AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 96 notes
5
8 avis
4
10 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
- Alors Nath, toujours dans la Lune ?
- Haha ! Très drôle ! Ceci dit, je confirme, grâce à ce livre, je suis bien en train de me balader sur la Lune !
- Nan ! Tu te ballade avec qui là-bas?
- Oh ! Il y a beaucoup de personnes avec qui je me ballade…Mes préférés sont les jeunes Luna et Lucasinho Corta.
- Luna et Lucasinho ? Attend un peu ! Ils vont bien ? Car avec tout ce qui est arrivé à la famille Corta à l'épisode précédent, il y a de quoi s'inquiéter pour eux je trouve !
- Oui, c'est vrai qu'avec les Mckenzie, ils n'ont pas été à la fête, les Corta. Là, les jeunes sont sous la protection d'une autre famille, les Asamoah.
- Tant mieux !
- Mais il faut dire que les familles qui tiennent la Lune entre leurs mains avides de pouvoir ne sont pas piquées des hannetons…Car on n'a pas encore parlé des Sun, et ceux ne sont pas les derniers de la classe je trouve !!
- C'est vrai ! Et je pense qu'ils n'ont pas encore dit leur dernier mot ! Ils ont l'air bien sournois ceux-là !
- Oui, tu as raison ! Je suis bien d'accord !
- Au fait, et Luca Corta ? Il est mort ou il a survécu finalement ?
- Ah, je ne te l'ai pas dit ? C'est un coriace lui ! Figure-toi qu'il a réussi à aller sur Terre malgré les conséquences pour son organisme…Et plus incroyable encore, il a rencontré une lointaine cousine…
- Cool…On verra ce que nous réserve le troisième épisode alors….
- Ouaip, te raconterais, promis !

Challenge Séries 2021
Challenge Mauvais Genres 2021
Commenter  J’apprécie          392
Autant j'avais adoré le premier tome de Luna, autant j'ai été déçue par ce deuxième tome. On prend les mêmes ingrédients et l'on recommence… le charme de la découverte a disparu, l'intrigue se révèle répétitive, et malgré une hécatombe à la fin du premier tome, peu de personnages charismatiques prennent la relève.
Reprenons donc : des cinq ‘dragons' ayant mis la main sur les richesses de la Lune, l'un a presque disparu, et les autres tentent de s'entretuer. C'est de bonne guerre sur notre satellite où aucune loi n'a sa place sur la Lune, seuls les contrats engagent. C'est un formidable ressort narratif mais qui n'est ici que peu exploité.
Dans le premier tome, la description de cette société était source de découverte permanente, notamment avec Marina, terrienne fraîchement émigrée. le deuxième tome ne met pas plus en avant que cela les spécificités des contraintes de la vie lunaire – mis à part la gravité, aux premières loges avec le voyage de l'un des personnages de la Lune à la Terre.
Sinon, rien que de très habituel : attentats entre dragons et plans machiavéliques pour se détruire les uns les autres. J'aurai aimé que soient mises en avant les deux familles qui restent trop masquées à mon goût : les Ashamoah et les Sun.
Bref, petite déception. En attendant le troisième tome, car le final laisse présager le meilleur .
Commenter  J’apprécie          110
Attention, on a 3 tomes et c'est une seule et même histoire, donc je mets ici ma critique générale des 3, même s'il y a un paragraphe par tome.
A vous de voir ce que vous piochez dedans, sachant que c'est garanti sans spoiler ma bonne dame... :-)

Pour moi le premier tome est brillant.
Il est bon du début à la fin. Cette société lunaire où tout est contrat, où vous devez payer pour accéder aux 4 fondamentaux que sont l'air, l'eau, le carbone et les données est magnifiquement décrite, extrêmement réaliste.
Les intrigues entre les 5 familles qui dirigent ce monde (Hélium, Electricité, Agriculture, Vol spatial et Minerai) sont de haut niveau et les 100 dernières pages sont telles que vous ne pourrez pas lâcher votre bouquin.
Limite, même si vous ne liriez pas les 2 autres tomes, celui là mérite une lecture, même si l'intrigue ne se termine pas.

