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3,68

sur 638 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Attirée d'abord par la couverture et un mot de mon libriare précisant que ce roman est un petit bijou, j'ai très vitre été embarquée par le récit de ces trois soeurs.

Trois soeurs iraniennes, orphelines, qui ont dû fuir la révolution dans leur pays pour se trouver baloter entre plusieurs destinations avant d'arriver et de tenter de se reconstruire en Irlande.
On devine la souffrance, la douleur, mais la rage de vivre est bien là et chacune d'elles tentent de tenir eloignées la mélancolie et la peur ancrée au plus profond de leur être pour vivre et aller de l'avant.

Elles vont ouvrir le Babylon Café dans cette petite ville irlandaise qu'est Ballinacroagh.
Certains habitants perçoivent d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces 3 soeurs étrangères et l'ouverture de ce café.
L'ignorance et le racisme guident les actions/réactions de certains habitants de cette petite ville, mais Marjan et ses soeurs peuvent compter sur l'appui de citoyens ouverts, accueillants pour s'intégrer et trouver leur place.

Progressivement Marsha Mehran livre le passé des 3 soeurs et le lecteur découvre les évènements qui ont conduit Marjan et ses soeurs à faire leurs valises précipitamment et à s'exiler.

La cuisine préparée par Marjan ravira les habitants de Ballinacroagh et aura un effet salavateur pour bon nombre d'entre eux. Comme un remède au mal être, les soupes, le pain, le thé, les gâteaux et tous les plats confectionnés par les 3 soeurs apporteront douceur et envie de partage dans cette petite communauté.

La peur rejaillera violemment et viendra fragiliser cet équilibre précaire. La solidarité des 3 soeurs et la générosité des habitants seront déterminants dans le retour à plus de sérénité.


Laissez vous enveloper par les odeurs d'épices, par l'amour de la cuisine, par la douceur et l'espoir de cette fratrie.

Entre chaque chapitre, Marsha Mehran offre une recette de cuisine qui sera mis à l'honneur dans le récit du chapotre suivant.


Un très beau récit, qui résonne encore plus fort, quand on sait que l'autrice s'est fortement insîrée de sa vie pour construire ses personnages puisqu'elle aussi a fui son pays d'origine et a dû successivement s'exiler de pays en pays avant d'arriver en Irlande.

Elle a été retrouvée morte en 2014 dans un cottage en Irlande où elle s'était retirée pour écrire son 3ème roman. Les circonstances de sa mort n'ont toujours pas été elucidées.

