Lonesome Dove, tome 1

J'aime beaucoup les westerns en BD, en film et en livres et l'envie d'une saga est toujours présente depuis l'an dernier à la suite de la lecture de «  la saga des émigrants » qui a illuminé mon été et ouvert un nouveau champ littéraire que je n'avais pas trop investi jusqu'alors. Dans une librairie d'occasion à Caen, là où j'avais découvert cette fameuse saga l'an dernier, je tombe sur ce livre. Fin heureuse, à son tour j'en fais la lecture. Et là tout de même j'ai eu des difficultés parce que c'est long sans trop de péripéties pendant les deux tiers du livre... les personnages sont attachants, complexes et le propos n'est pas simpliste. Finalement je lirai le tome deux mais pas tout de suite....

"Lonesome dove" est un anti-western. Pas de règlements de compte, pas de fusillades, pas de saloons enfumés, pas même un seul mort. Larry McMurtry nous plonge dans la vie quotidienne d'une expédition menée par deux cowboys finissant pour aller voler du bétait au Mexique (établir le campement, se nourrir, gérer les tensions...). Une vie qui exige une bonne santé mais surtout une force mentale. Loin de tous les clichés, Larry McMurtry nous livre un wester crépusculaire qui sonne aussi la fin d'une certaine idée du rêve américain.

Un véritable page turner comme on dit. Il faut le lire vite (en particulier les 200 premières pages qui mettent en place les personnages). On finit par s'y attacher même si je n'ai jamais vraiment ri à l'humour d'Augustus, l'un des deux hommes clef du récit. Un peu comme les séries TV, la fin de ce premier volume est accrocheuse (mais petite déception au début du second, car, sans divulgâcher, la tournure des événements n'est pas celle que j'espérais). Donc pas de temps morts (sauf les 200 premières pages), périple semé d'embûches du Sud au Nord d'un convoi de bétail, beaucoup de dialogues, des caractères bien dessinés. C'est pas du Sergio Leone ni du Tarantino. Plutôt un croisement entre frères Coen et Eastwood si je devais comparer au 7ème art. On peut le lire sans déplaisir. On peut aussi s'en passer (à moins d'être fan de western).

Lonesome Dove est un roman auquel je ne m'attendais pas. En tout cas, pas comme ça.
Pour moi, les westerns ce sont les bandits, les duels et échanges de coup de feu, Clint... et des films emblématiques (coucou Sergio Leone).
Je n'avais encore jamais lu de roman western. Et celui-ci s'écarte de ce que je croyais connaître de ce temps.
L'auteur s'attache davantage à nous faire rencontrer tous les personnages, la vie au sud du Texas, à la frontière avec le Mexique (honnêtement, ça ne donne pas super envie !) et le métier de cow-boy. Cow-boy au sens littéral du terme puisque nous allons suivre une petite troupe partir à travers le pays pour emmener un troupeau assez imposant au nord des États-Unis. le début est assez lent (surtout quand on s'attend à des combats) mais on rentre petit à petit dans le quotidien de ces cow-boy et la suite du roman se déroule toute seule. Je trouve que leurs aventures ne sont pas trop romancées et ont l'air assez réalistes. Pas d'homme ou de femme parfaite, mais des êtres humains qui vivent comme ils le peuvent à cette époque. Pas nécessairement d'évènement ou de retournement de situation toutes les 10 pages, mais une vie plutôt "normale" pour l'époque. Un roman assez sobre en réalité, centré sur ses personnages. Et j'ai très envie de connaître la suite de leurs aventures.

Lonesome Dove. Episode 1
Larry Mc MURTRY

Augustus Mc Crae et Call Woodrow ex-Texas rangers se sont rangés et vivent dans un ranch de Lonesome Dove au Texas où les journées s'écoulent dans une moiteur étouffante égayée par les jeux de cartes, le whisky et Lorena la putain du coin.
Lorsque Jack Spoon leur vieil ami vient trouver refuge à Lonesome Dove c'est pour échapper à une condamnation pour le meurtre d'un dentiste.
Jack est un beau parleur et ses paroles vont faire mouche chez Gus et Call qui vont monter une équipée afin de rejoindre le Montana…
Et quelle équipée !
Des jeunes sans expérience, un cuisinier, un pianiste et … Lorena qui s'est entichée de Jack.
Une expédition qui sera rocambolesque car July Johnson le shérif de Fort Smith, Arkansas, va poursuivre Jack (meurtrier de son frère le dentiste) accompagné de son jeune beau-fils Joe.
A peine parti de chez lui Elmira sa femme le quitte en embarquant sur un bateau de transport de whisky.
Et c'est son adjoint Roscoe qui est chargé d'aller l'avertir.
Mais entre temps Lorena a fait une bien mauvaise rencontre… Blue Duck le sanguinaire et vieil ennemi de Mc Crae…

Quand je ne sais pas quoi lire (par embarras du choix) je pioche dans ma collection de Totem Gallmeister par numéro de parution pas encore lus.
J'ai attendu longtemps avant de choisir Lonesome Dove car ceux qui me connaissent savent que les indiens et moi ce n'est pas le big love. Mais là…
Quel western !!!
Du sable, du vent, de la pluie, de la chaleur, des serpents et de la soif.
De la fatigue aussi, des litres d'alcool et une énorme dose d'aventure.
Et je reconnais volontiers quece premier épisode m'a embarqué dans le grand ouest américain.
Je n'ai qu'une hâte : retrouver cette équipée sauvage et poursuivre la route à ses côtés.