Le tome 2 est aussi très bon, un peu moins selon moi, mais nous revenons sur cette Lune pour suivre la continuité des intrigues, et aussi nous descendons sur Terre, pour une description bien faite d'une société visiblement en déliquescence.
L'auteur s'attache à de très nombreux personnages, qui tous nous permettent d'avoir une vision d'ensemble de la situation et de la vie sur la Lune.
J'ai trouvé quelques longueurs à ce tome, on a l'impression que l'auteur a voulu un peu tirer à la ligne.
Par la violence de ce monde et le nombre important de personnages, dont certains meurent, on ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle (même s'il est facile) avec le Trône de Fer.

J'étais un peu réservé sur le 3ème tome. Allait il être à la hauteur du premier où la baisse allait elle continuer ?
Finalement c'est hélas la baisse qui a gagnée. Ce tome est pour moi le moins bon des 3.
L'auteur tire franchement à la ligne, là ça se voit vraiment. Certains personnages sont développés alors qu'ils servent peu ou pas du tout à l'histoire.
Les descriptions faites par l'auteur de la musique, des vêtements, des cocktails deviennent pesantes après 3 tomes, comme s'il n'avait pas su s'adapter à son lectorat qui commence, après plus de 1000 pages, à bien connaitre "sa" Lune.
Il m'est arrivé de passer des paragraphes entiers en diagonale et c'est dommage.
Mais Ian McDonald est quand même très fort et les 150 dernières pages sont très bonnes, au niveau du premier tome.

Bien sûr, on peut reprocher certaines facilités scénaristiques et certains comportements à la limite de la logique, on peut trouver que l'auteur fait un peu trop référence à Dune, mais au final la lecture des 3 tomes est très positive et je ne regrette pas de l'avoir commencé sans savoir où j'allais.
Je pense quand même que la trilogie doit être plus simple à lire à la suite, sans attendre comme moi plusieurs mois entre les sorties de chaque tome. le ressenti peu vraiment être différent et le bilan encore plus positif.

Ian McDonald est au auteur complexe pour moi. Il est capable d'écrire un chef d'oeuvre comme le Fleuve des Dieux (si vous n'en lisez qu'un de lui, lisez celui là, et sinon lisez le quand même, c'est selon moi un incontournable, ne pas le lire c'est vraiment louper qqchose) et un Brasyl que je n'ai pas réussi à finir tellement je l'ai trouvé mauvais. Ou un Roi du matin, reine du jour dont je me dis qu'il peut être bien, qui est dans ma PAL depuis de nombreuses années, et que je n'ai jamais réussi à commencer...
Commenter  J’apprécie          70
J'avais dit à peu près ceci dans la critique du tome précédent :
On ne peut pas lire "Luna" sans lire (la suite) "Luna - La Lune du Loup"
Je vous dis donc :
On ne peut pas lire "Luna - La Lune du Loup" sans lire la suite .... euh, mais qu'elle suite ?
Voilà le principal problème de ce tome : la suite n'est pas parue !
On ne finit pas le tome sur un énorme cliffhanger, mais sans spoiler je dirais qu'une page s'est tournée et que j'attends impatiemment d'en savoir plus sur l'avenir de la Lune.
J'attends surtout de connaitre la suite des personnages restants.
Oui restants

Dans mon précédent avis, j'avais évoqué un possible rapprochement avec "Dallas". Ce n'est pas la bonne comparaison. "Game of Thrones" serait plus adapté.
Vous allez me dire où sont les dragons ? Ils "volent" dans le vide lunaire ?
En quelque sorte oui
Dans "Games of Thrones", ils représentent une menace ultime, invincible, définitive (en fin presque).
Ici la chose qui ne pardonne pas, qui est un défi pour tous, une mort inévitable c'est la Lune elle même.
Son vide tue sans épargner personne. Sans échappatoire.
Même les plus aguerris, s'ils font une faute, trépassent.

Mais l'histoire ?
Les grandes familles se sont affrontées. La guerre est ouverte. La lune est devenue un champ de bataille. le vide a fait de nombreuses victimes. Certains personnages un peu superficiels se sont révélés, d'autres sont morts. Il y a bien des façons de mourir sur la Lune.

Ce tome est plus dense en action que le précédent.