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Mon oeil a été immédiatement attiré par la couverture aux couleurs chatoyantes et généreuses.
La quatrième de couverture a ensuite confirmé mon attirance pour le roman: 3 soeurs, originaire d'Iran, viennent s'installer dans un petit village irlandais où les étrangers sont regardés d'un oeil méfiant d'une partie des habitants. Elles y ouvrent un restaurant perse. A partir de là, les questions d'immigration, d'acceptation et d'ouverture à la différence, de la condition féminine et de la solidarité familiale sont traités.
Les couleurs, les odeurs sont ainsi présentes et chaque chapitre est complété d'une recette pour agrémenter la lecture.
Cela aurait pu être une excellente lecture, mais il m'a manqué un petit quelque chose (du sel? du piment?) pour rendre le récit haletant ou inoubliable. Pourtant les ingrédients de base étaient bien présents.
Ce fut donc une petite déception pour moi.
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Trois soeurs iraniennes s'installent dans la campagne irlandaise et ouvrent un café.
Le village est mitigé: les uns sont enchantés par la découverte, que ce soit des mets parfumés ou des persanes qui se sont installées, d'autres ne le sont pas, souvent par manque d'intelligence, toujours par manque d'ouverture. Ainsi en est-il d'une vieille chouette (je sais c'est pas gentil pour les chouettes et je m'en excuse car je les adore) qui n'a pas d'autre vie que de répandre le fiel dans le village, et d'un seigneur du commerce d'alcool, qui lorgnait le local pour s'agrandir…
Un très joli roman, plein de couleurs, de saveurs et de recettes parfumées - de celles qui donnent envie -. Les personnages, bien campés, sont parfaits, on s'y croirait. Et on aurait adoré pousser la porte de ce café pas comme les autres, où la chaleur des hôtesses vient chasser les larmes de pluie et la méchanceté des xénophobes.
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La jolie couverture m'a fait craindre un feel-good (je venais de me faire avoir par la Librairie de la seconde chance) le livre m'a été demandé par ma fille et j'ai voulu le lire avant de lui donner...Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est agréable à lire et m'a intéressée pour le prix de la littérature de l'exil: la longue liste va être arrêtée le 18 et la fois d'après, il n'en restera plus que cinq.
Ici, ce sont trois soeurs iraniennes au moment où le Sha est conspué et où la révolution gronde: barbus et tchadors en sont les signes. Tandis que l'aînée va subir des interrogatoires musclés et un court emprisonnement pour avoir distribué des tracts par amour pour Ali, Bahar se laisse embrigader par les barbus , porte le tchador et épouse l'un des "velus". Majan pense à un départ mais il sera précipité par la sauvagerie du mari de Bahar. Layla que l'on veut épargner a tout vu. Elles arriveront non sans mal à Londres puis plus tard dans un petit village irlandais où elles vont tenter de se reconstruire en ouvrant un restaurant persan.
Un racisme se manifeste à l'égard des "bronzées" mais peu à peu, notamment grâce à l'aide du prêtre et de la veuve italienne propriétaire du commerce, les choses vont mieux mais il y a un tyran qui voudrait posséder le lieu pour un de ses projets...deux clans: ceux qui sont du côté du tyran et ceux qui défendent les jeunes filles et surtout leur gastronomie...car ce livre parle surtout de cuisine et on y trouve de nombreuses recettes (les ingrédients ne se trouvent pas toujours facilement chez nous) Ce livre me rappelle La colère des aubergines et le plus ancien (de Simmel) On n'a pas tous les jours du caviar. Anecdote: nous étions deux couples d'amis à nous recevoir selon les recettes de Simmel mais j'ai craqué à cause de la soupe de tortue!
Un viol évité de peu grâce à un "romanichel", une romance entre Layla, adolescente, et un des fils du tyran (du moins le croit-il) qui est très beau et sympathique.
Se lit facilement et rappelle l'histoire de l'Iran et l'amertume de l'exil.
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Ce livre avait tout pour me plaire, d'abord l'Irlande, l'histoire prometteuse et je parle même pas de cette magnifique couverture. Et puis, il y avait cette promesse de Moyen-Orient, de cuisine et d'effluves iraniennes. Quelle fut ma (belle) surprise quand j'ai vu que chaque chapitre démarrait par une recette. Parce que outre le fait que j'adore cuisiner et les histoires tournant autour de la cuisine, la cuisine persane ou iranienne me fascine, c'est d'une subtilité et d'une finesse incroyable, avec des mets simples mais chaleureux. Inutile de dire que je vais tester une ou deux recettes proposées dans ce livre, notamment le Tadig, une des plus grandes spécialités iraniennes Mais je m'égare, ou presque.
