La tête de poupée.
Un excellent roman sur l'histoire de deux femmes (Sarah avant et pendant la guerre de Sécession aux Etats Unis au XIXe siècle, et Eden en 2014).
1859 : Etat de Virginie, le père de
Sarah Brown est condamné à mort et pendu pour tentative d'insurrection pour libérer des esclaves.
Sarah va s'impliquer dans le mouvement abolitionniste, non comme son père par des violences, mais en mettant son talent de peintre dans le mouvement "du chemin de fer clandestin", permettant aux esclaves de s'enfuir et de se repérer sur des cartes masquées dessinées par Sarah.
2014 : Eden vient de s'installer dans une nouvelle maison près de Washington, alors qu'elle essaye désespérément de tomber enceinte.
Elle découvre dans le garde manger de sa nouvelle demeure, une tête de poupée cassée et s'y intéresse, d'abord pour des raisons financières puis par passion de l'histoire…
Quel est le lien entre les deux femmes à plusieurs décennies de différence ?
J'ai adoré suivre la vie de Sarah bien plus passionnante que celle d'Eden (dont la quête est pourtant la base de l'histoire...)
Les descriptions des paysages sont superbes ainsi que l'esquisse des senteurs !
Je suis reconnaissante à l'auteur de m'avoir fait découvrir l'existence de
John Brown, cet abolitionniste violent que
Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey, tentera de sauver : il adressera une lettre ouverte publiée dans la presse européenne et américaine.
Deux petits bémols :
- La résolution de l'enquête d'Eden est un peu rapide sur la fin alors qu'elle est largement développée dans le corps du roman...
- les paragraphes consacrés à la religion, à Dieu : si pour Sarah, cela se justifie ; pour Eden et l'autrice, cette référence est un peu gênante...
Deux histoires croisées sur fond de lutte contre l'esclavage ; magnifique !
Le style est parfaitement maitrisé et la lecture est addictive.
Un gros coup de coeur !