AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,12

sur 50 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« le Saloon des derniers mots doux est une ballade en prose dont les personnages flottent dans le temps ; leur légende et leur vie réelle correspondent rarement. En écrivant cet ouvrage, j'avais en tête le grand réalisateur John Ford : il est connu pour avoir déclaré qu'à choisir entre la légende et la réalité, mieux vaut écrire la légende. C'est donc ce que j'ai fait. »
Ainsi Larry McMurtry pose-t-il les choses d'emblée, en ouverture de son roman. de légende il sera donc question et l'on croisera là Wyatt Earp et Doc Holliday devisant devant le Saloon des derniers mots doux tenu par Morgan Earp, puis s'essayant au spectacle avec William Cody avant de rejoindre Tombstone et d'affronter les Clanton. On s'attachera aussi aux pas du rancher Charles Goodnight et de sa femme, Mary, et de la sublime San Saba venue du harem d'un sultan ottoman.
Il y a donc dans ce roman de McMurtry une réelle aura légendaire, mais aussi et surtout une réflexion sur ce qui fait la légende. On se trouve d'ailleurs dans un Ouest difficilement définissable où, pour reprendre les mots de l'auteur, on sent les personnages flotter quelque part entre ce qui est et ce qui pourrait être :
« On est à Long Grass, presque dans le Kansas mais pas tout à fait. C'est presque aussi dans le Nouveau-Mexique, mais pas tout à fait. Certains ont même suggéré qu'on se trouvait peut-être au Texas.
-Tout dépend d'où s'arrête le Texas selon vous, ajouta Doc pour clarifier les choses. »
Les légendes – Earp, Holliday, Goodnight, Buffalo Bill – côtoient ici des personnages imaginaires – Lord Ernle, San Saba, Nellie Courtright – qui sont presque plus dotés de chair qu'elles. Surtout, ces légendes, même si Larry McMurtry dit vouloir suivre le précepte de John Ford, se révèlent très humaines et même, par certains côtés, décevantes. Wyatt Earp, pour ne parler que de lui, bat sa femme et n'apprend à tirer qu'au moment où il se fait embaucher par le Wild West Show de Buffalo Bill Cody et ne sort vivant de la fusillade du O.K. Corral que par le plus grand des hasards. Pas de quoi s'emballer.
On est donc bien là, même si le récit est rythmé par les clichés du genre – bagarres, troupeaux de vaches en furie, tempêtes de sable et autres serpents à sonnettes – dans la déconstruction de la légende. L'Ouest mythique est ici vidé en partie de sa substance et est avant tout un lieu où les personnages regardent le temps passer en essayant d'y trouver un nouvel intérêt. le roman vaut aussi par ailleurs pour la place qu'il laisse aux femmes : fortes, bien moins attachées à un quelconque statut légendair , ce sont elles qui font avancer les choses.
Western contemplatif plus que naturaliste, le Saloon des derniers mots doux, est un récit mélancolique teinté d'onirisme, porté par la toujours belle plume de Larry McMurtry et de beaux moments de bravoure et d'ironie.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          120
Larry McMurtry nous envoie dans le Wild West à la rencontre de deux piliers indéboulonnables du mythe américain, fondateur de la Nation, quasiment. Quand la légende se fond dans la réalité.

En l'occurrence, Wyatt Eart et Doc Holiday sont les deux personnages principaux de cette plongée vers le sable et les buissons de tumbleweed qui s'invitent au gré des vents chauds porteurs de duels à mort. L'auteur y ajoute Buffalo Bill. Et Tombstone, bourgade ô combien céllèbre... Ces noms résonnent en effet aux oreilles des amateurs de westerns. Moi qui me suis construit une cinémathèque à grands coups de Dernière Séance de Monsieur Eddy (le mardi soir sur FR3).

Pendant tout le livre, jusqu'à une grosse vingtaine de pages du terme, je me suis murumuré OK Corral... Et bingo ! bien sûr. Tout le roman doit déboucher sur le règlement de comptes à OK Corral. En tout cas, la vision de ce haut moment par Marry McMurtry. Autant dire que ce n'est pas tout à fait le film de John Sturges.

La vision de Larry McMurtry est empreinte d'une forme de nostalgie, d'atmosphère de fin de siècle, de passage de flambeau. Wyatt Earp et Doc Holiday sont deux dinosaures. Deux gars décalés, pathétiques, qui n'ont plus leur place dans l'Ouest tel qu'il évolue vers plus de modernité. Ils vivent sur leur gloire passée, sur le fait que l'on règle les choses à coups de bottes, de poings ou de crosses, quand ce n'est pas à coup de plomb dans le corps.