Heureuse et malheureuse : quand les opportunités se conjuguent, la lecture n'en est que plus passionnante !

J'ai parfois presque honte du nombre de classiques US qui trainent encore dans ma PAL et constituent autant de lacunes dans ma culture littéraire. Alors quand l'heureuse opportunité d'une sollicitation de lecture commune m'a permis de sortir le premier tome de Lonesome Dove de Larry McMurtry – traduit par Richard Crevier - je n'ai pas hésité ! D'autant plus que sitôt le livre sorti, l'actualité nous rattrapait avec la mort de l'auteur. Un signe : c'était donc le moment !

Pas besoin de vous rappeler le pitch de ce western saga culte, prix Pulitzer en son temps pour cette histoire de cow-boys rangés des indiens, cherchant à partir du Texas pour voir dans le Montana si l'herbe y est vraiment plus verte pour y élever leurs bestiaux ?

Un peu surpris – et même un brin déçu – par le début, je me suis vite laissé entraîner dans ce rythme lent et accablant comme le soleil des rives du Rio Grande, dans cette description méthodique de ce microcosme de Lonesome Dove où chacun tient sa place dans un équilibre malgré tout fragile, et surtout dans cette formidable galerie de portraits plus forts en gueule les uns que les autres.

Il flotte en permanence dans Lonesome Dove une agréable impression de nostalgie, celle des guerres indiennes qui se terminent et des combats passés de ces deux Rangers auréolés de gloire. Place désormais à l'aventure entrepreneuriale agricole, c'est-à-dire à l'inconnu, loin de leurs repères rassurants. On a beau être des légendes, l'avenir fait toujours peur…

Bref, un régal. Vite, vite, la suite !

@Larry McMurtry est né en 1936 au Texas. Fils et petit-fils d'éleveurs il se passionne très tôt pour les légendes et les mythes de l'Ouest. Il obtient le prix Pulitzer en 1986 pour Lonesome Dove.

Le début du roman est assez lent un peu comme le temps qui s'écoule dans ce ranch où hormis les rondes de nuit rien ou presque ne se passe. C'est le temps pour le lecteur de découvrir le capitaine Call, icône vivante pour les jeunes aspirants cow-boys et son associé Augustus McCrae joueur de cartes invétéré, fréquentant assidûment le bordel du coin, bavard comme une pie, bref tout le contraire de Call et pourtant ces deux là sont inséparables, leur passé commun leur a donné une confiance indéfectible l'un envers l'autre.
Nous découvrons également Lorena, la sublime prostituée qui n'aspire qu'à quitter ce bled pourri, plaçant tous ses espoirs dans Jake Spoon dont elle tombe éperdument amoureuse.
Il y a bien quelques escapades au Mexique voisin pour récupérer les chevaux volés par les desperados mexicains qui donnent un peu d'action mais sinon le temps est plutôt à la réflexion, j'y vais...J'y vais pas...
Et puis tout se met en branle, le recrutement d'une équipe et le départ pour un voyage de 5000 kilomètres dont on a du mal à s'imaginer la difficulté aujourd'hui. le bétail à maîtriser lors des tempêtes de sable ou les traversées de rivières infestées de mocassins d'eau, la recherche de nourriture pour ces milliers de bêtes, la peur des indiens ou des bandits rodant dans la nature sauvage. L'Aventure la vraie.

Un peu plus au nord au Kansas on découvre July Johnson le shérif inexpérimenté dont le beau-frère a été tué par Spoon et qui part bien malgré lui à la poursuite de celui-ci. Il est accompagné par son beau-fils Joe un adolescent ivre d'aventures. Ils sont bientôt rejoint après moult péripéties par Roscoe l'adjoint du shérif et Janey une jeune sauvageonne qui chasse à coups de pierres et se déplace à pied plus vite qu'un cheval.

Lonesome Dove c'est une galerie de personnages tous plus vrais les uns que les autres dans une grande épopée palpitante de bout en bout.
Ce n'est pas un western classique dans lequel les gentils cow-boys seraient opposés aux méchants indiens. Pas de place pour le manichéisme même s'il y a quand même Blue Duck l'indien pas très sympa.
Ce n'est pas non plus le western écolo tant à la mode depuis quelques années.

