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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant de commencer, que les choses soient claires, je ne suis pas du tout fan de western. A part le mythique Il Etait une fois dans l'Ouest, ce genre ne m'attire pas le moins du monde.

Et là, avec le capitaine Call et Augustus, j'ai crevé de chaud et de soif, j'ai passé des nuits sous l'orage et ressenti la douleur quand les grêlons les ont quasi assommés, j'ai aussi éprouvé de la joie quand une chevauchée se terminait bien, et j'ai beaucoup ri aux pitreries parfois involontaires des jeunots de la bande ou du cuisinier un peu fou. Et c'est tout cela qui font de Lonesome dove, un village qui ne vit qu'avec des échoppes de première nécessité : un barbier et un saloon qui, outre un pianiste autodidacte, offre aux cowboys esseulés services tarifés d ‘une jeune femme qui occupera une place centrale dans l'histoire.

Et l'histoire, c'est ce voyage du Texas au Montana, avec l'intention de vérifier que l'herbe est plus verte là-bas, quitte à rencontrer sur son chemin des hors-la-loi dénués de toute humanité ou des indiens, ceux que l'armée n'a pas décimés, le plus souvent pacifiques et démunis, parfois très agressifs.

C'est magique. le charme opère de suite, dès la présentation des premiers personnages. Et de vivre ce quotidien qui est une permanente lutte pour survivre est passionnant.

Le voyage est long, il est dangereux, et il y aura bien sûr quelques larmes lorsque l'on devra se séparer de certains personnages. Mais on ne boudera pas son plaisir de voir disparaitre d'infâmes bandits aussi bêtes que méchants.


Aucun répit dans ce récit qui alterne adroitement les épisodes,, profitant de la séparation temporaire de l'équipe. Arrivée à la fin d'un chapitre et décidée à stopper pour un moment la lecture, on se rend compte que le chapitre suivant reprend une histoire que l'on avait quittée quelques dizaines de pages plutôt : et ça repart pour une heure…



