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EAN : 9782380890952
Imago (29/09/2023)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Si les danses macabres ornant nos églises nous rappellent que, puissants ou misérables, nous sommes tous égaux devant a mort, il n'en a pas toujours été ainsi pour les défunts. En effet, jusqu'au code Napoléon, seule une minorité de privilégiés bénéficiait de sépultures individuelles, le petit peuple devant se contenter d'accéder à l'éternité dans le triste anonymat des fosses communes.

Dans cet ouvrage truffé d'anecdotes, Bertrand Mary retrace l'hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le cimetière tel qu'on le connaît aujourd'hui n'a pas toujours existé sous cette forme. Il peut paraître surprenant d'imaginer que la sépulture individuelle ne s'est véritablement généralisée que depuis deux siècles, mais c'est un aspect qu'on découvre assez vite dès qu'on s'intéresse un peu à l'histoire des cimetières. Et comme c'est mon cas, j'étais très curieuse de lire cet ouvrage.

Beaucoup de sujets liés au funéraire sont évoqués : histoire des cimetières et des modes d'inhumation, industrie du deuil, sépultures militaires pendant la première guerre mondiale etc. Avec une ouverture sur des questions actuelles (le cas du COVID, les cimetières de migrants).

Le texte malheureusement comprend parfois des erreurs et des approximations.
Quelques exemples parmi ceux que j'ai repérés :
- le décret sur les sépultures de 1804 ne prévoyait pas de laisser le choix d'une durée de concession "allant de la concession courte (en général de 5 ans) jusqu'à la concession trentenaire - ou encore perpétuelle" contrairement à ce qui est dit p. 54. Cette possibilité n'apparaîtra qu'en 1843 avec l'ordonnance de Louis-Philippe ;
- Molière n'a pas été transféré du cimetières des Innocent aux catacombes, puis de là au Père-Lachaise : ses restes (supposés) avaient été exhumés du cimetière Saint-Joseph puis conservés un temps au musée fondé par Alexandre Lenoir avant de rejoindre le Père Lachaise ;
- sur les tombes anciennes, l'acronyme RIP a plus de chance d'être une abréviation latine que les initiales de la formulation anglaise "rest in peace" ;
- le papillon n'est pas le symbole d'une première jeunesse, il représente souvent l'âme et la métamorphose. Tout comme le serpent seul n'est pas synonyme d'éternité, il faut que ce soit un serpent qui se mord la queue. Et les couronnes funéraires n'ont pas une forme de bouée pour dire "la mort est un naufrage" ;
- il n'y a pas eu de "carré musulman de la grande Mosquée de Paris" au 19e. Celle-ci n'a été construite que dans les années 1920. L'enclos musulman du Père Lachaise avait été inauguré en 1857, comprenant une petite mosquée, détruite en 1914.
- les cimetières parisiens de Pantin et Bagneux n'ont pas ouvert avant ceux d'Ivry et Saint-Ouen, c'est l'inverse.

Malheureusement lorsque je lis un documentaire sur un sujet et que j'y repère des erreurs ou des à peu près, je perds un peu confiance - me demandant s'il peut y en avoir d'autres que l'état de mes connaissances ne me permet pas de remarquer.

Sur la forme, même si beaucoup de titres sont cités dans les notes, je trouve toujours plus pratique d'avoir une bibliographie séparée pour pouvoir approfondir le sujet si on le souhaite.
Parmi tous les références mentionnées, j'ai été surprise de ne pas y voir deux ouvrages que j'avais déjà lus et que j'avais trouvés très intéressants :
- Aux origines des cimetières contemporains (paru en 2016, sous la direction de Régis Bertrand et Anne Carol) ;
- Patrimoine funéraire français. Cimetières et tombeaux (paru également en 2016, sous la direction de Régis Bertrand et Guénola Groud).
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J'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture de ce roman qui nous raconte l'histoire de la création des cimetières.
Les cimetières font partie de notre quotidien, en effet, nous sommes rarement une journée sans en longeant un que ce soit à pied ou en voiture, toutes les villes et villages en sont pourvus et nous ne pouvons pas nous empêcher d'avoir un petit pincement au coeur lorsque l'on voit soit un attroupement de voitures devant les portes du cimetière, soit une tombe toute fraîchement fleurie, et pourtant c'est malheureusement le cycle de la vie.
Il faut savoir que les hommes n'ont pas toujours été enterrés avec respect et cérémonial comme c'est le cas maintenant, la fosse commune était malheureusement monnaie courante pour presque tous, mais quelques fois, il suffisait d'avoir un peu d'argent et bizarrement l'église vous concédez une petite place à l'intérieur de l'église et si vos finances le permettaient, vous pouviez même vous rapprocher considérablement de l'autel, endroit très prisé par les futurs défunts.
On dit souvent que la mort est un véritable business mais il s'avère que cela est vrai depuis la nuit des temps, le malheur profite toujours à quelqu'un.
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Pour qui s'intéresse au patrimoine funéraire, la lecture de cet essai permet de remettre en contexte les différentes pratiques d'inhumations à travers les siècles, en France majoritairement. L'auteur semble avoir dressé une rétrospective exhaustive (mais je manque de recul pour affirmer qu'il maîtrise complétement son sujet) et a su rendre le sujet attractif, en mêlant connaissances, « anecdotes » et références. Ouvrage des Editions Imago obtenu dans le cadre de la Masse Critique.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Personne – ou presque – ne se penche pour lire les quelques
inscriptions gravées dans la pierre des stèles et des dalles de tous
ces malheureux défunts. L’époque apparaît lointaine où les pro-
meneurs dans un cimetière prenaient le temps de parcourir les
lignes superposées où figurent le nom du défunt, les dates, les
lieux de sa naissance et de sa mort. et combien d’autres rensei-
gnements ajoutés qui récapitulent ces petites existences particu-
lières ne trouvent plus aujourd’hui de témoins : la cause et le lieu
de leur mort, le métier qu’ils exerçaient de leur vivant, les titres
dont ils avaient été gratifiés, les médailles dont ils avaient été
décorés ?
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Pour voir les « champs des morts » s’éveiller plus durablement,
il faut patienter chaque année jusqu’au mois de novembre, à la
toussaint. Ils connaissent alors une brève période d’agitation, une
effervescence très inhabituelle et presque réjouissante – par com-
paraison avec la tranquillité morose qui y règne habituellement.
Plusieurs jours auparavant, les allées s’animent, et une activité
incessante s’empare de l’entourage des morts. Là où la circulation
automobile est autorisée, des voitures viennent décharger les car-
gaisons dont sont remplis les coffres : brosses, éponges, bouteilles
d’eau, râteaux, produits détergents, seaux, balais, gants et fleurs en
pot arrivant de chez le fleuriste. alors que les visites, en cours d’an-
née, étaient le fait de proches venus généralement seuls, à la tous-
saint, ceux-ci viennent maintenant en force, en couple ou en
famille, souvent équipés, notamment à la campagne, de grosses
bottes de caoutchouc.
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