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Depuis des années, un lien indéfectible unit Lilou et son papa. Elle en est même très admirative de par son travail puisqu'il a une agence de pub qui marche très bien, de par son attitude vis-à-vis de ses amis, de par sa beauté qui fait craquer les femmes mais aussi de par son courage pour aider sa mère malade. Alors en récidive de son cancer, Caroline est aujourd'hui hospitalisée et ses jours sont comptés. Aussi, pour ne pas que Lilou, alors en première L, s'en inquiète de trop et continue de bien travailler à l'école, notamment pour son bac de français, il lui a conseillé de ne pas aller la voir, lui arguant qu'ils s'occupait de tout. Une situation qui arrange, en somme, Lilou, les relations avec sa mère s'étant dégradées au fil des ans, la jeune fille allant même jusqu'à, le plus souvent, la détester. Et, Papa-Lou, comme elle le surnomme, gère tout, aussi bien à la maison qu'à l'extérieur. Mais, un jour, l'un de ses meilleurs amis lui suggère tout de même d'aller rendre visite à sa mère afin qu'elle n'ait pas à regretter plus tard. Et là, un petit grain de sable va peu à peu faire prendre conscience à Lilou que Papa-Lou n'est pas si formidable que cela...

Un être aussi parfait, aussi gentil et aimable, aussi envoûtant et imposant, aussi aimant envers sa fille comme l'est Édouard Cuvelier peut-il réellement exister ? Aux dires de Lilou, sa fille unique, oui ! Un papa idéal, voilà ce qu'il est à ses yeux d'adolescente de 16 ans. Un papa qu'elle aime plus que tout. Peut-on croire alors que l'amour qu'il lui porte aussi l'aveugle ? Une petite phrase prononcée par sa mère et Lilou va (enfin !) se poser des questions sur Papa-Lou. Une fois le premier fil tiré, tout se détricote, inexorablement, au grand dam et désespoir de la jeune fille. Dans ce roman particulièrement prenant, Claire Mazard interroge sur les relations familiales, aussi destructrices soient-elles, et dépeint, tout en finesse, la prise de conscience de Lilou qui va, insidieusement, découvrir l'homme qui se cache derrière son père. Elle traite, tout en subtilité, d'un sujet rare (dans la littérature jeunesse) mais ô combien délicat, la perversion narcissique, et dévoile petit à petit tous les travers du père de Lilou (les petits riens du quotidien, les phrases assassines, les mensonges...). Les personnages sont fouillés et tout à fait crédibles. Captivant, très accrocheur, un roman rondement mené !
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Elle en a de la chance Lilou ! Un papa super-cool, avec qui elle s'entend tellement bien qu'il n'y a jamais de nuages entre elle et son Papa-Lou adoré. En plus il est le patron d'une agence de pub qui connaît de nombreux succès grâce à sa créativité et son talent, ils vivent dans une belle et grande maison avec piscine, et cerise sur le gâteau, son physique avantageux lui vaut l'admiration de tous dès qu'il arrive quelque part. Il subjugue, il captive, c'est le meilleur papa du monde !
Côté maman par contre, le tableau n'est pas du tout le même : Caroline est hospitalisée après la récidive d'un cancer, et cette fois l'issue ne fait guère de doute. Papa-Lou ne souhaite pas que sa fille qui prépare le bac de français soit perturbée par la dégradation inexorable de l'état de sa mère, il décide donc qu'il est préférable pour Lilou de ne pas aller la voir pendant quelques temps...En plus cela fait longtemps que mère et fille se sont éloignées l'une de l'autre, elles n'ont plus guère de choses à se dire.
Mais un jour Lilou passe outre les recommandations paternelles et se rend à l'hôpital où elle n'a pas mis les pieds depuis 6 semaines. Petit à petit, un lien va se recréer, par le biais des textes que Lilou doit réviser pour son bac. Des souvenirs vont émerger lentement, ceux du joli temps d'avant, quand Caroline était une jeune maman gaie et proche de sa fille, et qu'ils formaient une famille unie. Mais parallèlement Lilou commence à se poser des questions sur papa-Lou, dont la belle façade va lentement se fissurer pour laisser apparaître des traits de caractère bien éloignés de l'image du père parfait...
Alors certes, ce n'est ni un père qui bat sa fille, et il n'est pas question d'inceste non plus. Ici la maltraitance prend un tout autre aspect, bien plus insidieux mais tout aussi destructeur. Et il faudra beaucoup de temps à Lilou pour réaliser l'emprise que son père a pris sur elle, lui ôtant tout esprit critique par rapport aux décisions qu'il prend pour elle. Son entourage, et notamment une tante (qu'elle n'avait jamais vue avant le décès de sa mère !) vont doucement lui ouvrir les yeux, mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Claire Mazard décrit avec une grande finesse le long processus de prise de conscience qu'on s'est fait manipuler, si douloureux lorsque le manipulateur est une personne adulée qui a été sur un piédestal pendant de longues années. le doute qui s'instille, les remises en question, non, ce n'est pas possible, je dois me tromper, il ne voulait que mon bien et ce sont les autres qui ont tort, ou bien...
Le personnage de papa-Lou est particulièrement réussi, en ce sens que le lecteur perçoit vite son côté m'as-tu-vu qui rejette toujours la faute sur les autres, et son absence totale d'empathie (surtout envers sa femme). Je n'ai pas mis plus de quelques chapitres à le détester ! J'ai eu envie de secouer Lilou aussi, surtout quand à la moitié du livre elle n'avait toujours rien compris, quand même, mais tu ne vois donc rien ! C'est d'ailleurs l'aspect qui m'a un peu agacé à la longue, la prise de conscience a été un peu trop longue pour moi, même si intellectuellement je comprenais ce refus de l'évidence, j'en avais assez de la voir souffrir...
Ses amis ont été pour certains de bon conseil, et le petit groupe est attachant, même si l'une d'elle est un peu lourde à vouloir jouer les entremetteuses entre Lilou et Gabriel. C'est d'ailleurs un autre point qui m'a semblé irréaliste : pas l'ombre d'une romance sur 500 pages, ces jeunes ont entre 16 et 18 ans sur la durée du roman, et ils n'éprouvent aucun sentiment amoureux, à une exception près ? Surprenant ! mais bon, ce n'était pas l'objet de l'histoire.
J'ai acheté ce livre pour le CDI de mon lycée, je viens tout juste de le mettre sur le présentoir des nouveautés, et j'ai hâte de voir comment il sera accueilli. J'espère avoir des retours avant le comité de lecture Ado où nous comparerons nos ressentis concernant notre dernière sélection, dont il fait partie. Je le recommanderai sans aucun doute, surtout qu'il aborde un thème peu traité en littérature jeunesse, et qu'il le fait très bien.
En conclusion, ce ne sera pas un coup de coeur, mais honnêtement je n'ai vraiment pas grand-chose à reprocher à ce récit.
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Attention ! Thriller psychologique qui fait froid dans le dos.