C'est un coup de coeur et un roman que me hantera longtemps.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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I am a poor lonesome cow-boy
and a long way from Lonesome Dove.
Ce soir, chers amis, je viens vous parler d'un western que j'ai particulièrement adoré, Lonesome Dove...
- Pardon Monsieur, mais Babelio est un site littéraire, ici on ne parle pas de film.
- Mais crétin de la lune, je te parle d'un bouquin, avec des pages, et cesse de m'interrompre comme cela sans arrêt, sinon je te colle une balle entre tes deux yeux, avec mon colt.
Donc, je vous disais, chers amis, avant d'être interrompu par ce jeune coyote sans nom, que j'ai adoré ce western littéraire, un vrai de vrai comme au bon vieux temps du cinéma à la papa, un western sur papier, écrit en panavision...
- Un vrai western, Monsieur ? Avec des cow-boys et des Indiens ?
- Non, avec des fées et des elfes. Bordel ! Mais qui c'est celui-ci qui me pose des questions saugrenues ? Oui bien sûr, des vrais, des rangers, et des Indiens...
- Il y a un saloon ?
- Bien sûr, Lonesome Dove possède son saloon, son pianiste et ses joueurs de cartes...
- Et des putains aussi ?
- Je ne te permets pas de parler comme cela de Lorena. Allez, pousse-toi maintenant, espèce de crotale avachi, je vais parler aux vrais lecteurs d'ici, dégage vite, sinon tu vas danser avec les balles de mon colt et je te promets que tu n'auras pas besoin du swing de notre pianiste pour trouver le tempo...
Chers amis, je viens de quitter cet endroit tranquille et ennuyeux qui s'appelle Lonesome Dove pour enfin espérer rejoindre d'ici quelques mois les terres bien plus riches et somptueuses du tant rêvé Montana. L'herbe est sans doute plus belle et plus verte là-bas. Nous voici partis à cheval, traversant le pays en diagonale.
Je pars avec une ribambelle de cow-boys. Des vieux fourneaux, des gamins et du bétail à ne pas compter. Ah ! J'oubliais, nous avons embarqué dans ce voyage le pianiste pour nous divertir et Lorena aussi... Je n'oserai pas dire Lorena aussi pour nous divertir, bien que cela me tente, car Lorena s'est mise en couple avec ce fieffé et arrogant joueur de cartes Jake Spoon, qui nous a rejoint, fugitif, ayant assassiné un arracheur de dents dans une autre ville. Un shérif et son adjoint le poursuivent pour cela.
J'aime beaucoup mes deux plus fidèles compagnons de ce voyage, je veux parler de Woodrow Call et Augustus McCrae. On a à peu près les mêmes âges, je les connais depuis quelques pages, eux ils se connaissent depuis plus de quarante ans, et depuis ce temps-là, ils s'agacent, se chamaillent, s'exaspèrent d'être ensemble et sont attirés l'un à l'autre de manière indécrottable. L'un est bavard, l'autre taiseux, pour rien au monde ils ne sauraient se séparer l'un de l'autre...
Cette Lorena est vraiment belle et intelligente, ce qui n'est pas pour me déplaire.
J'aime les grands espaces.
J'aime aussi quand de durs cow-boys se mettent soudain à pleurer... Et ce n'est pas les occasions qui manquent dans ce western...
Je ne suis pas un perdreau de la première heure, j'ai quelques heures de monture. Je vois bien que tout le monde tourne autour de Lorena comme des abeilles autour d'une fleur qui s'éveille. Je voudrais les chasser, que Lorena ne soit là que pour moi, c'est ma seule volonté, sinon pourquoi aurais-je fait ce voyage ? Ai-je l'âme de convoyer des troupeaux de vaches ?
Mes vieux compagnons, Gus et capitaine Call, passe encore... Des jeunes tentent innocemment de s'approcher de Lorena. Pauvres petits, ils peuvent toujours espérer, Lorena aime les hommes d'expériences, les vrais.
Mais celui qui m'agace le plus, c'est ce tricheur de Jake Spoon, je voudrais tant qu'on le retrouve pour son meurtre, qu'on le pende haut et court... Je dis cela par jalousie, mais je ne le pense pas un seul instant... Quoi qu'il ait fait de sordide, nous le protégerons.
Et puis nous avons désormais un cuistot qui nous propose de manger des sauterelles grillées. Voilà !
Bien sûr j'avais un désaccord total avec ces horribles texans rangers qu'ils demeuraient, Gus et Call... Cela m'avait fait un peu grincer sur ma selle : des colons du Texas dans cette haine farouche des Indiens, qu'ils décrivaient comme d'affreuses et méchantes créatures...
Je m'étais indigné de cela, seul Gus semblait réceptif à mon propos, les autres pensaient que tous les Indiens étaient de vrais coyotes qu'il fallait descendre, nous étions en 1880, le massacre de Wounded Knee n'avait pas encore eu lieu, mais je le sentais déjà venir dans cette violence qui m'exacerbait.
J'aurais tant voulu entendre Larry McMurtry sur ce propos... Eh ! Larry ! T'en pense quoi de tout ça ?
Mais voilà ! Je continue déjà ma chevauchée fantastique vers le tome 2 de l'histoire, la suite enfin...
Merci à Onee-Chan qui m'a donné envie de galoper dans ce western livresque, à bride éperdue.
Ce roman est inouï, explorant de vieux mythes américains, ceux que j'aime et ceux que j'exècre, mais c'est tellement enlevé, comme une cavalcade de chevaux... C'est écrit avec brio et humour.
J'ai adoré.
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Le western est un genre que j'aime beaucoup. Si, depuis mon enfance, j'ai visionné une multitude de films de ce genre, je n'ai lu que peu de romans western, ce que je regrette évidemment. « Lonesome Dove » est précédé d'une excellente réputation, il a reçu le prix Pulitzer et c'est aussi un grand succès public. Succès amplement mérité, ce roman est un régal de bout en bout, ses plus de 500 pages se dévorent tellement le récit est prenant.

La première chose qui m'a frappée en lisant « Lonesome Dove », c'est son équilibre parfait. le roman dose parfaitement ses ingrédients. A la fois roman des grands espaces, les paysages sont des éléments essentiels du récit, et à la fois roman intimiste, « Lonesome Dove » fait la part belle aux personnages. Ils sont nombreux, très nombreux et pourtant tous sont richement caractérisés. McMurtry a l'art et la manière de mettre en scène des archétypes très réussis et à les rendre terriblement attachants. Lorsque la seconde partie du roman a débuté, j'étais déçue qu'on se mette à suivre d'autres personnages, attristée de devoir me séparer, même momentanément, de mon équipage de cow-boys préféré. Mais, la déception a été de très courte durée, July, Roscoe, Joe et Janey s'avérant de tout aussi bons protagonistes que Gus, Call, Newt, Deets, Lorena et consorts. En outre, les personnages sont servis par des dialogues de très bonne qualité qui les rendent encore plus vivants.