Le duo est comme pris dans un puzzle où ils ont du mal à retrouver la place des pièces, où rien ne s'emboîte, où certaines pièces n'appartiennent peut-être même pas au même puzzle. D'ailleurs, ma chronique passe sous silence les autres personnages, importants eux aussi, comme un lord anglais, un éleveur texan un peu mafieux, des journalistes, quelques filles de saloon, une courtisane orientale, etc. Les courts chapitres passent d'un personnage à un autre, mais on revient toujours à Earp et Holiday. Comme s'ils aimantaient l'action. Cela peut donner un aspect décousu à l'ensemble.

J'ai pas mal pensé à ce que les Frères Coen pourraient faire d'un tel synopsis. Et je me suis régalé lors de la lecture. Jeff Bridges en Wyatt Earp. Pour Doc Holiday, c'est moins clair. Mais Cloney sous la caméra des Frères Coen, cela donne plutôt bien si mes souvenirs sont bons. Voire un Turturo...

Cela dit, je dithyrambe mais il faut aussi bien avouer que le livre est perturbant. On a l'impression qu'il s'agit d'un squelette, d'un projet, d'un synopsis comme je le note plus haut, d'une maquette... Bref, il y a un quelque chose d'inachevé dans le roman qui pose problème quand même, en rapport avec l'aspect puzzle évoqué plus haut.

Je retiens ce côté doux amer, cocasse mais triste de deux être qui ont été mais qui n'ont plus d'avenir. Et même le titre est en décalage avec le propos... Ce saloon est un bordel. Et les derniers mots doux, ce sont des invectives que se lancent à la tête Wyatt Earp et sa femme. Ou ce sont les balles qui semblent être la seule façon de régler un conflit pour ces nostalgiques has-been...
Commenter  J’apprécie          110
Le saloon des deniers mots doux n'est autre que le dernier roman de Larry McMurtry – plus connu pour Lonesome Dove, La Dernière Séance ou Tendres Passions. Né en 1936 au Texas, Larry McMurtry signe ici une roman totalement décalé, à la fois un western qui chante ici les dernières heures du Far West avec Wyatt Earp (photo du beau gosse en une), Doc Holliday et Buffalo Bill et une comédie drôle et subversive où chaque héros en prend pour son grade.

Fin du 19ème Siècle – Long Grass. Presque dans le Kansas mais pas tout à fait (ni au Nouveau-Mexique, au Texas, ni en Arizona.. au lecteur de dénicher l'endroit!). Wyatt Earp et Doc Holliday ont bien changé. Les célèbres gâchettes voient le temps filer, Doc est embarrassé d'une toux incessante (la tuberculose) et Wyatt passe son temps à s'engueuler avec sa femme, Jessie. Cette dernière travaille au Saloon des derniers mots doux, tenu par Warren, l'un des cinq frères Earp (Virgil, Morgan et Newton complètent la fratrie). Les deux héros ont bien vieilli et ne savent plus se servir d'une arme. Cette petite ville voit alors débarquer un éleveur célèbre, Charlie Goodnight, avec son épouse Marie, dite Molly et un Lord anglais, accompagné d'une femme noire amazone, San Saba et de sa demoiselle de compagnie, Flo, la créole. Les deux hommes ont décidé de faire affaire et de posséder le plus grand troupeau au monde de bovins. Tout ce petit monde ne cesse de se croiser. Ajoutez-y un autre éleveur filou, Clanton et vous voilà en bonne compagnie.

(..)
McMurtry m'a quelque peu perturbé avec son dernier roman- celui-ci ressemble à un chant du cygne. McMurtry disant ses adieux au western une fois pour toutes. Roman quelque peu déjanté, où les héros ont tous très mal vieilli, parfois drôle et même très drôle (gros fou rire avant Tombstone) – il m'a laissé un goût doux-amer lorsque j'ai eu fini de le lire. Comme si je disais au revoir une nouvelle fois à un genre que j'aime tant, le western. Si Glen Swarthout proposait une fin plus lyrique et plus sérieuse à sa fine gâchette de l'Ouest dans le Tireur, McMurtry choisit ici une fin plus amusante mais toute aussi émouvante avec ce dernier combat à Tombstone – entré depuis longtemps dans la légende. Ici, il démonte le mythe de l'Ouest – Doc Holliday ou Earp ne portaient presque jamais d'armes et passaient leurs journées à boire ou à embêter les femmes.

Ces dernières sont des enquiquineuses – un peu comme Jim Harrison qui vieillit, McMurtry leur laisse enfin la parole. Elles rendent fous les hommes, souvent prêts à se ridiculiser pour elles mais leur offrent un point d'ancrage dans ces Badlands. Warren Earp suit ses frères avec sa pancarte sous le bras au nom atypique et très émouvant – le Saloon des derniers mots doux, cherchant toujours l'endroit parfait où l'accrocher. Mais comme le Far West, son bar ne cesse d'être repoussé plus loin pour finir au fond d'un jardin, au milieu d'objets rouillés au bord du Pacifique.

(...) suite et fin sur mon blog !
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (99) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}