Voilà un livre d'un intérêt majeur. L'autrice s'appuie sur la pensée d'André Gorse et d'autres philosophes et sociologues. Et même si elle ne cite jamais
Edgard Morin, cet ouvrage est en résonance avec ce grand penseur. Dans la société contemporaine, dirigée par un système économique capitaliste, néo-libéral, fondé sur la recherche du profit maximum, nos activités professionnelles sont devenues ce par quoi nous sommes reconnus ou pas. Notre "travail" dévore nos vies car il est devenu omniprésent. Et ce, dès l'école car tout écolier est censé se projeter dans un métier futur. Il n'est pas bon aujourd'hui de ne pas aimer son travail, de vouloir travailler moins, de vouloir privilégier sa vie personnelle. Sauf, si celle-ci est au service d'une carrière. La recherche de gains toujours plus grands conduit à vouloir travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus. Or, cette croissance incessante a des effets délétère, sur la qualité de nos vies en générant du stress, du surmenage, sur l'environnement également par un gaspillage sans nom. Dans la lignée des penseurs à l'origine de la notion d'écologie,
Céline Marty préconise de s'émanciper du productivisme, de revenir à une niveau de production plus raisonnable, répondant mieux aux véritables besoins humains. Et puis, elle enjoint à déculpabiliser lorsque nous nous octroyons des temps non travaillés, non rentabilisés, en d'autres termes à
travailler moins pour vivre mieux.