Dans le western, je suis particulièrement sensible à l'évocation d'un monde en mutation, propos que l'on retrouve ici. « Lonesome Dove » n'est pas un western crépusculaire, le Grand Ouest ne fait pas encore partie du passé, mais on perçoit les prémisses de la transformation future que va connaître le pays. Gus, Call et les autres sont des Hommes d'un temps où la Nature façonne les âmes. L'époque à laquelle se situe le roman voit une multitude de petites villes pousser là où il n'y avait rien avant. Cela ne manque pas d'interpeller nos héros qui sentent bien qu'ils seront étrangers à ce monde qui se profile. Cette évocation de la mutation d'une époque est faite de façon très subtile et délicate.

« Lonesome Dove » est avant tout un grand roman d'aventures, qui fait vibrer le lecteur, le saisit dès les premières pages et le tient en haleine jusqu'à la fin. Les héros sont confrontés aux péripéties assez classiques d'un western, des indiens renégats aux desperados sans foi ni loi, le tout dans une Nature hostile et dangereuse. Là encore McMurtry parvient à donner une touche très personnelle au récit de ses aventures en mêlant humour et émotion à l'odyssée trépidante des personnages.

J'ai passé un formidable moment de lecture avec ce 1er volet. Moi qui pensais laisser passer quelques temps avant de m'attaquer au second… Attendre va être impossible, je vais m'empresser de retrouver la compagnie de ces si beaux personnages.

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Voici un roman très éloigné de mes lectures habituelles et je suis incontestablement sortie de ma zone de confort.
Je ne faisais pas du tout parti du public visé. Je n'avais jamais lu de westerns avant aujourd'hui. Les films de cowboys ne me plaisent pas, à part quelques exceptions. « Les 8 salopards » et « Django Unchained » de Quentin Tarantino, « True Grit » des frères Coen ou l'indémodable « le bon, la brute et le truand » sont des westerns que j'ai particulièrement appréciés.

Alors pourquoi avoir choisi ce roman ?
Plusieurs critiques d'ami.es m'ont donné envie de tenter l'expérience, c'est ça aussi l'aventure Babélio. Je ne le regrette pas, j'ai passé un superbe moment. Merci Bernard, Nathalie, Bidule, Onee et Eric. Je vous dois cette belle semaine de lecture et celle à venir avec le deuxième tome.

*
Dès les toutes premières pages, nous faisons connaissance avec nos deux héros, Augustus et Call, deux anciens Texas Rangers.
Après avoir protégé le jeune Etat du Texas des Indiens, des Mexicains et des hors-la-loi après la fin de la guerre civile, les deux hommes sont devenus éleveurs de bétail et de chevaux à Lonesome Dove, près de la frontière mexicaine. Envahi par les crotales, les veuves noires et les scolopendres, ce petit coin de terre poussiéreux, brûlé par la chaleur insoutenable du soleil, est loin de ressembler à un paradis.

« Si l'on ratait le lever du soleil sur Lonesome Dove, il fallait ensuite attendre un sacré bout de temps dans la chaleur et la poussière avant de voir quelque chose d'aussi beau. »

Leur vie est certes tranquille, mais monotone, insipide, triste. Jusqu'au jour où Jake Spoon, un ancien camarade recherché pour meurtre, persuade Call de déplacer des milliers de bovins du Texas au Montana pour créer un immense ranch. Call rassemble alors une équipe de cowboys, décide de voler le bétail aux Mexicains et de convoyer le troupeau dans le nord.
Personne ne s'attendait pas à ce que ce voyage soit aussi long que chaotique, à part nous, lecteurs.

Cette histoire n'est pas linéaire, nous suivons de multiples intrigues qui finissent par se rejoindre progressivement, entretenant une tension étonnante et un suspens qui oscillent au rythme de la chevauchée.

*
L'auteur prend son temps pour mettre en place ses décors, ses personnages, créant une atmosphère intimiste.
Je n'ai pas trouvé le temps long. Au contraire, j'ai savouré chaque page, l'écriture simple et efficace de l'auteur contribue à nous immerger dans la vie de ces pionniers, à une époque particulièrement dangereuse où tout peut arriver. La vie ne tient qu'à un fil.