Trois soeurs arrivent dans une petite bourgade irlandaise, pour refaire leurs vies et saisir la chance que leur tend une charmante veuve italienne, pour reprendre l'ancienne pâtisserie de son mari. Marjan, Bahra et Layla vont reconstruire, petit à petit, reconstruire leurs vies mises en pièces par la révolution iranienne, en ouvrant un restaurant. Les trois soeurs, portées par l'ainée, Marjan, vont faire découvrir la chaleur, la subtilité voir la magie de cette cuisine, et gagner l'amitié d'une partie du petit village. Une partie seulement... car le reste est bien trop concentré sur son petit nombril entre commérages et stupidités, jalousies et positions ouvertement racistes.
On pourrait vite écrire que ce livre est un "feel-good book" mais, à mon avis, il n'en est rien. Sans s'étendre sur les horreurs que les trois soeurs ont vécues, l'autrice ne l'occulte néanmoins pas : la révolution, l'embrigadement, l'asservissement progressif et la dignité réduite à néant, la fuite, l'émigration humiliée pour finir avec le racisme le plus crasse...
Malheureusement ce livre fait écho aux actualités afghanes...
Fort de ce contexte lourd, la lecture de ce livre est néanmoins très agréable.
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Trois soeurs Iraniennes, Marjan, Bahar et Layla, s'installent dans un petit village Irlandais où elles ouvrent le Babylon Café dans lequel elles font découvrir à leurs nouveaux voisins les spécialités parfumées et épicées de leur pays d'origine.
Elles sont assez vite confrontées à un accueil contrasté : certains deviennent vite des habitués du café, d'autres se montrent résolument hostiles. Certains personnages de ce petit village irlandais sont assez caricaturaux (le petit mafieux local bas de plafond, la commère très malveillante...), d'autres sont plus nuancés et intéressants car inattendus (le père Mahoney).
Plus on apprend à les connaître, plus on en apprend aussi sur leur passé en Iran, qui nous est dévoilé par petites touches, au gré des flash-back des unes et des autres. Ce passé est très très douloureux et nous donne à voir (succinctement) les étapes malheureuses de la révolution iranienne.
Les chapitres sont rythmés par des recettes de cuisine persane, à laquelle Marjan, la soeur aînée, prête des pouvoirs de guérison du corps et de l'esprit. Cette partie culinaire est assez dépaysante et savoureuse.
Ce que je pourrais reprocher à ce roman c'est qu'à vouloir trop en dire : évoquer la cuisine persane, un peu de folklore irlandais, Saint Patrick, la révolution iranienne, la vie quotidienne dans un village irlandais, les difficultés d'acceptation des étrangers dans une petite communauté très fermée et codifiée..., le propos se trouve un peu dilué et perd de sa force.
Malgré tout, une histoire intéressante (quoique pas inoubliable), des personnages attachants et une lecture plaisir, indéniablement !
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J'ai eu un peu de mal à m'installer dans cette lecture. Je pense que ce qui m'a rebuté au début c'est le côté un peu caricatural de certains personnages : la mégère pleine de fiel toujours à sa fenêtre ou l'insupportable entrepreneur balourd. Je me suis dit que l'autrice avait quelques comptes à régler. Même si ces personnages manqueront cruellement de nuances tout au long du roman, ils passeront au second plan et on s'intéressera surtout à l'histoire des soeurs Aminpour. Marjan est une magicienne en cuisine, les saveurs et les aromes qui émanent de son petit restaurant réchauffent les coeurs, soignent les âmes ou enragent les imbéciles, c'est selon. Au fil des recettes, on découvre les circonstances de la fuite des 3 soeurs d'Iran au début de la révolution culturelle. Ici, on a une idée un peu plus nuancée de l'ambiance qui régnait dans le pays à cette époque : le régime ultra répressif du Shah, les massacres et puis la révolution culturelle, qui voit naître cet extrémisme religieux qui enfermera de nouveau les Iraniens dans la terreur. Une fois passée ma réticence du début, j'ai pris beaucoup plaisir à lire ce roman plein de nostalgie qui nous fait ressentir tout la difficulté d'être déraciné, sans espoir de revoir son pays. La cuisine est un moyen de rappeler à soi les souvenirs heureux de l'enfance. Quelques touches de réalisme magique m'ont fait penser à Eva Luna d'Isabel Allende et m'ont rappelé que j'ai dans ma PAL un roman de Laura Esquivel, Chocolat amer, qui m'avait été chaudement recommandé.
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"Une soupe à la grenade" est un roman qui perd de sa légèreté au fur et à mesure que l'on découvre l'histoire de Marjane, Bahar, Layla et bien d'autres personnages de l'histoire.

