Plusieurs aspects de la condition féminine et de la maternité sont représentés dans cette BD qui en fait un ouvrage particulièrement riche et enrichissant. Pour sûr elle mériterait d'être plus largement diffusée qu'elle ne l'est actuellement.

1630. Cologne , ville du Saint-Empire germanique. Benjamin Laurent et Claire Martin nous invite à suivre des moments de la vie d'une sage-femme, en cette période de famine et de maladie où les femmes sont souvent accusées de tous les maux. Cette histoire est inspirée de faits réels.

Garance est une sage-femme, elle a été formée par Adélaïde à l'art de l'accouchement mais aussi à l'usage des plantes pour guérir ou pour permettre à ses contemporains de moins souffrir. À cause de la maladie et de la famine, elle a perdu son mari et ses enfants. Adélaïde l'a prise en charge et l'a sauvée. Adélaïde lui transmet tous ses secrets et veut lui montrer comme aider une femme à avorter car attendant un enfant non voulu. Garance est très réticente car c'est une fervente croyante. Elle ne veut pas faire des choses que l'Église réprouve.

C'est aussi l'époque où l'Église décide d'interdire l'usage de la Belladone, considérée comme l'herbe du diable. En cette période de chasse aux sorcières, cette herbe est considérée comme spécifique à la sorcellerie.

Après avoir pratiqué un accouchement clandestin auprès d'une femme de la noblesse (ayant fauté pendant que son mari est parti à la guerre), Garance va être arrêtée et jugée par les représentants de l'Inquisition pour qui le pardon n'existe plus. Elle risque d'être soumise à la question et de craquée face à la douleur, comme beaucoup d'autres avant elle. Un événement plus qu'imprévu changera l'issue de cette histoire.

Benjamin Laurent et Claire Martin mettent en évidence la place des femmes au Moyen-Âge et leur rôle dans la médecine. Ce rôle de sage-femme existe depuis longtemps, comme celui de l'usage des plantes pour réaliser des médications. Mais l'Église a du mal à accepter ce qu'elle ne comprend, ce qu'elle ne maîtrise pas. Elle souhaite garder la main sur la population tout comme la noblesse avec qui elle est inféodée. Il lui est facile c'accuser ces femmes de sorcellerie, de la soumettre à la question où elles finissent par reconnaître des actions non commises pour cesser de souffrir.

Le sujet est très bien traité, avec un scénario agréable à lire. le cahier pédagogique final est très bien documenté faisant référence à L Histoire (contexte historique et Cologne au XVIIème siècle), à la place des sages-femmes au XVIIème siècle, aux plantes.

Le graphisme et la mise en forme m'ont surpris au départ, car inhabituels Mais finalement, les deux m'ont conquis, facilitant ma lecture. Claire Martin varie les plans, les gros plans. Certaines planches en pleine page sont très bien construites.

Lecture très intéressante à donner à lire, en complément d'autres ouvrages, à des adolescents, sur la place des femmes à travers l'histoire, las mauvais traitements qu'elles subirent (subissent parfois encore), sur la main mise que les hommes ont toujours voulu avoir sur elles mais aussi sur l'IVG.

Pour moi, de manière fortuite et symbolique, je viens de lire 3 BD traitant de ce sujet au moment du vote de la Loi inscrivant l'IVG dans notre Constitution...

Quelle couverture attrayante ! Avec un titre pareil dans cette période de ma vie où la récente maternité est au coeur de mon quotidien, découvrir la vie d'une sage-femme au XVIIe siècle m'a intriguée. Une époque où tout acte médical peu compréhensible peut être répréhensible et être accusé de sorcellerie. Garance est une femme pieuse et au service des autres femmes. On va donc la suivre avec ses patientes qui vivent des situations toutes différentes. C'est une BD dont j'ai beaucoup apprécié les traits et les couleurs avec un contenu bien ficelé et très intéressant. Un dossier historique est présent pour en savoir plus sur l'époque et la condition de la femme.

La vie des femmes n'a décidément pas été toujours rose et les sage-femmes ne font pas exception!
Garance oeuvre pour sa mission d'accoucheuse à Cologne en 1630 avec passion malgré les risques du bûcher. L'inquisition utilise une interprétation religieuse des textes pour leur chasse au sorcières. Avaient-ils peur que les femmes leur fassent de l'ombre?
Notre héroïne est remarquable de détermination dans ce monde dangereux pour elle.
Je n'ai pas trop aimé les dessins mais les couleurs sont agréables et adaptées au contexte des moments évoqués, une jolie palette et des planches qui mettent en valeur l'architecture de la ville.

J'ai beaucoup apprécié cette histoire. Une sage femme accusée de sorcellerie par le beau frère d'une femme qu'elle a aidé à accoucher hors mariage. Nous suivons la sage femme dans ses soins aux femmes et également dans les décisions difficiles de les aider à avorter.
Le cahier bonus a la fin nous permet de comprendre le rôle des sage femmes à cette époque et pourquoi elles ont été accusées de sorcellerie.

Les dessins sont très beaux, clairs et les couleurs sont en accord avec les émotions du personnage principale.

Je ne suis pas une très grande lectrice d'ouvrages graphiques mais, de temps à autres, j'apprécie d'en découvrir quelques uns sur des thématiques qui me parlent.
J'ai donc été ravie de recevoir celle ci dans le cadre de la masse critique Babelio.

1630, Cologne, Saint Empire Germanique.
La période est difficile, la Guerre de Trente Ans amenant son cortège de famines, épidémies, et autres catastrophes. Les responsables sont vite désignés: ce sont les sorcières. Les bûchés succèdent aux arrestations sommaires. Dans ce contexte de doute, où chacun épie et soupçonne son prochain, les sages-femmes sont des proies faciles. Ces femmes qui savent utiliser les bienfaits de la nature, qui utilisent les plantes pour soulager les maux des femmes, qui contreviennent parfois aux ordres du clergé pour en sauver d'autres... sont des sorcières et donc des coupables toutes désignées...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture ! J'avais initialement quelques doutes concernant le style graphique, mais finalement il m'a convaincue.

Moi qui suis toujours intéressée par les thèmes historiques des chasses aux sorcières, je ne connaissais pas grand chose de la façon dont le mouvement s'était opéré en Allemagne. J'ai trouvé passionnant de suivre une sage-femme à cette époque. le personnage de Garance, s'il est fictif, m'a semblé très réaliste. Son passé est bien construit et on s'attache réellement à elle.

Au delà de son personnage, ce sont bien les femmes qui sont au centre de cette histoire, les hommes tenant plus le rôle d'antagonistes. Il est tellement plus simple d'accuser les femmes de tous les maux. D'autant plus lorsque celles-ci sont plutôt pauvres et en marge de la société. C'est un grand classique des épisodes de chasse aux sorcières, quelque soit le lieu où l'époque.

Mais avec cette histoire, on voit une certaine solidarité se mettre en place ; comment les femmes, groupe social sans grand pouvoir, serre les coudes face à la menace et va réussir (de façon exceptionnelle, malheureusement) à bouleverser en partie l'ordre établi.

A la fin de la BD, on trouve un carnet bonus, retraçant le contexte historique, la place réelle des sages femmes a cette époque, des plantes qu'elles utilisaient ; mais aussi la réalité de certains personnages.
Ainsi j'ai été surprise de découvrir que le personnage d'Elsa, dont j'avais jugé la réaction un peu romanesque, était en réalité inspiré d'une femme de Cologne bien réelle.
Tout ce carnet bonus est vraiment très intéressant pour qui s'intéresse à la réalité historique de l'époque !