Sans spoiler je peux dire que le prochain tome sera passionnant.
J'espère qu'il restera un peu de place pour contempler la Terre.
Vu de la Lune elle doit être infiniment belle.
Commenter  J’apprécie          70
Ce tome poursuit l'intrigue du premier dans un gros Bang !

L'histoire de ce tome commence quasiment à la suite du premier et se poursuit sur environ 2 ans. Et les choses évoluent énormément.

Pour faire un petit résumé pour ceux qui ne connaitraient (ou ne se souviendraient) pas : dans cette série nous suivons la civilisation lunaire dans un futur relativement proche. Celle ci n'a pas de gouvernement et tout est géré de façon contractuel. Cinq familles ou plutôt entreprises si on veut se partagent le magot : Corta, Mackenzies, Vorontsovs, Suns et Asamoahs. Mais la stabilité n'est que de façade et chaque famille tente à tout moment de s'emparer des biens des autres.

J'avais déjà comparé cette série avec le Trône de Fer, et la encore la comparaison est toujours totalement valide. Mais avec plus de rythme tout de même. On est loin des longueurs de tomes interminables de celle ci.

En fait dans ce tome ci on est vraiment très loin du premier tome qui était à la limite tranquille en comparaison. D'ailleurs dés le tout début on le comprend, quand les choses s'accélèrent et que des événements avec quasiment la même retombée que celui de la fin du tome précédent commencent à s'enchaîner de façon limite incontrôlable.

Il en va de même avec les personnages. La ou dans le tome précédent on avait le temps de bien les détailler, de rentrer dans leurs vies, parce que les choses étaient stable, ici on est du coup quand même moins centrés sur eux mais plus sur leur évolution en fonction des événements terribles qui arrivent tout au long du tome.

Je dois dire que l'ensemble a vraiment bien marché avec moi. Bon certes il manque le coté découverte qui avait été vraiment marquant, mais le fait que tout s'accélère compense un peu.

Et puis ça reste toujours dans le même esprit que le premier, c'est toujours violent sans que ça le soit plus que le premier, le sexe prend un peu moins de place mais il reste présent, tout est centré sur le pouvoir et il règne vraiment un esprit de liberté, surtout sur les personnages les plus jeunes.
Il y a même un passage ou un personnage parle de gâteaux pendant 4 pages entières !

On rajoute juste un élément qui n'était pas présent avant : la revanche. Car oui, c'est de ça qu'il s'agit ici. C'est viscéral, c'est en dessous de tout ce qu'il se passe et personne n'y réchappe. Certains personnages vont jusqu'au bout, au delà de tout ce qu'on pourrait imaginer.

J'ai également bien apprécié le fait qu'on suive aussi un peu ce qu'il se passe sur terre dans ce tome, ça donne un autre point de vue et ça permet de voir les choses avec un peu de recul.

La tension reste présente du début à la fin. On est limite encore plus conscient de tous les dangers présents sur la lune que dans le premier tome. Mais en même temps on se rend compte que si la lune a mille façons de tuer un humain, la plupart ne sont possible que parce que d'autres humains l'ont décidé.

16.5/20
Lien : https://delivreenlivres.blog..
Commenter  J’apprécie          60
Deuxième tome de la trilogie Luna. Nous retrouvons nos protagonistes 2 ans après les évènements du premier tome ayant conduit à la chute des Corta.
Petit passage sur la Terre pour Lucas Corta qui n'a pas dit son dernier mot et va mettre en branle des évènements qui vont secouer toute l'organisation de la Lune. Tandis que sur celle-ci les Mackenzie se déchirent en se partageant les restes de l'empire Corta.
Étonnamment je suis plus facilement rentré dans ce tome que dans le précédent (considéré a priori commm excellent mais moins bon que le premier).
J'ai trouvé qu'il y avait un peu plus d'actions, malgré quelques longueurs.
Une chose est sûre : j'ai très envie de lire le prochain et dernier volume de cette trilogie !!
Commenter  J’apprécie          40
Il est toujours difficile de chroniquer les "tome 2" d'une série. D'autant plus quand le second opus est la suite directe du premier. Lune du Loup reprend là où Luna s'était arrêté et Ian McMcdonal poursuit sur sa lancée. Toujours aussi nerveux, aussi riche, aussi dense... avec un début aussi tonitruant que la fin précédente !!!