Marsha Mehran donne de la profondeur, une finesse et une forme de gravité à ses personnages : l'on découvre ainsi certaines épreuves bien sombres qu'ont eues à vivre ces trois soeurs avant de se retrouver dans cette petite ville ; d'autres personnages, masculins notamment, évoluent de jolie façon. Certains encore se dévoilent, à leur avantage.

De l'histoire, se dégage une tendresse toute particulière chez certains des protagonistes.
Si le racisme, la méfiance sont présents, il existe de belles âmes qui vont transformer la vie de ces trois jeunes femmes et de leur localité.
Une très belle lecture dans laquelle les événements qui s'enchaînent sont contrastés et nous font passer par différents sentiments.
J'ai également aimé l'angle pris pour présenter les débuts de la révolution iranienne
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Ce roman a obtenu un coup de coeur à notre réunion du mois de décembre, je me suis empressée de l'emprunter et si j'avais réussi à le lire avant notre réunion je l'aurais défendu malgré mes quelques réserves.

Il a tout pour plaire ce roman : sous-tendu par le drame personnel de trois femmes iraniennes réfugiées en Irlande dans le comté de Mayo, le roman dévoilera peu à peu les horreurs qu'elles ont vécues sous la répression aveugle du shah d'Iran et la montée de l'intolérance islamiste. Dans ce petit village de Ballinacroagh, elles ouvrent un restaurant aux saveurs de leurs pays, et sont à la fois bien accueillies par une partie de la population et en butte à ceux qui voient d'un mauvais oeil ces femmes venues d'ailleurs. le style de Marsha Mehran est emprunt de poésie à l'image des contes perses et contribue au charme un peu envoutant de ce récit. Et puis, ce roman est un hymne à la cuisine iranienne, on savoure ces plats (que je me garderai bien d'essayer de reproduire malgré les recettes qui sont généreusement expliquées) tant elles demandent des épices que je ne saurai trouver sur mon marché de Dinard et tant elles me semblent complexes à réaliser. Ce qui est très bien raconté ici, c'est le poids de la cuisine dans l'exil : refaire les plats aux saveurs de son pays, c'est un peu vaincre la nostalgie de la douceur de la vie familiale qui a été par des violences telles que la seule solution ne pouvait être que la fuite.

La description des habitants du village irlandais manque de nuances, il faut l'accepter pour rentrer dans le récit. le succès du restaurant tient de l'envoutement pour des parfums d'épices venues d'ailleurs. L'amour de la plus jeune des soeurs pour le fils du personnage odieux qui veut racheter leur boutique relève du conte de fée . Cela ne m'a pas empêchée de passer plusieurs soirée en compagnie de ces personnages dans ce petit village arrosé d'une pluie continue ou presque. J'ai aimé le courage de ses trois femmes et de leur volonté de vivre quel que soient les drames qu'elles ont traversés. Évidemment, on pense à tous ceux qui ont essayé de fuir des pays où des répressions sans pitié écrasent toute tentative de vie libre.

La mort tragique de cette jeune auteure d'origine iranienne est un poids supplémentaire à la tristesse qui se dégage de cette lecture qui se veut pourtant résolument optimiste. le roman se situe en effet à une période où les réfugiés iraniens trouvaient leur place dans un monde qui était plus ouvert aux drames des pays soumis à des violences inimaginables. Ce monde là, appartient au passé car nos civilisations occidentales sont surprises par l'ampleur des drames des pays à nos frontières et se sentent démunies face à l'accueil de pauvres gens chassés de chez eux et prêts à risquer leur vie pour un peu de confort dans un monde plus apaisé. Ce n'est pas le sujet de ce roman mais on y pense en se laissant bercer par le charme des saveurs des plats venus d'orient dans ce village où la viande bouillie arrosée de bière semble être le summum de la gastronomie.
Lien : https://luocine.fr/?p=14298
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Une jolie histoire qui aurait pu être classée comme feel good si elle ne contenait pas également les traces amères et tourmentées de l'exil forcé, de la violence en Iran depuis les années 80. on savoure d'autant mieux l'élégante légèreté avec laquelle Marjan et ses deux soeurs s'invitent paisiblement dans un petit village irlandais. Quoi qu'en disent les grands méchants du coin, la gourmandise et la volupté seront les meilleurs chemins pour rencontrer l'autre. A croire même qu'elles agissent comme un filtre puissant. A chaque fin de chapitre, une recette de cuisine qui a toujours l'air aussi simple que succulente, jolies tentations pour continuer à faire vivre l'atmosphère de ce charmant roman.
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