« Il traversa la maison et alla jeter un coup d'oeil à la grange sans toit, amusé de voir que dix ans passés dans ces lieux avaient laissé si peu de traces. Ils avaient vécu chaque instant comme s'ils devaient lever le camp la minute suivante, et finalement, c'est bien ce qui était arrivé. La grange resterait sans toit et le puits à moitié creusé. Les serpents à sonnette pourraient occuper le bâtiment qui abritait la source, il s'en fichait à présent – il y avait déjà repris son cruchon de whiskey. Il se passerait du temps avant qu'il ne retrouve un porche aussi bien ombragé où s'asseoir pour passer l'après-midi à boire. Au Texas, il avait bu pour protéger ses pensées de la chaleur ; dans le Montana, ce serait sans doute pour les protéger du froid. Il n'éprouvait aucune tristesse. du Texas, il ne savait qu'une chose : il avait eu de la chance de le quitter en vie – et il aurait une longue route à faire avant de pouvoir être sûr de renouveler un tel exploit. »


*
« Lonesome Dove », c'est avant tout un roman-western qui s'étale sur deux tomes et près de 1200 pages. On y retrouve tous les ingrédients du western.
Le scénario propose un univers visuel fort, brutal, manichéen, avec des bandits sans foi ni loi, des shérifs, des pionniers, des chasseurs de bisons, des prostituées et bien sûr, des Indiens.
Le bétail peut être capricieux, la nature impitoyable, la vie incertaine et rude.

Mais « Lonesome Dove », n'est pas seulement une histoire de cowboys et d'indiens, c'est aussi une époque passionnante, celle de la colonisation de l'Ouest américain. Larry McMurtry apporte une vision de l'Ouest qui confronte le rêve américain à la cruelle réalité.

« Je suis pas en train de te parler de mourir mais de vivre, dit Augustus. Je crois pas que l'endroit où on meurt a beaucoup d'importance, mais celui où on vit, lui, il en a. »

Par la question indienne, Larry McMurtry réussit à aborder le traitement des Amérindiens, la violence dont ils ont été les victimes, la violence dont ils ont fait preuve.
L'auteur nous parle également de tous ces bisons abattus massivement au XIXème siècle, formant un amas de carcasses blanchis par le soleil.
L'auteur explore aussi des sujets plus délicats en parvenant à décrire en détail la place des femmes dans la société à travers quelques rôles féminins de premier plan, je pense notamment à Lorena et Clara.

*
« Lonesome Dove », c'est également un livre qui parle d'amitié, d'amour, de loyauté, de liberté, de rêves brisés à travers cet incroyable casting d'acteurs aux personnalités très différentes. Ils ont tous de très beaux rôles à jouer.

En effet, la qualité de ce roman tient beaucoup en son aptitude à nous les présenter dans toute leur complexité. Ils ont de la profondeur. Les nombreuses facettes de chaque personnage rendent leurs réactions saisissantes et inattendues, leurs émotions prenant le pas sur la raison et les poussant à agir différemment de la logique. Ils ne font malheureusement pas toujours les bons choix.

L'auteur a pris le temps de dessiner chaque silhouette, de parfaitement les modeler, de définir chaque caractère, donnant à chacun une présence, un charisme, les rendant presque réels.
Même les personnages secondaires n'ont pas été oubliés.
Je me suis sentie au plus près de tous ces hommes, de ces femmes, voyageant avec eux, partageant leurs joies, leurs peurs, leurs peines, leurs souffrances.

Un de mes personnages préférés est sans contexte Augustus. On se régale de sa bonne humeur, de son esprit de répartie, de sa moquerie bienveillante.
A contrario, Call est sérieux, droit, secret, solitaire. Ce duo est particulièrement attachant et leurs dialogues sont savoureux.

*
Pour conclure, récompensé par le prix Pulitzer en 1986, Larry McMurtry offre une épopée captivante, un voyage dépaysant, une belle histoire d'aventure qui va bien au-delà de la simple histoire de cowboys et d'Indiens.

Tantôt drôle, dramatique, palpitant, émouvant, « Lonesome Dove » est une superbe épopée sur la colonisation de l'Ouest sauvage. Les paysages sont grandioses, la galerie de personnages impressionnante, leur destin imprévisible. On se surprend à rêver, rire, souffrir, frissonner, s'attrister.

Je ne pensais pas aimer autant ce roman, je pensais patienter un peu avant d'entamer le second volume. Et puis, zut, non, impossible d'attendre, je veux la suite, tout de suite.

