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Citations sur L'heure du loup (51)

Mais j'imagine que le gouvernement des autres pays est plus ou moins semblable à celui de la Russie : une poignée d'hommes cupides qui cherchent le profit immédiat et négligent le futur. C'est la malédiction de l'homme : il a un esprit et ne sait pas s'en servir.
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La vérité est comme le feu, Mikhaïl, dit-il d'une voix songeuse. Elle peut guérir ou détruire, mais ce qu'elle touche n'est plus jamais pareil ensuite...
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J'ai une dernière leçon pour toi, Mikhaïl, dit Wiktor d'une voix douce, alors que le sifflement du train mourait au loin. C'est peut-être la leçon la plus importante, et pourtant elle se résume en deux mots : « Vivre libre. » Même si ton corps est enchaîné, il faut vivre libre. Ici. (Il toucha son crâne chauve de l'index.) C'est le seul endroit où personne ne pourra jamais t'enchaîner, celui où les murs n'existent pas, si tu les refuses. Et c'est peut-être la leçon la plus difficile à apprendre, Mikhaïl. Chaque forme de liberté a son prix, mais la liberté de l'esprit est inestimable.
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Mais pleurer un seul être dans une tourmente où on assassinait des centaines de milliers d'innocents désarmés équivalait à éteindre une bougie dans un immeuble en flammes.
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Les généraux et les commandants aboieraient des ordres, mais ce seraient les simples soldats qui mourraient en les exécutant. Ainsi en avait-il été depuis une éternité, et il était peu probable que ce système changeât un jour. Parce que les hommes ne changeraient pas.
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Et il y avait la lune.
Le loup la voyait tout autre que l'humain. L'astre de la nuit était comme une flaque d'argent pur dans la prairie sombre du ciel, parfois couronnée d'un bleu violent, parfois d'un pourpre profond, et en quelques occasions d'une couleur au-delà de toute description. La clarté lunaire tombait sur la forêt comme une pluie de flèches argentées, et les arbres se muaient alors en cathédrales. C'était un spectacle à nul autre pareil, et devant cette beauté presque terrifiante les loups s'assemblaient sur un promontoire rocheux pour saluer la déesse nocturne. Leur chant racontait les joies et les peines de leur double nature, la mélancolie du banni et l'exaltation du miraculé.
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L’automne passa. Dame cruelle aux doigts de givre, l’hiver embrassa la forêt dans son étreinte mortelle.
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Pas complètement humain, pas complètement animal, se dit Michael. Qui suis-je, aux yeux de Dieu ?
Ah ! Mais c'était là un autre détour de son esprit car Michael imaginait souvent Dieu sous la forme d'un grand loup blanc courant dans une plaine couverte de neige, illuminée par des myriades d'étoiles qui piquetaient un ciel sans nuage. Et Dieu avait des yeux d'ambre clair, et ses crocs redoutables étaient d'une blancheur éclatante. Dieu pouvait sentir le mensonge et la trahison, et il dévorait encore sanglants les coeurs déloyaux. Nul n'échappait au terrible jugement de Dieu, le Roi des Loups.
Mais comment le Dieu des hommes considérait-il les lycanthropes ? Pour lui, était-ce une malédiction ou un miracle ? Michael ne pouvait qu'imaginer des réponses toujours insatisfaisantes mais il savait une chose : il lui arrivait bien souvent de souhaiter être un loup pour toujours et courir s ans fin dans les immenses steppes de Dieu. Sur deux jambes, il se sentait enchaîné. À quatre pattes, il était libre.
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- Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller courir, dit Michael.
- Je me doutais que vous étiez un coureur à pied ! s'exclama Shackleton, soudain beaucoup plus détendu. Moi aussi, j'aime l'athlétisme. Combien faites-vous ?
- Une dizaine de kilomètres tous les matins.
- J'en ai déjà fait quinze en tenue de campagne avec tout le barda ! Écoutez, si vous avez une autre tenue de sport à me prêter, j'irai avec vous. Ça ne me déplairait pas de prendre un peu d'exercice.
- Je ne porte pas de tenue de sport, répondit Michael en retirant d'un geste son peignoir.
Il ne portrait rien en dessous. Il plia posément le peignoir et le déposa sur le dos du fauteuil.
Il dépassa les deux militaires ébahis et sortit dans le matin glacé.
Shackleton retient le battant de la porte avant qu'elle ne se referme. Incrédule, il suivit des yeux la silhouette de l'homme nu qui s'éloignait à grandes foulées souples vers la lisière de la forêt proche.
- Euh ! cria l'Américain. Et les loups ?
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Le loup se contorsionnait dans un effort sauvage pour se libérer. Le visage fouetté par le vent, Stummer voyait la silhouette de l'animal qui se tordait dans la lumière des phares. L'automitrailleuse se ruait sur lui, le chauffeur écrasait la pédale d'accélération. Dans quelques secondes, le véhicule blindé broierait la bête sous ses roues épaisses.
Ce que vit alors Stummer dépassait son imagination. Le corps du loup se recourba et les deux pattes avant vinrent écarter le fil de fer babelé dans un geste quaisi humain, libérant ainsi la patte piégée. L'instant d'après l'animal s'élançait de nouveau vers l'est. Les phares toujours braqués sur la forme bondissante, la voiture blindée, se rua sur le barrage de barbelé qu'elle traversa sans presque ralentir. Stummer vit alors que l'animal devant eux ne courait plus mais se déplaçait d'une façon apparemment désordonnée. Il effectuait un saut court sur la gauche, puis bondissait longuement sur la droite, fonçait sur deux mètres avant de virer pour un nouveau saut.
Stummer sentit son coeur cogner dans la poitrine.
Il SAIT, comprit-il. Cet animal sait...
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