C'est donc avec plaisir que l'on retrouve les protagonistes de Luna, enfin ceux qui sont toujours en vie. Sans entrer dans les détails, certains n'ont pas réchappé de la première partie ! Et comme pour Luna, la mise en route est un peu laborieuse. Il a fallu se réapproprier les personnages, se remettre en bouche le vocabulaire employé. Heureusement en fin d'ouvrage, un Glossaire et un Dramatis Personae sont là pour nous aider (un peu !).

L'écriture immersive et très visuelle de Ian McDonald permet de se (re)prendre au jeu. L'effet de surprise n'est plus là et une intrigue un peu plus politique font que le soufflé prend un peu moins bien, quelques longueurs par-ci, par là sont à déplorer mais il ne faut pas faire la fine bouche cela reste du grand art.

Le point fort reste la diversité et la complexité des personnages ni manichéens, ni caricaturaux. Quant à l'intrigue, elle est digne des plus grands soap-opera, avec son lot de trahisons, de vengeances et de meurtres dans un contexte lunaire bien particulier auquel il faut ajouter les tensions politico-économiques...

Au final, ce second tome du cycle Luna, bien qu'un peu en deçà du premier nous dresse une histoire cohérente, intelligente et passionnante. Ian McDonald maîtrise à la perfection ses intrigues en distillant au compte-gouttes les révélations, plus fracassantes les unes que les autres : une vraie leçon d'écriture. Ne me reste plus qu'à attendre l'année prochaine pour connaître le dénouement de l'histoire.
Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          30
La colonisation capitaliste sauvage de la Lune, sous le regard guère innocent de la Terre. Intrigues libertariennes, hommages science-fictifs débridés, justices contractuelles et cocktails glacés. Une passionnante saga.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/04/12/note-de-lecture-la-trilogie-luna-ian-mcdonald/

En quelques grosses dizaines d'années, la Lune est devenue à la fois un eldorado et un enfer. Là-haut, où les dangers guettent à chaque pas, par l'absence d'air et l'absence de pression, où tout se paie comptant, air, eau, carbone et données, cinq empires industriels familiaux se sont créés, en extrayant de la plus-value à partir du travail de toute nature, comme dans les plus belles années des barons voleurs d'Amérique du Nord ou des oligarques russes issus du dépeçage de l'Union soviétique. Les Corta, d'origine brésilienne, contrôlent l'hélium qui sert de combustible aux centrales à fusion de la Terre ; les Mackenzie, leurs ennemis jurés, d'origine australienne, dominent le secteur minier ; les Sun, d'origine chinoise, manipulent l'information et l'informatique ; les Asamoah, qui furent jadis ghanéens, sont les maîtres du vivant ; les Vorontsov, enfin, règnent sur le transport spatial sous toutes ses formes, qui permet à la colonie lunaire de jouer son rôle vital vis-à-vis de la Terre, et d'enrichir comme jamais les dirigeants de cette société – et économie, avant tout – pionnière s'il en est. Ici, les pauvres sont très pauvres, et les riches, très riches – d'une façon subtilement distincte de ce qui prévaut sur la planète-mère -, mais les intrigues y sont d'une beaucoup plus grande sauvagerie encore. Les rivalités exacerbées entre des familles où l'avidité est souvent (très) à fleur de peau provoqueront-t-elles le déclin et la chute de cet empire-là ? Ce sont bien les enjeux centraux (mais pas les seuls) qu'explore avec une maestria étourdissante cette trilogie « Luna ».

Vivant depuis 1965 en Irlande du Nord, le prolifique Britannique Ian McDonald est un fin connaisseur du genre science-fictif, de ses tours comme de ses détours, et nulle part davantage que dans cette trilogie « Luna » (publiée en 2015, 2017 et 2019, et traduite chez nous en 2017, 2018 et 2019 par Gilles Goullet pour Denoël Lunes d'Encre – et désormais Folio SF) il n'a autant rendu hommage à ses prédécesseurs ni multiplié les clins d'oeil, voire les oeufs de Pâques – comme on nomme de plus en plus certains d'entre eux, bien particuliers, sous l'influence des jeux vidéo.

