C'est un roman auquel il est difficile de résister, entre sa couverture colorée et son titre, il promet exotisme, parfums , saveurs...
Trois soeurs orphelines ont été forcées de quitter l'Iran et sa révolution, en 1979, elles passeront quelques années à Londres avant de fuir à nouveau en Irlande, où elles reprendront un café-restaurant, à l'origine, italien, auquel elles donneront le joli nom de Babylon Café.
Que fuient-elles ? On le découvrira sous forme de flash back, tout au long du roman.
Et c'est cela la grande force de ce livre , c'est d'opposer les "ambiances".
Au froid de ce petit village d'Irlande, elles proposeront de chauds parfums, à la pauvreté de sa gastronomie , elles offriront toute une gamme de saveurs inconnues et exotiques auxquelles les villageois vont peu à peu succomber. Face à la petitesse, au racisme, aux ragots de certains habitants de Ballinacroagh, elles se battront avec leur cuisine, leur beauté, leurs sourires , et aussi leurs traumatismes.
Souvenirs d'un pays abandonné précipitamment, souvenirs du sang, des voiles noirs appelés tchadors, chacune se bat contre ses cauchemars, ses peurs, tout en faisant tourner le café.
Imaginez-vous tout laisser en trois minutes, vos photos, vos objets personnels, les possessions de toute une vie, tout ce qui vous rappelle vos parents décédés... Imaginez-vous, débarquer dans un pays complètement différent, en terme de lumière, chaleur, plantes, nourriture.. Imaginez-vous en butte au racisme, assimilées aux terroristes, vous qui n'êtes que douceur.
Marsha Merhan décrit parfaitement les traumatismes des migrants, ceux qui avaient tout, ailleurs et qui, ici, ne "sont rien", ne valent rien, ne possèdent rien. Une vie à reconstruire parfois dans l'adversité, parfois face au préjugés - ce roman démontrant que la bêtise et la méchanceté sont universelles.
Alors, j'ai été regarder quelle avait été la vie de l'auteure, et il s'avère qu'elle ressemble étrangement à celle des trois soeurs de ce roman. Que de pays habités avant d'atterrir en Irlande ! Et surtout j'ai découvert que ce roman avait été publié pour la première fois en 2005, et que l'auteure était décédée en 2014, j'en ai été fort triste... Il parait que ce roman aurait été adapté au cinéma, mais je n'en ai trouvé aucune trace..
Prévu pour devenir une série, seul le tome 2 est sorti en 2008, sous le titre "Rosewater and Soda Bread ".
En attendant, courrons nous réchauffer au Babylon Café, un lieu gourmand et parfumé, qui souffle le chaud d'une cuisinière et le froid irlandais, la nostalgie, la tristesse, l'espoir qui habitent Marjan, Bahar et Layla , les trois héroïnes de cette Soupe à la grenade. A moins que la vraie star de cette histoire, racontée presque comme un conte , ce ne soit la cuisine et les recettes offertes à chaque chapitre.
La nourriture comme un baume cicatrisant, comme une main tendue, comme un cadeau, comme acte d'intégration, de partage, comme un langage universel...
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La magnifique première de couverture, présentant une devanture de boutique avec des coquelicots en premier plan, dans des tons vifs, à dominante turquoise et rose, laisse présager un livre feel-good. Eh bien, ce n'est pas vraiment cela...
Trois soeurs iraniennes arrivent dans le petit village irlandais de Ballinacroagh. Nous sommes en 1986, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles ne sont pas très bien accueillies, ces " bronzées", " ces arabes"... sauf par Estelle, l'ancienne propriétaire italienne du Papa's pastries.
Elles ont courageusement décidé de rouvrir ce commerce qui devient le " Babylon Café". La méfiance des habitants( sauf celle de Thomas MacGuire, qui se croit le chef des lieux et avait des vues sur la boutique) finit par s'adoucir devant les plats aux arômes exotiques si envoûtants que cuisine l'aînée, Marjan, aidée par ses soeurs. Chaque chapitre se clôt par une recette typiquement iranienne. La nourriture réconfort est au coeur de ce livre.
Peu a peu se révèlent au lecteur les raisons qui ont poussé Marjan, Bahar et Layla à fuir l'Iran, et ensuite Londres, Dublin pour venir se cacher dans la petite ville irlandaise. Des événements fort douloureux les ont entrainées dans cet exil. J'aurais aimé en apprendre plus encore sur elles, surtout Marjan, au caractère fort et généreux. J'aurais souhaité un peu plus de profondeur dans l'analyse.