Lonesome Dove c'est un livre sur l'amour, l'amitié, sur le temps qui passe et la nostalgie du bon vieux temps illustrée à merveille par Gus et Call. C'est l'histoire de gamins partis pour un long voyage dont ils ne savent pas s'ils en verront un jour la fin.

J'ai bu du café au coin du feu, joué mon salaire à venir aux cartes, je suis tombé de cheval, j'ai eu peur des éléments déchaînés ou des indiens, j'ai rêvé de voir des filles de joie à la première ville croisée et me suis effondré ivre mort au saloon avant d'en avoir vu une seule descendre de l'étage.

Un roman splendide, du pur bonheur.


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Pioche dans ma PAL

C'est un sentiment étrange qui m'habite au moment de rédiger cet avis, celui de m'être attendu à une lecture et d'en avoir fait une autre, l'étonnement puis la découverte.
Ce livre a été récompensé par un prix Pulitzer en 1986, de plus, les avis enthousiastes des lecteurs et la note en rapport me promettaient donc un bon moment de lecture.
Pour tout dire je m'attendais à un western trépidant et spectaculaire, à de l'action non stop, à des bagarres et des coups de feu à chaque chapitre ou presque, des duels et tout ce qui caractérise le genre dans notre inconscient.
Le fait est que non, nous avons là un western certes, mais que je qualifierai d'intimiste dans la mesure où les personnages priment sur le contexte et l'action, chacun des 52 chapitres ou presque est prétexte à l'introspection de l'un des nombreux protagonistes de l'histoire.
L'action, pour en parler un peu, va tourner essentiellement autour du fonctionnement du ranch et nous instruire sur le métier de cowboy et la conduite d'un troupeau, un métier plus technique et hiérarchisé qu'on l'imagine de prime abord.
Nous ferons connaissance avec "Lonesome Dove" et ses habitants, à peine un village en bordure de la frontière avec le Mexique. "Lonesome Dove", un saloon et une unique prostituée qui cristallise beaucoup l'attention.
Un western où l'on se sert très peu de son "six coups" si ce n'est pour tirer sur des serpents, donc oui, je m'attendais vraiment à une autre lecture...
Cela-dit, une fois la surprise passée, c'est-à-dire quand j'ai cessé de me demander au bout de 300 pages à quel moment cela allait vraiment commencer pour me rendre compte que j'étais en plein dans l'histoire et que celle-ci était celle d'une bande de cowboys aux motivations multiples, alors j'en ai pris mon parti et je l'ai apprécié pour ce qu'elle était.
J'ai ressenti ce récit comme la lecture d'un tableau d'une Amérique des pionniers, il y a un aspect documentaire évident avec l'évocation de ces personnages rustres et égocentrés pour la majorité d'entre eux à l'exception notable de "Gus" qui est le seul personnage faisant preuve d'empathie et de profondeur.
Un aspect documentaire également rapport aux descriptions de paysages souvent arides, de la faune et de la flore sans oublier la météo.
Préparez vous donc à voyager "dans la tête" de nombreux personnages aux motivations très "terre à terre" et pas toujours passionnantes, Call, Lorenna, Pea eyes, Newt, Deets, Dish, Jake, July, Roscoe, etc.
Il me reste à dire que j'ai aimé cette lecture, ce qui ne paraît peut-être pas évident au vu de cet avis, il y a malgré tout une histoire intéressante même si elle prend son temps, un troupeau à convoyer dans le Montana, et quelques histoires annexes à suivre avec intérêt.
Je lirai le tome deux avec une réelle envie, merci à jmb33320 de m'avoir suggéré ce titre.

Un premier tome intéressant que cette histoire de cow-boys qui est plus une chronique humaine qu'un western. Un départ un peu lent car présentant les différents personnages et décrivant les lieux et les us et coutumes, puis un peu de mouvement qui fait que vous ne voulez pas lâcher le livre. Ce premier tome appelle à lire le second, à la fois parce que l'on sent que ça va s'accélérer encore et que cela ne peut qu'être meilleur, mais aussi parce que le premier ne se termine pas sur une fin. Si on ne lit pas le second, c'est comme si on avait arrêté le livre et l'histoire au milieu. C'est d'ailleurs un peu dommage, pourquoi ne pas avoir fait qu'un livre ? Il faut donc attendre pour avoir une critique complète. Rendez-vous à la fin du tome 2.

Je ne suis pas du tout une adepte des westerns et pourtant j'ai avalé les deux tomes en moins de deux ! Tout y est, les grands espaces américains et le sentiment d'aventure et de liberté, les dangereuses et rudes conditions de vie de l'époque, les bastons, les putains et l'alcool, et surtout des personnages finement dépeints, certains très attachants, d'autres insupportables, des durs à cuire, des coeurs tendres, des rigolos, certains malgré eux, des futés et des fainéants... tout ce que la nature humaine peut proposer de diversité et de complexité... mais ici à cheval et dans la poussière ! Un formidable moyen de s'évader et de revivre la conquête des grands espaces américains !