Si le gros de l'hommage, souvent fort joueur, va logiquement au Robert Heinlein de « Révolte sur la Lune » (« La Terre est une maîtresse cruelle » lira-t-on même dans le tome 2, retournant ainsi le titre original anglais du prix Hugo 1967) et au Frank Herbert de « Dune » (quoique peut-être plus encore à celui de David Lynch – à l'image hautement perverse d'un certain personnage-clé dangereusement proche ici de la peinture du baron Vladimir Harkonnen par Kenneth McMillan), d'autres, plus discrets mais éventuellement foisonnants, concernent aussi bien Orson Scott Card (« La stratégie Ender »), C.J. Cherryh (« Cyteen »), Ursula K. le Guin (« Les dépossédés ») avec ce magnifique « La Lune donne souvent naissance à des idées politiques peu orthodoxes », Andy WeirSeul sur Mars ») ou Kim Stanley Robinson (« La trilogie martienne », naturellement, et « New York 2140 », de façon plus insidieuse), mais aussi, de manière parfois plus surprenante encore, William GibsonIdentification des schémas »), Charles StrossAccelerando ») ou le duo James S.A. Corey (« The Expanse »).

Au-delà de cette parfaite inscription dans le continuum collectif de la science-fiction (dont témoigne aussi la floraison de néologismes créatifs pour témoigner de réalités matérielles mises en place ici), la trilogie « Luna » constitue un remarquable (et passionnant) témoignage renforcé de l'intérêt porté par Ian McDonald, depuis fort longtemps, aux économies émergentes de la Terre contemporaine – et aux sociétés qu'elles façonnent ou refaçonnent -, que ce soit l'Inde (« le fleuve des dieux » et « La petite déesse »), le Brésil (« Brasyl ») ou l'Afrique de l'Est (« Chaga », « Kirinya » et « Tendéléo »). À ce titre, la trilogie « Luna » confronte avec une puissance indéniable les racines avides du capitalisme des barons voleurs (on songera certainement ainsi au Valerio Evangelisti de « Anthracite » ou de « Briseurs de grève ») et l'ordo-libéralisme contemporain, débridé uniquement du côté des affaires, tel que l'affectionnent les ultra-riches libertariens de l'économie numérique et du capitalisme de surveillance, analysé par Shoshana Zuboff. Les méandres de l'économie lunaire que nous décrit, dans tous leurs interstices, Ian McDonald, prennent alors l'allure précieuse d'un véritable traité western de développement industriel et financier foncièrement inégalitaire, à la pointe de l'énergie déployée, de l'absence de scrupules et du six-coups plus ou moins métaphorique.

La trilogie « Luna » baigne dans un superbe réalisme du vide et de l'absence, celui de ce caillou désolé créateur de fortunes inimaginables. Elle est aussi irriguée par les caractéristiques bien contemporaines du séparatisme des ultra-riches, de leurs mode de vie et de leurs habitus (dans lesquels cocktails pointus et fashion vintage facilitée par les imprimantes 3D tiennent la part de choix de cette futilité revendiquée, ici et maintenant comme là-haut et demain), comme de leurs fantasmes libertariens pleinement déployés (actualisant ainsi en beauté les heurs et malheurs de la geste heinleinienne).