Une relation malsaine unit les deux personnages principaux.

Le personnage du père de Lilou, une jeune fille de 16 ans lycéenne, est construit de manière à en faire un manipulateur, égoïste, pervers, cruel, psychorigide, cynique, agissant uniquement pour ses seuls intérêts, se souciant peu voire pas du tout du malheur et des sentiments des autres. Il va jusqu'à l'indifférence face au deuil qui touche sa fille et qui devrait l'affecter s'il était un personnage plus empathique. Il est appelé et se fait appeler depuis longtemps par elle, « Papa Lou ».
La question qui se pose est la suivante : est-il le papa de Lou ou son papa Loup ?
Par jeu, sa fille le compare parfois aussi au personnage du renard, un des personnages de l'histoire qu'il lui racontait quand elle était enfant, l'assimilant inconsciemment à de dangereux prédateurs, des animaux féroces.

Le pire est qu'il passe pour un personnage sympathique aux yeux de nombreuses personnes dont sa fille, lui permettant ainsi de commettre ses crimes psychologiques dans l'ombre et le silence.

Quant au personnage de Lilou, sa fille de 16 ans, est totalement sous l'emprise de ce père dominant et est sans cesse culpabilisée par lui à la moindre contradiction qu'elle lui oppose, les phrases qu'il prononce sont assassines, il lui inflige constamment des pressions psychologiques qui nous paraissent intenables pour une jeune fille de cet âge, elle assume des actions qui devraient être celles du père, par ailleurs il sape sournoisement l'estime qu'elle a d'elle-même. Il réussit par ailleurs à la détourner de certains de ses proches, fait le vide autour d'elle comme il l'a fait auparavant pour la mère de celle-ci.

On trouve la mécanique d'autant plus efficace que le malin agit de manière détournée et perverse, la jeune fille l'admire, l'aime et l'adore depuis son enfance car il lui a bien « plumé la tête » durant toute cette période. Accoutumée à ses mensonges (ce dont elle n'en est pas consciente) et ayant été éduquée de manière biaisée par ce père dominant la relation parentale, elle n'est même plus consciente des agissements pervers de ce dernier et se perd en conjectures, elle est dans le déni. Toutefois, la prise de conscience nécessaire aidant, la jeune fille se pose désormais de nombreuses questions à son sujet et au type de relation qui les unit.

