Carol essaya de ne rien laisser voir de sa colère. C'était toujours pareil. Au moment pile où vous pensiez les avoir dressés, ils redevenaient des hommes de Néanderthal. p. 127
Ils pensaient qu'ils allaient entrer dans ce nouvel univers sérieux les yeux grands ouverts.
Les flics ne se voyaient jamais comme des innocents en goguette.
Ils avaient trop l'habitude de la vie.
Ils avaient tout vu, tout fait, trop bu et gerbé sur leur T-shirt.
Tony était là pour enseigner à une demi-douzaine de flics qui croyaient déjà tout savoir qu'il existait des horreurs inimaginables capables de les réveiller en hurlant la nuit.
Il était là pour leur apprendre à prier.
Pas pour obtenir le pardon, mais la guérison.
Elle n'aurait jamais pu se douter qu'avant la fin de la semaine, elle pleurerait, hurlerait et supplierait qu'on lui rende, ce morne quotidien.
(p.13)
Savoir que vos efforts avaient permis de mettre un assassin en prison était une sensation puissante. C'était encore plus exaltant que de se rendre compte du nombre de vies que vous aviez sauvées, parce que vous projetiez une lumière qui éclairait le chemin à suivre pour vos collègues. C'était merveilleux, mais savoir ce que ce criminel avait déjà commis atténuait ce plaisir. (p. 29)
Ils n'apprenaient jamais rien, les profs.
Tout comme ceux dont ils avaient la charge.
Les gosses assimilaient peut-être les causes de la Première Guerre mondiale, mais ils ne saisissaient jamais que les clichés sont efficaces parce qu'ils sont le reflet de la réalité.
On sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne.
N'accepte jamais de bonbons de la main d'un inconnu.
S'il avait dû parier sur n'importe lequel d'entre eux et décider lequel allait devenir le genre de vedette qui lui ferait regretter les talents de Carol, il aurait choisi celle dont les yeux étincelaient d'un feu glacé. Sharon Bowman. Comme les meilleurs chasseurs, elle était capable de tuer si c'était nécessaire.
Tout comme il l'avait déjà fait lui-même.
Si nous ne prêtons pas attention au chagrin des gens, nous méritons leur mépris.
La puanteur prit Carol à la gorge, à peine eut-elle ouvert la portière. Il n'y avait rien d'aussi répugnant que l'odeur de chair humaine carbonisée, et une fois qu'on l'avait sentie, on ne pouvait plus jamais l'effacer de sa mémoire.
Cependant, comprendre ne permet pas toujours d'accepter.
» Ce qui ne change pas, c'est ce que nous appelons, faute de mieux, la signature. (Tony s'immobilisa et s'appuya contre la fenêtre.) La signature ne change pas parce que c'est la raison d'être du crime. C'est ce qui donne à son auteur un sentiment de satisfaction.