L'auteure d'origine iranienne se raconte à travers ses personnages, elle aussi a connu les départs traumatisants , les visas nécessaires. Ce premier roman a eu beaucoup de succès, mais alors qu'elle en écrivait un troisième , elle a été retrouvée morte, de facon suspecte, dans le cottage irlandais qu'elle louait. Elle n'avait que trente neuf ans. Un destin tragique. Et un livre témoignage émouvant et chaleureux, aux senteurs irrésistibles d'eau de rose et de cannelle.
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1986, trois soeurs fuient l'Iran. Elles arrivent à Londres puis poursuivent leur exil dans un petit village irlandais. Elles s'y installent et ouvrent un restaurant persan, afin de se reconstruire.
Leur entreprise plaît à un certains nombre d'habitants, même si certains demeurent racistes.
Le Babylon Café avec ses odeurs, ses spécialités et ses effluves donnent très envie de goûter à leur cuisine.
Au fur et à mesure du récit, on découvre le passé de ces trois soeurs, la vie qu'elles ont vécue en Iran, la révolution et toutes les menaces qu'elles ont subies. Un passé qui est très violent.
J'ai beaucoup aimé que chaque chapitre soit ponctué de recettes persanes.
Il y a de la poésie dans ce roman et de l'optimiste se dégage malgré tout. Ce n'est pas facile de s'adapter à un nouveau pays après un exil.
Un roman convivial et agréable avec des personnages attachants.
Un livre où l'on ressent l'histoire de cette famille et leurs non-dits. La découverte d'un pays, de son peuple et des tourments endurés.
J'ai également été très attirée par la couverture de ce livre, pleins de couleurs pastels.
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J'ai été attirée par les couleurs de la couverture, le voyage entre l'Irlande et l'Iran et la publication en cette rentrée littéraire du deuxième tome. Et puis, il faut l'avouer, les éditions Picquier me paraissent une valeur refuge adaptée quand on a besoin d'un livre qui fait du bien sans être mièvre. D'ailleurs, avez-vous également ce genre d'éditeur auprès duquel vous aimez revenir quand le moral n'est pas au plus haut ?
Trois soeurs ont quitté l'Iran juste avant la Révolution de 1979, pour rejoindre Londres et viennent au printemps 1986 s'installer dans un petit village du Comté de Mayo au Nord-Ouest de l'Irlande. Marjan, l'aînée, prépare des mets succulents, aidée par ses soeurs, Bahar, ancienne infirmière et Layla, lycéenne. L'intégration dans cette ruralité n'est pas facile, même si certains sont particulièrement accueillants comme Estelle, la propriétaire des murs du local qui deviendra le Babylone Café, le père Mahoney, ancien comique reconverti, ou encore Malachy qui tombe follement amoureux d'une des soeurs.
Des recettes sont insérées à chaque fin de chapitre et le roman donne envie de goûter à toutes ces saveurs. Au fur et à mesure, on va découvrir de plus en plus d'éléments sur les différents personnages et les raisons qui ont poussé les trois soeurs à quitter leurs attaches.
Ce roman a rempli sa mission : une dose d'humour, une dose d'amour, une dose de réconfort ! Je ne sais pas si j'en conserverai un souvenir impérissable, mais je vais lire de ce pas le deuxième tome !
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Un joli roman, gourmand, très triste parfois, très optimiste sur le fond.
Quand la cuisine sert à la fois de souvenirs et de moteur pour aller de l'avant.
Partons à la rencontre de trois soeurs, Marjan, Bahar et Layla. Elles ont fui l'Iran lors de la révolution et ont trouvé refuge à Londres puis dans une toute petite ville irlandaise, Ballinacroagh. Nous sommes donc dans le compté de Mayo, en plein Connemara et les Irlandais, roux et buveurs de bière, n'ont pas vraiment l'habitude de croiser des personnes aussi "exotiques" que les trois soeurs.
Entre rejet et fascination, l'accueil n'est pas toujours chaleureux mais elles persévèrent et ouvrent le Babylone Café, refuge cosy aux bonnes odeurs épicées.
J'ai entendu parler du triste destin de l'autrice avant de connaitre ce roman. Cette lecture est loin d'être décevante, peut-être un peu longue à mettre en place le cadre et les personnages, mais j'ai été happée par l'ambiance rurale et les recettes qui parsèment le roman.
L'histoire des filles nous est révélée peu à peu, levant graduellement le voile sur les raisons profondes de leur exil.
Je lirai la suite avec plaisir, Rosewater and soda bread, pour l'instant non traduite.
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