Ses amis de toujours sont là pour la soutenir dans les épreuves qu'elle va traverser. L'amour de plusieurs membres de sa famille aussi vont l'aider à surmonter les douleurs et échapper à ce père malveillant.

Il se pourrait bien cependant que les événements se retournent contre lui car Lilou fait d'étonnantes découvertes au cours de ses recherches.

Ce thriller psychologique émouvant, haletant, non dénué de suspense et de rebondissements, décrit bien les mécanismes de la perversion narcissique, du harcèlement moral, de la violence psychologique qui s'ensuit et de ses effets destructeurs. Un beau roman pour les adolescents.






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Lilou a 16 ans et un gentil Papa Lou. Si beau, si gentil, si talentueux, si attentionné… tout le monde le trouve formidable, évidemment. Dans leur belle maison à côté d'Aix-en-Provence, père et fille vivent l'un pour l'autre. C'est du moins ce que pense la jeune fille. Car Lilou a une maman aussi, malade d'un cancer. Elle est hospitalisée et son père lui a dit que des visites n'arrangeraient vraiment pas les choses, pour l'une comme pour l'autre. Alors Lilou écoute Papa Lou et se range à son avis. Mais sa bande de potes trouve un peu étrange qu'elle n'aille pas voir sa mère qui se bat contre un cancer et un jour, Lilou finit par les écouter.

Claire Mazard, avec sensibilité, nous dresse le portrait terrifiant d'un homme dénué d'empathie qui n'hésite pas à détruire sa propre famille pour assouvir son narcissisme, son appât du gain matériel et sa soif d'autoglorification. A travers le personnage de Lilou, totalement aveuglée, béate d'admiration et emplie d'amour pour son Papa Lou qui lui donne l'illusion que tout ce qu'il fait est pour son bien, le lecteur assiste impuissant à la toile insidieuse que le père tisse – depuis très longtemps - autour de sa fille. Les différentes étapes qui mènent la jeune fille à la prise de conscience sont lentes car forcément difficiles à accepter. Puis, une fois la réalité bien dévoilée, la terreur arrive… L'entourage de Lilou – les amis, une tante psychologue – aidera la jeune fille à accepter le fait que son père est un manipulateur et un escroc dénué d'émotions. Mais le chemin sera long…

Les thématiques du roman – les relations toxiques entre parent et enfant, le deuil - sont lourdes mais réalistes et abordées avec tact. Les regrets de Lilou vis-à-vis de sa mère sont terribles mais heureusement, l'évocation de l'amour maternel est magnifique et nous réchauffe le coeur. Certains passages sont chargés de beaucoup d'émotions et nous touchent en plein coeur.
"Je te plumerai la tête" est un très beau roman de littérature ado, qui se lit aisément, avec des personnages très bien cernés et touchants.

A conseiller à nos lecteurs ados – et moins jeunes !
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Un roman ado glaçant. Lilou, adolescente de 16 ans, est très attachée à son Papa-Lou. Ils se rapprochent d'autant plus qu'ils vivent une période particulièrement difficile. En effet sa mère est en phase terminal d'un cancer du pancréas. Mais il s'avère que cette relation n'est pas si idéale, que Papa-Lou n'est pas ce qu'il donne à voir.
La tension monte progressivement à la lecture. On se rend compte, avant Lilou, de la vraie nature de son père. Se déroule sous nos yeux l'emprise qu'il a sur sa fille, la toile qu'il a tissé, le piège qui se referme. C'est lentement d'abord, puis plus brusquement que Lilou va ouvrir les yeux sur son père, ce pervers narcissique.
Ce terme est un peu galvaudé et utilisé à toutes les sauces aujourd'hui. Et il est bien qu'un roman jeunesse s'empare de ce thème. de manière plutôt crédible en plus. L'auteure s'attarde ici sur l'emprise du pervers, à rendre visible les fils, sans pour autant les rendre grossiers.
C'est crédible et terrifiant.
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Si le terme de « pervers narcissique » pour décrire toute personne qui a une emprise sur une autre s'utilise à toutes les sauces, il n'en est pas moins intéressant de voir que la littérature jeunesse ose enfin aborder le délicat sujet de la relation toxique entre parents et enfants. de mémoire, je ne vois aucun autre livre qui traite de cette thématique si ce n'est peut-être L'Echapée d'Alan Stratton, néanmoins plus axé sur l'emprise et la manipulation amoureuse. Claire Mazard, habituée ( entre autres ) des romans qui touchent aux questions de société et droits de l'enfant a donc mis son talent d'autrice au service de ce sujet qu'on peut qualifier de tabou.