Et pour tous les lecteurs qui seraient tentés mais qui sont effrayés par le nombre de pages, je vous comprends, j'ai aussi hésité pour cela, n'ayez aucune crainte.
Le style de l'auteur, fluide, addictif, humoristique, un brin ironique, dramatique, est tellement agréable que les pages défilent sans que l'on s'en rende compte.
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La vie n'est plus aussi trépidante pour Augustus et Call, ancien Texas Ranger , qui ont troqué la chasse aux comanches contre l'élevage , dans une ville minable sur le Rio Grande , Lonesome Dove. Il n'y a rien dans ce bouge. Enfin , presque rien . Lorena fait tourner la tête des cow boys, des pieds tendres et des autres. Pourtant, un retour inattendu va chambouler le quotidien de ce petit monde.

Waouh, quel livre , quelle fresque ! L'auteur prend son temps pour installer des personnages plus complexes que ne le laisse penser leur maniement du six coups. Derrière les cow boys se cachent des hommes, avec leurs vices, leur égoïsme mais aussi leur coeur.
En lisant ce livre tellement bien écrit , on a l'impression d'être dans une scène de film : la chaleur, la poussière, les chariots, le bétail, le saloon , le piano, la prostituée, les mexicains , les indiens.

Et pourtant, en 568 pages , il n'y a pas d'effusion de sang inutile. on est plongé dans la vie de ces hommes qui sont en train de vivre la transition vers un monde plus régulé, un monde "où les banquiers et les avocats vont prendre le dessus". On est en 1880 et si les plaines du Texas semblent encore s'en remettre à la loi du plus fort, l'incursion du roman plus à l'est ou dans les villes montre un monde qui change et appuie ce sentiment que nos héros sont les derniers d'un monde qui s'écroule.
Et les dialogues, on en parle ? C'est John Wayne qui les a écrits ? Les "Soit tu prends la pelle pour creuser le puits, soit je creuse ta tombe avec " fleurissent tout au long de l'oeuvre. Un régal !

L'histoire , lente mais sans temps mort, nous permet d'apprécier chaque moment, dans prendre plein les yeux et de se projeter dans une suite que la fin du roman annonce trépidante.
Un vrai coup de coeur, qui donne envie de dépoussiérer " la dernière séance".
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Prix Pulitzer amplement mérité pour "Lonesome Dove" qui nous immerge dans un western plus vrai que nature et bien plus crédible que tout ce que j'ai pu voir à l'écran jusqu'à présent.

Les capitaines McCrae et Call, Texas rangers au CV long comme le bras, incarnent à la perfection la vie du pionnier de l'Ouest américain : rude, violente, poussiéreuse, alcoolisée et ségrégationniste.

Larry McMurtry nous invite bien à jouer aux cow-boys et aux Indiens, et vous en apprendrez plus sur l'art de conduire le bétail que dans n'importe quel manuel du parfait bouvier.

Je ne m'étendrais pas sur le récit en lui-même, je vous invite simplement à tenter à votre tour cette expérience littéraire du Far West. Par contre, je souhaite mettre à l'honneur les deux points qui me semblent vraiment différencier ce roman, deux spécificités qui contribuent sans nul doute à en faire un grand roman d'aventures.

Premièrement, l'humour. Même s'il s'agit davantage de causticité, il y a bien une dimension comique voire burlesque dans "Lonesome Dove", ce qui rend le roman vraiment très attachant dès les premières pages qui ouvrent le récit sur le spectacle de deux cochons se disputant la consommation gourmande d'un serpent à sonnette. Bien que le sujet soit vraiment rude, j'ai ri à de très nombreuses occasions, attendant même, au fil de ma lecture, les réparties bien senties de McCrae ou les considérations de l'auteur sur l'intelligence - ou le manque d'intelligence - de tel ou tel de ses personnages.

Et voilà qui me permet d'aborder mon deuxième point : les personnages. J'ai rarement vu dans un roman une telle profusion de personnages avec un tel équilibre dans leur traitement. Principaux ou secondaires, chaque personnage reçoit les hommages de l'auteur, aucun n'est laissé en bord de route. Par conséquent, et alors qu'on pourrait craindre de se perdre dans cette foule de cow-boys et de shérifs, on identifie parfaitement chacun d'eux, on garde en mémoire ses talents et ses travers, et on s'attache vraiment à tous.

