Trois enfants du siècle

Habituée à la finesse des mots de Cyril Massarotto, j'ai été assez surprise par l'expression assez brutale de ce roman-ci. Rompant avec son style habituel, l'auteur livre ici une histoire résolument moderne ou le sexe et la violence se dispute le haut de l'affiche. Mettant en scène la belle et aguicheuse Marianne, jeune bourgeoise parisienne, ainsi que Salim le banlieusard et Matthias adhérent de "Génération Identitaire", le romancier promet des situations explosives. Triangle amoureux des plus improbables, celui-ci marche sur le fil d'une France cosmopolite où l'équilibre est toujours menacé. le sexe se mélangeant aux préjugés des deux hommes qui se partagent la jeune-femme, celle-ci réussira-t-elle à dompter cette rivalité ? Ce ménage à trois est-il viable ? Au rythme des pages, la pression monte avec la promesse d'une frénésie expéditive.

Marianne surnommée France, jeune femme des beaux quartiers parisiens aime le sexe. Sans s'encombrer d'attaches celle-ci, ivre de liberté, se laisse bercer par les rencontres. C'est ainsi qu'elle croise la route de Salim sur les Champs-Elysées. Entouré de trois amis venus "mater" les filles, le banlieusard se laisse séduire par France qui lui accorde volontiers son numéro de téléphone. Matthias ancien skinhead et désormais fervent adhérent au parti d'extrême droite Génération Identitaire, tombe également sous le charme de la belle lors d'une conférence. Invités tout deux par France à une soirée où ils ne sont clairement pas à leur place, celle-ci les présente l'un à l'autre, eux que tout oppose. de cette rencontre explosive, France leur expose son plan : coucher avec eux deux, en même temps. Et pas question de déroger à cette règle. Eux trois ou rien. Débute un ménage à trois aussi glauque que saisissant. Les deux hommes parviendront-ils à cohabiter dans le lit de la belle ? Arriveront-ils à mettre leur orgueil de côté ?

Roman actuel porté par des thèmes sociétaux comme le racisme et l'antisémitisme entouré de toute la violence qui en découle, ce livre est porté par la provocation des personnages. de la rencontre entre Salim et Matthias, du déchaînement des mots aux actes comme à l'inertie de France, ce trio est une bombe à retardement.

Piochant dans les clichés les plus flagrants, Cyril Massarotto fait-il la métaphore d'un pays ? Toute cette agressivité contenue entre les deux hommes par le seul personnage de France, n'est-elle pas la représentation d'une cohabitation bancale ? Ainsi, l'auteur dénoncerait l'étouffement d'une fureur qui couve depuis trop longtemps, avec le sexe comme catalyseur du roman. Utilisant un langage cru dénué de poésie, l'écrivain rompt avec ces précédents romans pour dresser le portrait d'une société en proie au malaise.

Déstabilisée par le ton, je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou pas. Sans être totalement vulgaire, ce roman reste pour moi une expérimentation de l'auteur, une route semée d'embûches. Dommage.

Lors de la lecture, une image de pâtisserie m'est venu en tête : le soufflé au chocolat. Attendu comme une promesse de légèreté, chaque sortie d'un roman de Cyril Massarotto me met en joie. Et celui-ci n'en faisait pas défaut... Sauf que la promesse n'était pas au rendez-vous. Tel un soufflé mon attention est retombée, c'est donc pour ça qu'une lichette de rhum ajoutée à la recette ne sera pas de refus !
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Grosse déception, la déception de cette rentrée littéraire. J'ai hésité avant d'écrire cette chronique et d'ailleurs, ça fait quelques semaines que j'en ai fini la lecture, mais je ne voulais pas l'écrire à chaud. J'ai détesté alors que je suis une lectrice assidue des écrits de Cyril Massarotto dont j'aime la poésie, l'écriture sensible et les histoires originales, j'aime aussi l'humour et l'humanité de ses écrits. J'ai aimé chaque livre, je les ai partagé et conseillé jusqu'à celui là.

Cyril si tu lis cette chronique de grâce revient à ton style habituel, tu n'étais pas dans ton état normal ce n'est pas possible. Où est passé la sensibilité, la douceur et l'humour dont tu nous faisais cadeau ?

C'est un condensé de tout ce que j'aime pas, des clichés nauséabonds, une histoire abracadabrante et dérangeante au possible, des dialogues vides et clichés, des personnages détestables et caricaturaux. Je me suis demandée plusieurs fois si je lisais vraiment du Massarotto, me demandant pourquoi ce ramassis de platitude ? qu'est ce qu'il à voulu nous dire ? Non mais sans blague, Salim le cliché de la racaille de base, qui mange KFC et drague lourdement la bourgeoise, le petit blond nazi, Matthias, qui vote front national, la bourge France qui se révolte contre ses parents en se tapant les pauvres types qu'elle trouve. Whaou ! quelle originalité.

Alors non, on est pas soit racaille,soit bourge, soit salope, soit nazi, la jeunesse n'est pas totalement désespérée et désespérante. Il y a des jeunes qui sont polis, qui ont des buts dans la vie et qui savent parler et aligner plus de trois mots sans une insulte. J'en connais et j'en ai même deux à la maison. Cette vision des enfants du siècle est bien réductrice et d'une tristesse affligeante.

