Le ciel ouvert est un recueil de textes que
Nicolas Mathieu a publié sur les réseaux sociaux à chaque fois que le réel l'étouffait, que les émotions le tourmentaient ou que la mélancolie du souvenir devint fracassante.
Dans un style poétique, l'auteur comme à son habitude réussit à transcrire le tragique de la condition humaine. "La littérature n'est pas là pour nous conforter », elle est surtout un outil puissant pour rendre compte de l'amertume et de la nostalgie du temps qui passe. C'est un miroir que
Nicolas Mathieu dresse devant l'âme de ses lecteurs. Sa vie peut être celle de n'importe qui.
De situations banales, frisant le cliché, son écriture en fait surgir toute la complexité de l'être, ses paradoxes, ses doutes, ses désirs. Un hommage à l'humanité dans sa médiocrité comme dans sa grandeur.
Hier, nous étions ces enfants légers et innocents qui ne faisaient aucune différence "entre (un) ballon qui crève et (un) coeur qui se brise. " Puis vint la violence de l'adolescence, des premiers amours, de ces étés chauds plein d'espoir, de craintes et de désillusions. Désillusion qui deviendra le maitre mot de notre vie d'adulte, la parentalité, un retour furtif à l'enfance à travers nos propres enfants puis la vieillisse, la hantise de la mort, ses propres parents qui sombrent et nous bientôt après eux.
Comme dans
Connemara et
Leurs enfants après eux, la lecture s'accompagne d'une vive tendresse envers soi même et envers nos semblables. Un message de toléance et d'humilité s'en dégage. Un rappel du fait que malgré nos grands airs, nos belles idées, nos principes, nos convictions, nous faisons que nous débattre dans un monde qui nous échappe.
L'auteur déploie par ailleurs la littérature pour exprimer cette forte volonté d'exister, d'aimer éperdument, violemment, souffrir et éprouver la vie et le monde. Il y a du
Nietzsche chez
Nicolas Mathieu.
Un des rares contemporains que j'apprécie et que je conseille !