Cet attachement que le lecteur ressent dès le début du roman et qui s'amplifie au fil des pages est comme un écho à la camaraderie et à l'esprit de corps qui les soudent les uns aux autres. Immanquablement, et malgré la violence de leur existence, on finit par ressentir une envie, un besoin, de faire partie de leur équipée.

Et immanquablement aussi, on termine ce premier tome avec l'envie, le besoin, d'enquiller le second.


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Une histoire de cow-boys et d'Indiens, même s'il faut attendre 450 pages avant de rencontrer le premier Indien. Il faut dire que la région, le Texas en l'occurrence, a été « pacifiée » récemment et que les Indiens ont été repoussés plus à l'Ouest. Raison pour laquelle les rangers ont été virés et sont devenus de paisibles éleveurs … Enfin, paisibles, je ne sais pas trop, il y a toujours des voleurs de bétail qui viennent du Mexique tout proche. Et la vie n'est pas si facile, dans cette partie désertique des États-Unis.

Alors quand un ancien collègue vante les mérites du Montana, nos deux ex-rangers s'enthousiasment et se mettent à rêver d'une vie meilleure, quitte à aller voler quelques bêtes de l'autre côté de la frontière.

C'est ici le premier épisode d'un très bon western, genre dont je ne suis pourtant pas fan. Les personnages y sont pour beaucoup dans la qualité de ce bouquin, car ils sont tout simplement succulents. Alors oui bien sûr c'est un roman d'aventures, mais les hommes - et les quelques femmes de cette histoire, il y en a aussi - sont attachants, loin des clichés monobloc des cow-boys de cinéma, en somme terriblement humains.

Une excellente lecture pour les vacances … Ce sera difficile d'attendre les prochaines vacances pour entamer le deuxième épisode.
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MA-GNI-FI-QUE !!
C'est le premier mot qui me vient à l'esprit une fois la dernière page tournée !
Je viens de terminer les presque 600 pages du premier tome de Lonesome Dove et je n'ai pas du tout l'impression d'avoir lu un pavé ! C'est bien simple, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
Ce livre est une merveilleuse plongée dans l'ouest américain !
On suit avec intérêt l'histoire de deux anciens ranger, Augustus McCrae et Woodrow Call qui ont décidé d'emmener un troupeau de bétail du Texas au Montana.
Les personnages secondaires qui se greffent autours de ces deux personnages hauts en couleurs sont tous attachants et tellement bien décrits qu'on a l'impression de les connaitre depuis toujours. Jack Spoon, un de leur ancien collègue qui va les rejoindre dans leur périple , je l'imaginerais assez bien sous les traits de Clint Eastwood par exemple...
Un authentique western, qui se lit en fredonnant des musiques d'Ennio Morriconne...
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Augustus et Call, ex Rangers du Texas vivent dans un ranch à Lonesome Dove, tout près de la frontière mexicaine. Quand l'ancien camarade Jack Spoon débarque, recherché pour avoir malencontreusement tué un dentiste, la tranquillité de leur petite vie est rompue. L'idée de convoyer du bétail dans le Montana germe et va vite, enfin pas si vite que ça, prendre forme.
Les expéditions au-delà de la frontière pour voler le bétail nécessaire à leur projet permet au lecteur de faire la connaissance des membres du groupe qui va se constituer avant le grand départ.
Si je précise que j'ai mis des mois à lire ce livre, certains pourraient s'étonner de la note que j'attribue à ce roman que j'ai trouvé réellement excellent.
Je l'ai lu sur la liseuse qui n'est pas le support que je privilégie. J'y ai surtout recours la nuit, quand je fais une insomnie ou que je l'appréhende. Or en ce moment peu d'insomnies…
J'ai donc entamé ce récit en juillet, je suis entrée dans le récit tranquillement, j'ai fait la connaissance des personnages peu à peu, j'ai découvert leur mode de vie, de se nourrir, les dangers qu'ils devaient affronter.
Le plus étonnant, c'est que je n'ai jamais été perdue, je n'ai jamais perdu le fil qui restait toujours bien ancré dans un coin de ma tête, je les retrouvais avec plaisir (sauf Jack Spoon, décidément celui-là ne me plait pas). Je me suis bien dit plusieurs fois. « Bon, prends la liseuse, va voir ce qui leur arrive »… Et puis, non.
Je suis enchantée de ma lecture. J'ai apprécié cette espèce de lenteur, au rythme du bétail, parfois dans une chevauchée effrénée quand le troupeau se lance à corps perdu dans un galop paniqué.
J'ai beaucoup aimé Gus, intéressé par les autres et pas si bavard que Call, le taiseux, veut bien le dire. J'ai moi aussi été séduite par la silencieuse Lorenna, j'ai souri de l'incompétence crasse de l'adjoint Roscoe, de l'inquiétude de Newt qui veut tant être à la hauteur….
Les personnages sont si riches.
La fin est ouverte, tant, que je ne vais pas attendre des mois pour lire la suite de leurs aventures.
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Voici une belle expérience de lecture que je dois à mon babélami wooter. Parce qu'ayant vu très peu de westerns à l'écran, je n'en n'avais jamais vraiment croisé en livre ! Mc Murtry, dans ce premier tome de plus de 500 pages, nous introduit avec talent des personnages hauts en couleur :

