Doucement, je me suis attaché à cette saga. Alors que je suis très peu "manga", j'ai trouvé dans cette série un mélange d'influences tout à fait séduisant. Classique, manga, décalé, avec de nombreuses références...
Nanorigines nous raconte les tentatives du trio d'apprentis héros pour sauver la F.E.A.H. en remontant aux origines de l'université. Un projet de loi vise à protéger les très anciennes universités de héros et de faire passer aux oubliettes les écoles moins cotées, comme la F.E.A.H. ... de quoi motiver Ombre, Chance et Xiong Mao et leurs coreligionnaires.
Cela débute par l'introduction des réseaux sociaux dans la vie des personnages (c'est assez drôle, fin, et surprenant), puis il y a les fouilles dans la bibliothèque de la F.E.A.H, puis cela continue par une romance (en plus de celle qu'a nouée Chance avec Funéraille) .
Assez vite ensuite, le lecteur retrouve le trio amnésique, à la recherche de leurs souvenirs et d'un moyen pour confondre les comploteurs. Les découvertes succèdent aux énigmes et vice versa, avec un drôle de personnage, tour à tour barman, étudiant, ami, ennemi... qui révélera son vrai visage en dernière page (mais est-ce son vrai visage).
La fin est très prenante, cela déboule de partout. Des fantômes, de nouveaux personnages de
Saint Ange, etc. Et justement, 10 pages (voire moins) ne suffisent pas vraiment à faire oublier de longs passages vides qui semblent n'avoir pour seule utilité que de mener à une chute en tire-bouchon.
Florent Maudoux dessine super bien. Les courbes sont affriolantes. Les minois ravageurs. Les muscles saillants. Les combats épiques. C'est vraiment bien. Les pages mises en couleur sont ici au-dessus des pages en N/B.
Mais le recours permanent à des gags d'humour potache, les références qui s'annoncent à des kilomètres, trop c'est trop. le Dude en caricature assez mal faite de Jeff Bridges (fatalement), la marque à la pomme, quelques films aussi (Le Nom de la Rose pour certains passages, voire Ghostbusters...), etc. Sans mentionner certains gags récurrents qui volent au ras des pâquerettes... Cela m'a gavé. Cela fait perdre le fil de l'aventure. Cela distrait bien davantage que cela ne dynamise le récit.
Enfin, même si je suis OK avec le fait qu'un auteur s'amuse en dessinant une série (et j'ai nettement l'impression que c'est le cas ici), je comprends mal l'optique chick litt, le propos hyper girly à certains moments. Je ne pense pas spécialement que Freaks Squeele soit une BD d'hommes, je suis OK avec les romances, les petits aspects "eau de rose", mais il y a une dérive vers paillettes et mascara, dans laquelle je ne reconnais pas trop les premiers tomes.
Un tome manquant de cohésion, assez décousu, avec des pages pleines de pavés à lire, vers la fin avec toutes les explications "historiques"...