Lire un Isabel Dalhousie c'est comme rendre visite à de vieux amis.
On ne se voit pas souvent, il y a eu un froid entre nous. Mais depuis c'est avec plaisir et un petit sourire que je pénètre dans sa maison. Si le temps est doux on prend le thé au jardin ou, selon l'heure, un verre de vin dans la cuisine. On rattrape le temps perdu. On raconte ce qui a changé (cette fois Isabel enquête sur les souvenirs d'un petit garçon persuadé qu'il a eu une autre vie auparavant), puis on digresse fortement,
Auden, la musique (auxquels je ne connais rien), la peinture, les réflexions du quotidien.
C'est suranné et sans doute précieux dans tous les sens du terme. Et encore une fois je me suis demandé pourquoi j'y reviens avec plaisir. Je crois que c'est aussi parce que j'ai besoin de voir, lire, parler de mondes culturels où les téléphones et les internets ne zombifient pas tout, encore plus dans des histoires contemporaines. Où on s'ennuie en laissant s'évader les pensées et pas les petites vidéos inutiles.
Parce que c'est chouette aussi de s'ennuyer sans rien faire.