C'est la première fois que je ne dévore pas un livre de cet auteur, je m'y suis reprise à plusieurs fois car je ne conçois pas de faire une chronique sur un livre que je n'aurais pas entièrement lu.

J'espère qu'il ne va pas poursuivre dans cette voie parce que moi je ne le suivrais pas et d'après d'autres lecteurs c'est le même ressenti.

Sur ce coup là Dieu n'a pas été un pote à lui , j'espère qu'il va le retrouver pour à nouveau nous régaler.

VERDICT

Si vous aimez Massarotto pour ces autres ouvrages passez votre chemin… A ne pas laisser à des ados … Cliché

Que dire ? C'est la surprise totale, c'est complètement inattendu !
J'attendais avec impatience la sortie de ce livre d'un auteur que j'apprécie énormément, et là, dès les premières pages on est dans l'ambiance. Génial, me direz-vous !
Et bien non, ça ne va pas ! Parce que dès les premières lignes on a l'impression de s'en prendre plein la figure. Parce que l'ambiance est malsaine et m'a choquée.... Oh, je sors de ma petite province et je sais bien que ce genre de situations existe, que ces enfants du siècle vivent dans une société dépravée où tout va mal…

Mais enfin, Cyril, qu'est-ce qui vous a pris ? Où sont passés les émotions fortes du dernier oublié, les secrets des pages blanches, la lumière qui éclaire vos histoires, tous les sentiments contradictoires que l'on éprouve à la lecture de vos livres puisque l'on passe souvent du rire aux larmes, et des larmes aux rires ? Tout ceci ne serait que mensonge ? Là, je le dis carrément, je n'ai rien éprouvé ! Dieu sait pourtant... (et il en sait des choses Dieu, puisque Dieu est un pote à moi !) que j'ai adoré tous vos autres romans, que je les ai, pour certains, lus et relus... mais là, non ! Provocateur, vous l'êtes assurément avec ce livre (et je ne parle pas de votre note en fin de livre, ni de racisme, on sent très bien que vous ne prenez aucun parti, et que vous vous contentez de décrire... ma critique n'est pas là non plus) mais j'espère que vous allez vous reprendre et que le prochain roman nous surprendra à nouveau, mais dans un tout autre style !

Serai-je la seule à dire que j'aimerai retrouver Dieu et son pote ?
(Ma note est dure, mais elle est à la hauteur de ma déception)...

Comment parler de ce petit roman à la thématique très actuelle qui pourrait largement échauffer les foules, parlons d'abord des personnages Nous avons France, jeune fille des quartiers chics de Paris, petite bourgeoise nymphomane qui accepte l'amour et donner de sa personne comme si c'était une simple poignée de mains.
Salim, le gars des quartiers, l'arabe de l'histoire qui a connu les trafics, les potes un peu lourd mais qui se tourne dorénavant vers la religion sauf pour autant mettre de côté la drague et les interdits.
Puis Matthias, le beau gosse musclé et intelligent mais extrémiste, membre du groupuscule Nation identitaire.

France qui représente à mes yeux notre cher pays acceptant tout et n'importe quoi et qui au final ne s'en porte pas vraiment bien.
Pour moi les clichés sont plus qu'évident du côté des personnages, l'agressivité face au racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie, et cette fille France qui tente de rapprocher deux extrêmes au moyen de parties fines, et le thème délicat de la violence domestique que j'associe au sens plus large aux violences entre deux communautés.

Très court roman qui tente de parler d'un problème sociétaire en prenant trois personnages représentant chacun un pôle, c'est une bonne idée de départ par contre je trouve un peu étonnant le rôle de France, qui se donne complètement et sans problème à l'un comme à l'autre voir au deux en même temps, une soumission qui finira mal, et sur ce point justement je trouve que l'auteur est allé un peu loin. Il est donc aisé de polémiquer sur la teneur des propos cachés mais même si ce récit m'a quelque peu indisposé il faut avouer qu'il aura au moins l'avantage d'heurter les esprits.
Un roman provocateur sans nul doute.
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France est une jeune bourgeoise qui sait ce qu'elle veut. Hyper nymphomane sur les bords. Elle rencontre Salim, un jeune de la cité et Matthias, un extrémiste. Elle leur propose un marché, formé un couple...à 3.

Pour le moins surprenant. Je suis une fervente fan de Cyril Massarotto. J'ai tellement pleurer en lisant Dieu est un pote à moi. Mon mari m'a donc tout naturellement offert son dernier ouvrage au moment de sa sortie. J'admets l'avoir laissé de côté suite au critique que j'avais lu. Mais hier, je l'ai sorti.
Ce n'est effectivement pas la poésie que l'on a l'habitude de lire chez l'auteur. C'est trash, cash, clash...

La métaphore d'un pays qui tente de réunir 2 extrêmes par le biais de "l'amour" est bien trouvé mais c'est juste la manière dont c'est amené qui est un peu violente.