Ainsi, Je te plumerai la tête raconte la prise de conscience de Lilou des multiples manipulations de son père sur sa vie alors que sa mère est gravement malade. C'est en cherchant à comprendre pourquoi son père l'empêche de voir sa mère à l'hôpital et aussi comment elle a pu peu à peu s'éloigner d'elle, que Lilou va mesurer à quel point elle a toujours voué une admiration sans borne à son père et à quel point celui-ci a réussi à la mettre totalement sous son emprise. Mais il faudra bien le temps du roman pour que Lilou, qui raconte cette histoire au fil des jours, parvienne à accepter qu'elle a bel et bien été manipulée et réussisse à se détacher de ce père envoûtant et omniprésent.

J'ai été absorbée par ma lecture de Je te plumerai la tête, Claire Mazard permettant très vite au lecteur de s'identifier à Lilou. le récit a quasiment l'aspect d'un journal intime et la jeune fille nous partage ses nombreuses sentiments et découvertes sur son père. Lilou passe par toutes sortes d'états qui sont on ne peut plus réalistes face à ce qu'elle vit. On sent que Claire Mazard s'est finement documentée pour être au plus près des émotions de la jeune fille et offrir un récit crédible qui met en scène toutes les étapes de cette prise de conscience.

Claire Mazard insiste notamment avec justesse sur la culpabilisation et la période sombre, quasi dépressive, que Lilou traverse tandis que la jeune fille est forcée de remettre en question ce père si exceptionnel à mesure de ses découvertes. Elle oscille beaucoup entre souvenir de la bienveillance paternelle, bons moments passés avec lui et révélations sur sa véritable nature. Pendant longtemps, Lilou espère se tromper, espère que son père va redevenir tel qu'il était à ses yeux auparavant, mais le lecteur, plus alerte, comprend vite que ce père n'est pas et n'a jamais été très sain pour elle. Admettre cette réalité est difficile et Claire Mazard montre bien dans Je te plumerai la tête, le parcours psychologique chaotique de Lilou à cette période là.

Dans Je te plumerai la tête, comme dans la vraie vie, les personnes extérieures à la famille joue un rôle essentiel dans cette prise de conscience. Sa mère, sa tante, ses amis vont accompagner Lilou sans émettre un jugement trop brutal sur son père. Ils laissent la jeune fille réaliser par elle-même que son père la manipule, conscients que de toute façon, sans passer par ce chemin, Lilou ne les croirait pas et se couperait d'eux. Là aussi, Claire Mazard fait preuve de réalisme même si Lilou a de la chance de croiser des personnes aussi bienveillante sur sa route, car le manipulateur, pervers narcissique, arrive souvent à embobiner tout son entourage. La fin, en ce sens, est optimiste. ATTENTION SPOILER. J'aurais aimé que Claire Mazard insiste aussi sur la manière dont Lilou va parvenir à couper les ponts avec son père car ce n'est pas une évidence et c'est aussi un chemin intérieur lourd, chaotique, culpabilisant, difficile, même si aux yeux des autres, c'est évidemment la bonne décision.

Je te plumerai la tête est un roman qui dérange, met mal à l'aise car il nous confronte à une situation que personne n'aimerait vivre mais il n'en est pas moins essentiel et, comme l'évoque l'autrice à la fin de son livre, former les jeunes à déceler de telles personnalités ne seraient pas de trop. C'est donc très bien d'avoir déjà un roman pour parler avec eux du sujet. En un mot : Indispensable !
Lien : http://www.lirado.fr/je-te-p..
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Oh la la ! Je m'attendais à un texte fort, connaissant le style de Claire Mazard pour traiter les sujets délicats. Mais alors là, ça dépasse largement mon attente. Scotchée. Pas moyen de lâcher ce roman avant la fin.

Difficile d'en parler, j'ai laissé décanter longtemps ce que j'a ressenti, mais malgré tout, un résumé ne peut rendre compte de la profondeur et de l'émotion de cette lecture.
Le sujet est connu d'entrée, puisque le livre s'annonce ainsi : "Comment se sortir des griffes du pervers narcissique qui se trouve être votre propre père ? Un thriller psychologique bluffant et nécessaire."

