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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sangor Novick, père de quatre enfants, dont un « asperger », Adrien et une « schizophrène » Constance se sépare d'Ysé sa femme, car ils ne parviennent plus à gérer harmonieusement une vie en commun. Malgré un capital énorme d'empathie pour les autres, il perd pied et a parfois du mal à distinguer ce qui est normal et ce qui relève d'une pathologie schizophrénique. Il focalise sur sa personne bon nombre de gens différents qui perçoivent en lui sa bienveillance naturelle. Il a une très bonne connaissance de la maladie qu'il a tenté de cerner de près, pour comprendre et soigner sa fille Constance dans la mesure du possible. Ses rencontres, les conférences auxquelles il assiste ne parviennent pas à circonscrire un mal de vivre latent qui l'éloigne du monde du travail et d'une vie urbaine, au profit d'un retour à la campagne. Belle description de la difficulté à appréhender les différences dans notre monde normé et peu tolérant.
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« Je me suis nommé : Sandor le solitaire assoiffé de relations humaines. »

Dans « Mes fous », Jean-Pierre Martin donne la parole à un personnage qui « se met trop facilement dans la peau des autres », un écorché vif, dont la « vie se barre de tous les côtés ». Son père sombre dans la mélancolie, sa mère est emportée dans ce désastre, sa femme le quitte, et sa fille Constance est schizophrène.

Personne n'aurait envie de se plonger dans un tel récit. Et pourtant comme ce texte est sensible, désenchanté, drôle parfois. Il serait dommage de passer à côté de ce Sandor qui attire à lui les « corps errants », les « fous et demi-fous », les cinglés des carrefours et du métro, tous ces invisibles aux yeux des affairés et qui forment une constellation humaine que Sandor ne cherche pas à consoler, juste à faire exister. Voire à étudier, pour mieux comprendre sa fille.

Dans un style un peu saccadé, rapide comme celui de la marche infatigable et inlassable de Sandor, Jean-Pierre Martin a écrit un livre infiniment douloureux et hypersensible qui touchera ceux qui ont « entamé leur capital de béatitude », mais ne renoncent pas.


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J'ai adoré ce bouquin franchement une vraie perle ! Car avec une sensibilité et beaucoup d'humour l'auteur nous raconte le quotidien de ceux qui butent, qui penchent, qui chantent la journée et hurlent la nuit.
Le titre résume à merveille le sujet traité mais le plus de ce roman c'est qu'il nous ouvre les yeux sur les fous car il faut comprendre la détresse psychique pour éviter de tomber dans le mal et laisser la douleur prendre le dessus.
Avec une douce ironie et une plume magnifiquement poétique, l'auteur nous offre un éloge unique de la folie. Une histoire à lire sans plus tarder.
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J'aime bien les romans originaux et celui là l'est assurément par le parti pris. En effet, écrire sur la folie, la schizophrénie, la dépression etc est un acte littéraire difficile qu'il faut savoir manier sans tomber dans le style... clinique !
Ici, sans être aussi emballée que @dis_moi_10_phrases, j'ai trouvé que c'était réussi !
Notre personnage, Sandor Novick, est en arrêt maladie, pris de mélancolie pré-dépression suite à la mort de son père. Sandor est un empathique profond, d'ailleurs il l'est tellement qu'il attire tous les fous errants des villes, on se confie à lui, on partage ses névroses, sa folie car Sandor sait écouter et plus que tout il comprend. Il a pris au 1er degré la maxime d'Ossip Maudelstram, poète russe, qui a écrit "Le fou, c'est d'abord celui qui est sans interlocuteur."
Mais Sandor est aussi le père de Constance, atteint de schizophrènie paranoïde, qui lui bouffe l'espace, les nuits, les repas de famille, la tête, la vie. Alors, il cherche, Sandor dans la folie des autres de quoi s'arrimer à celle de sa fille, dans les conférences sur le sujet. Et puis la folie est partout, dans les livres, la musique, au cinéma alors difficile d'avoir le moral, de tenir bon, d'espérer pour ses autres enfants que ça ira, que Ysé, son ex lui reviendra.
Et pour, non pas "lacher prise", mais "prendre ses distances", il s'échappe à la campagne mais là bas aussi d'autres fous l'attendent. Et enfin après une installation laborieuse dans une ferme restée dans son jus, je l'ai senti sereint mais comme Robert Walser, qu'il cite "Je ne suis pas ici pour écrire, je suis ici pour être fou !"
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J'ai lu ce livre dans le cadre du "prix Goncourt Belgique". Avec plusieurs élèves de mon université, nous lisons les sélections du Goncourt et élisons notre favori que nous allons devoir aller défendre devant d'autres élèves d'autres universités.

J'ai trouvé ce livre intriguant. L'écriture est peu familière, assez atypique pour un roman. Elle est principalement composée de phrases courtes (Sujet+Verbe+Complément) mais contient également de temps en temps des phrases très longues qui semblent assez inappropriées par rapport au reste. Quand on voit le titre, ça n'a rien d'étonnant mais ce n'est pas dans mes habitudes de lectures cela m'a donc assez surprise... le roman nous parle de fous et est écrit de manière folle d'une certaine manière. On a l'impression d'être dans la tête d'une personne et d'assister directement à ses pensées sans filtre et de sauter d'une pensée à une autre sans réelle cohérence, c'est assez perturbant. Malheureusement, ce roman était également très court et je n'ai donc pas particulièrement aimé. C'est vrai que j'ai l'habitude des briques dans lesquelles on a tout le temps de s'attacher aux personnages et ici, ce fût loin d'être le cas. Je n'ai pas aimé les personnages secondaires mais je n'ai pas non plus aimé Sandor, le personnage principal qui n'était pas assez attachant, ni assez cohérent pour moi. le livre et l'histoire en elle-même m'ont quant à eux beaucoup fait réfléchir. Mais je n'ai pas aimé la forme. Même si le fond m'a semblé des plus intéressant, la forme m'a empêcher de plonger complètement dans ce roman. Je suis donc sortie de ce roman avec une impression de manque, d'être passée à côté de quelque chose.
Lien : https://librospersomnia.blog..
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Un auteur lyonnais sur la liste du Goncourt (depuis pas retenu sur la dernière) - on y découvre les quais de Lyon même si c'est surtout la folie de sa fille Constance (la dernière de ses quatre enfants) qui est le sujet du livre. Mention particulière au chapitre 3 qui se déroule en Haute-Loire, c'est le plus réussi
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