. Call, le chef taiseux et charismatique, ancien capitaine des Texas rangers avec Gus, du temps où il fallait nettoyer la région des indiens…
. Gus, séducteur et sauveur de dames en détresse, qui amuse ou agace la compagnie avec son bla-bla perpétuel, mais qui cache sous ce verbiage provocateur une vraie réflexion et surtout une humanité à toute épreuve. Sûrement le plus attachant. Celui surtout auquel on doit l'humour qui colore le récit.
. Newt, fils d'une prostituée décédée, apprenant tout juste le métier de cowboy ; Qui est son père ?
. Jack Spoon, ancien ranger de la bande, joueur de carte invétéré ; actuellement recherché pour meurtre par un shérif, il ne trouvera rien de mieux que d'insérer une prostituée à leur périple ;
. Un cuistot qui aime les sauterelles grillées… Et bien d'autres !
Une fameuse bande de bras cassés, pour tout dire ; et attachants avec ça, malgré leur hygiène douteuse, leur humour qui balance, leurs différences qui portent sur le système… Et cette manie effrayante qu'ils ont de vouloir flinguer quelqu'un à la moindre contrariété !


Tout démarre avec la nonchalance de ces climats, les voix graves et trainantes de ces cowboys trempés de sueur, dont la seule et unique distraction est la seule et unique putain existant dans le seul et unique saloon du coin - dont le pianiste a un trou de balle dans le ventre, qui ne s'est jamais refermé… Ça et les parties de cartes arrosées de whisky le soir, qui servent à payer ladite unique putain, sur laquelle chacun fantasme à sa manière : plus ou moins imaginaire, plus ou moins respectueuse, plus ou moins sérieuse… Jusqu'à ce que Jack arrive sur son cheval épuisé et, pour fuir le shérif à ses trousses, propose d'aller faire fortune dans le Montana. Branle-bas de combat pour l'équipe qui, n'ayant plus fait grand chose depuis que l'armée a pris la relève avec les indiens, est un peu rouillée. C'est ainsi que, sur un coup de tête, Call nous mènera en territoire indien, avec du bétail volé à de dangereux mexicains, pour rejoindre le Montana où le troupeau devrait trouver de l'herbe verte et prospérer avant qu'on en fasse commerce. Mais les dangers de la route sont inégaux, tout comme l'expérience de cette drôle de bande de rangers convertis en cowboys, dont les secrets personnels de chacun vont sacrément compliquer le trajet, pour notre plus grand plaisir…


C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte que j'avais oublié le tome 2 en partant en vacances ! Je me suis donc retrouvée en carafe en plein milieu d'une chevauchée désertique épique, avec des cowboys pas piqués des hannetons, des indiens dangereux qui ont enlevé l'une des nôtres… Et c'est à regret et en plein milieu de l'aventure que j'ai dû quitter, pour quelques jours, l'humour en pagaille de personnages qui, s'ils ne sont pas encore (tous) morts, sont pour certains en mauvaise passe… J'avais vraiment hâte de retrouver l'écriture de McMurtry dans le tome 2 : Un auteur que je ne connaissais pas alors qu'il est connu pour ses romans autant que pour ses scénario, comme "Le secret de Brokeback Mountain" (2005).


La suite au prochain épisode, donc. Mais si vous aussi vous pensez que les lectures de western c'est pour les marmottes qui mettent le chocolat dans le papier alu, et que vous êtes quand même curieux bien que perplexes, vous pouvez commencer par ce tome 1 : il vous emmènera en douceur et avec humour dans son univers.
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