Lilou vit seule avec son père depuis que sa mère est hospitalisée. Un père qu'elle admire et adore.
Ses amis sont habitués à ce qu'elle les abandonne souvent, pour ne pas le délaisser. Une affection qui nous parait peu à peu suspecte, d'autant qu'il la persuade de ne pas aller voir sa mère à l'hôpital, que ce sera mieux pour elles deux.
Peu à peu, on comprend la gravité de la situation.
Lilou mettra plus de temps, forcément. D'autant plus que ce père, elle n'est pas seule à l'admirer. Comme tous les malades de son espèce, il sait se faire passer pour ce qu'il n'est pas, chacun loue son mérite et son abnégation.
Et on tremble à l'idée que Lilou s'en rendra compte trop tard, ou bien, à mesure qu'elle en prend conscience, qu'elle ne va pas pouvoir s'en sortir seule, et que personne ne la croira jusqu'au drame.

En plus de ce sujet terrible, ce roman est triste, à cause de la maman, qui se meurt d'un cancer, plutôt esseulée, pendant que tout le monde plaint son mari.
Mais il est aussi réconfortant grâce à l'entourage de Lilou.
Ses amis qui sont si doués pour être présents quand elle en a besoin, sa tante aussi bien entendu, même si elle doit vaincre sa réticence.

Un roman agréable à lire grâce à tous ces personnages si chaleureux qui nous réchauffent le coeur, mais un roman réellement indispensable, car nous sommes tellement démunis face à cette forme de pervers, extérieurement si adorable.
Coup de coeur et coup de poing, on n'en sort pas indemne.
À faire lire absolument, car il permet à la fois d'avoir des pistes pour faire face à ces situation, et de l'espoir pour ceux qui y sont confrontés.

Agréable à lire aussi car la littérature y tient une place importante. C'est ce qui aide Lilou et sa maman, c'est un lien entre elles.
Et en bonus pour moi, la Sainte Victoire, ... une place à part dans le coeur de Lilou et de ses amis, et dans le mien.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Claire Mazard aborde dans ce roman jeunesse un thème difficile : la manipulation mentale. Derrière le titre en apparence léger évoquant la comptine enfantine, se cache une histoire tragique, touchante, celle de Lilou, fragile alouette que son père a manoeuvrée depuis sa plus tendre enfance, exerçant sur elle son emprise pour l'éloigner de sa mère.
Le roman débute lorsque Lilou a seize ans. Elle est confrontée à la maladie de sa mère : un cancer du pancréas. Ses jours sont comptés...
J'ai été touchée par cette histoire terrible, les personnages de Lilou, de ses amis lycéens, de sa tante Jo sont vraiment attachants. Parviendront-ils à ouvrir les yeux de la jeune fille sur la personnalité véritable de son père, Edouard ?
Je me rappelle avoir lu il y a longtemps un autre roman de Claire Mazard, L'Absente, qui m'avait marquée. Je vais m'intéresser aux autres livres de cette auteure jeunesse dont j'apprécie le style.
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J'ai adoré ce livre car on se sent vraiment proche des personnages. J'ai était plus d'une fois stressée pour Lilou ou en colère contre elle car nous, en tant que lecteur, on se rend bien compte des manoeuvres de son père, de ses mauvaises intentions et de ces mensonges, même si on n'imagine pas qu'il irait aussi loin. Ces amis sont géniaux, ils savent l'écouter en faisant semblant de ne rien penser à propos de son père tout en l'aidant à tout surmonter et à prendre conscience de se qu'il se passe réellement. J'ai beaucoup aimé qu'on voit comment évolue le regard de Lilou, passant de la confiance absolue, au doute ( même si à lui trouver des excuses tout le temps elle m'exaspère et me fait pitié ) puis à la désillusion et à la peur. On vit toutes les étapes de la prise de conscience en direct.
J'ai aussi beaucoup aimé tante Jo, si discrète et délicate qui peut aussi être dure et sèche quand on fait du mal à ceux qu'elle aime.
Je vous le conseille mille fois, pour vous alerter sur le syndrome du pervers narcissique et tout simplement pour suivre l'histoire de Lilou, qui pourrait être celle de tant d'autres personnes.
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Le thème est dur, inhabituel, dérangeant : les pervers narcissiques et leurs manipulations. Quand ces dernières se font dès l'enfance, cela donne une adolescence dévastée, des tas de questionnements, un deuil difficile...
Thème peu voire jamais abordé en littérature jeunesse (voire littérature tout court), celui de ces manipulateurs pervers est très osé. L'exercice est à mon sens assez réussi, même si la lecture est dure, dans le sens de la dureté psychologique (les pervers narcissiques ne font aucun sentiment), ce roman est vraiment fort et efficace.
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