Entre vendettas et guerres privées, entre invention permanente d'un cadre juridique différent et prégnance d'univers corporate soigneusement décalés (la magnifique phrase : « On a été envahis par des cadres moyens »), entre parkour, urbex et saudade, entre création de vocabulaire et création de coutumes en un beau travail d'anthropologie imaginaire, Ian McDonald propose avec un immense brio sa propre version d'une lutte des classes qui ne veut pas disparaître, bien au contraire, ou plutôt d'une friction sauvage entre formes collectives et formes individuelles. Comme chez Kim Stanley Robinson (même si la « Trilogie Martienne » développe une présence beaucoup plus puissante, comme souvent chez l'auteur californien, de la communauté scientifique en tant que telle – que l'on ne retrouve ici que tardivement, dans le troisième volume, et à nouveau sous une forme largement entrepreneuriale), comme chez James S.A. Corey (même si « The Expanse » propose une géopolitique spatiale au fond plus « classique » et une importance des militaires « professionnels » plus significative qu'ici), il s'agit bien de tordre une forme science-fictive ou littéraire plus ancienne (le récit de colonisation, la saga familiale aux composantes mafieuses ou la geste de révoltés) pour l'hybrider et lui donner un rôle d'exploration plus décisif de certains possibles à venir et de certains présents mal masqués. Et c'est ainsi que la science-fiction est grande.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20
Après un premier tome hyper prenant, la trilogie Luna se poursuit avec Lune du Loup, qui est clairement un tome de transition.
Les Corta sont dispersés aux quatre vents, les Mackenzie attaquent et les Sun complotent.
Ian McDonald a le bon goût de nous épargner l'attente de l'évènement tant attendu depuis la fin du tome 1 , puisqu'il se déroule d'entrée de bouquin. Il reviendra plus tard sur la genèse de ce rebondissements au cours de flashbacks, ce qui est plutôt malin. Ces passages et l'arrivée d'Alexia sont d'ailleurs les plus intéressants du livre. Cependant, j'ai trouvé que l'on attendait tout de même le retour de Lucas Corta pour passer aux choses sérieuses, et que le reste n'est qu'anecdotique.
L'émerveillement de la découverte de l'univers lors du tome 1 est passé, plusieurs personnages charismatiques ont disparu ou ne sont là que par intermittence, et c'est pour cela que je trouve ce tome moins bon que le précédent. Les nouveaux persos sont très (trop ?) nombreux sans être vraiment creusés, et j'ai souvent lutté pour reconnaitre les Mackenzie entre eux, les Mackenzie-Sun, les Sun-Mackenzie etc.
Toutefois, cela reste de la SF de qualité, rythmée et où on ne s'ennuie jamais. Quelques scènes de bravoure resteront en mémoire. Qui n'a jamais rêvé d'être un yamakasi de l'espace ou d'affronter des robots assassins avec un arc et des flèches sur la Lune, hein ?
L'envie d'enchaîner directement sur le tome 3 est là.
Commenter  J’apprécie          20
Je garde un bon souvenir du premier tome qui était assez dense avec l'introduction de toutes les familles et j'avais trouvé l'écriture assez crue – je ne sais pas si cela vient de l'auteur ou de la traduction – et j'avoue que ça m'avait un peu dérangé. Pour ce deuxième tome, je ne sais pas si c'est le fait que je m'y attendais ou encore si cet aspect s'est atténué, quoiqu'il en soit, ça m'a moins marqué.

Du côté des personnages, j'ai été plutôt contente de retrouver ceux qui avaient survécus au premier tome et j'ai beaucoup aimé suivre Lucas Corta avec toute sa préparation pour son voyage sur Terre. L'auteur m'a encore une fois impressionnée avec le sens du détail sur la vie sur Terre et sur la Lune, les questions qu'il s'est posé sur la faisabilité d'aller sur Terre lorsque que quelqu'un a vécu toute sa vie avec une plus faible gravité… J'ai trouvé ça vraiment intéressant et plutôt réaliste, en tout cas, ça donne envie d'y croire. Il y a quelques nouveaux personnages mais pas tant que ça, ce qui en soit est tant mieux car on en suit déjà pas mal.

Pour l'intrigue, une fois encore, on entre dans un jeu politique et commercial complexe, je l'ai tout de même trouvé plus accessible que dans le premier tome, probablement parce que l'on connait maintenant les protagonistes. Par contre, ce qui m'a vraiment manqué c'est l'empathie avec les personnages. Ils sont pour la plupart froids et peu attachants. Je ne les ai pas toujours compris et les relations amoureuses sont vraiment torturées voire malsaines.

Je n'ai en tout cas pas été déçue par cette suite qui promet encore de nombreux rebondissements pour la suite. J'ai aimé retrouvé cet univers si particulier de la Lune mais aussi cette lutte de pouvoir et de survie si particulière. le tout est vraiment très visuel, je pourrais facilement imaginer un film ou une série tiré de ces romans.

En refermant ce tome 2, on ne reste pas sur un suspense intenable et on image facilement qu'il va y avoir une suite mais j'ai l'impression que la saga ne pourra se terminer qu'une fois qu'une des familles aura anéanti toutes les autres car les rivalités meurtrières semblent sans fin.
Lien : https://latetedansleslivres...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4896 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}