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3,67

sur 626 notes
C'est un roman auquel il est difficile de résister, entre sa couverture colorée et son titre, il promet exotisme, parfums , saveurs...
Trois soeurs orphelines ont été forcées de quitter l'Iran et sa révolution, en 1979, elles passeront quelques années à Londres avant de fuir à nouveau en Irlande, où elles reprendront un café-restaurant, à l'origine, italien, auquel elles donneront le joli nom de Babylon Café.
Que fuient-elles ? On le découvrira sous forme de flash back, tout au long du roman.
Et c'est cela la grande force de ce livre , c'est d'opposer les "ambiances".
Au froid de ce petit village d'Irlande, elles proposeront de chauds parfums, à la pauvreté de sa gastronomie , elles offriront toute une gamme de saveurs inconnues et exotiques auxquelles les villageois vont peu à peu succomber. Face à la petitesse, au racisme, aux ragots de certains habitants de Ballinacroagh, elles se battront avec leur cuisine, leur beauté, leurs sourires , et aussi leurs traumatismes.
Souvenirs d'un pays abandonné précipitamment, souvenirs du sang, des voiles noirs appelés tchadors, chacune se bat contre ses cauchemars, ses peurs, tout en faisant tourner le café.
Imaginez-vous tout laisser en trois minutes, vos photos, vos objets personnels, les possessions de toute une vie, tout ce qui vous rappelle vos parents décédés... Imaginez-vous, débarquer dans un pays complètement différent, en terme de lumière, chaleur, plantes, nourriture.. Imaginez-vous en butte au racisme, assimilées aux terroristes, vous qui n'êtes que douceur.
Marsha Merhan décrit parfaitement les traumatismes des migrants, ceux qui avaient tout, ailleurs et qui, ici, ne "sont rien", ne valent rien, ne possèdent rien. Une vie à reconstruire parfois dans l'adversité, parfois face au préjugés - ce roman démontrant que la bêtise et la méchanceté sont universelles.
Alors, j'ai été regarder quelle avait été la vie de l'auteure, et il s'avère qu'elle ressemble étrangement à celle des trois soeurs de ce roman. Que de pays habités avant d'atterrir en Irlande ! Et surtout j'ai découvert que ce roman avait été publié pour la première fois en 2005, et que l'auteure était décédée en 2014, j'en ai été fort triste... Il parait que ce roman aurait été adapté au cinéma, mais je n'en ai trouvé aucune trace..
Prévu pour devenir une série, seul le tome 2 est sorti en 2008, sous le titre "Rosewater and Soda Bread ".
En attendant, courrons nous réchauffer au Babylon Café, un lieu gourmand et parfumé, qui souffle le chaud d'une cuisinière et le froid irlandais, la nostalgie, la tristesse, l'espoir qui habitent Marjan, Bahar et Layla , les trois héroïnes de cette Soupe à la grenade. A moins que la vraie star de cette histoire, racontée presque comme un conte , ce ne soit la cuisine et les recettes offertes à chaque chapitre.
La nourriture comme un baume cicatrisant, comme une main tendue, comme un cadeau, comme acte d'intégration, de partage, comme un langage universel...
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La magnifique première de couverture, présentant une devanture de boutique avec des coquelicots en premier plan, dans des tons vifs, à dominante turquoise et rose, laisse présager un livre feel-good. Eh bien, ce n'est pas vraiment cela...

Trois soeurs iraniennes arrivent dans le petit village irlandais de Ballinacroagh. Nous sommes en 1986, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles ne sont pas très bien accueillies, ces " bronzées", " ces arabes"... sauf par Estelle, l'ancienne propriétaire italienne du Papa's pastries.

Elles ont courageusement décidé de rouvrir ce commerce qui devient le " Babylon Café". La méfiance des habitants( sauf celle de Thomas MacGuire, qui se croit le chef des lieux et avait des vues sur la boutique) finit par s'adoucir devant les plats aux arômes exotiques si envoûtants que cuisine l'aînée, Marjan, aidée par ses soeurs. Chaque chapitre se clôt par une recette typiquement iranienne. La nourriture réconfort est au coeur de ce livre.

Peu a peu se révèlent au lecteur les raisons qui ont poussé Marjan, Bahar et Layla à fuir l'Iran, et ensuite Londres, Dublin pour venir se cacher dans la petite ville irlandaise. Des événements fort douloureux les ont entrainées dans cet exil. J'aurais aimé en apprendre plus encore sur elles, surtout Marjan, au caractère fort et généreux. J'aurais souhaité un peu plus de profondeur dans l'analyse.

L'auteure d'origine iranienne se raconte à travers ses personnages, elle aussi a connu les départs traumatisants , les visas nécessaires. Ce premier roman a eu beaucoup de succès, mais alors qu'elle en écrivait un troisième , elle a été retrouvée morte, de facon suspecte, dans le cottage irlandais qu'elle louait. Elle n'avait que trente neuf ans. Un destin tragique. Et un livre témoignage émouvant et chaleureux, aux senteurs irrésistibles d'eau de rose et de cannelle.
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1986, trois soeurs fuient l'Iran. Elles arrivent à Londres puis poursuivent leur exil dans un petit village irlandais. Elles s'y installent et ouvrent un restaurant persan, afin de se reconstruire.
Leur entreprise plaît à un certains nombre d'habitants, même si certains demeurent racistes.
Le Babylon Café avec ses odeurs, ses spécialités et ses effluves donnent très envie de goûter à leur cuisine.
Au fur et à mesure du récit, on découvre le passé de ces trois soeurs, la vie qu'elles ont vécue en Iran, la révolution et toutes les menaces qu'elles ont subies. Un passé qui est très violent.
J'ai beaucoup aimé que chaque chapitre soit ponctué de recettes persanes.
Il y a de la poésie dans ce roman et de l'optimiste se dégage malgré tout. Ce n'est pas facile de s'adapter à un nouveau pays après un exil.
Un roman convivial et agréable avec des personnages attachants.
Un livre où l'on ressent l'histoire de cette famille et leurs non-dits. La découverte d'un pays, de son peuple et des tourments endurés.
J'ai également été très attirée par la couverture de ce livre, pleins de couleurs pastels.
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Je ressors de la lecture de la Soupe à la Grenade déçue de ne pas l'avoir aimé autant que je ne m'y attendais. le résumé me laissait pourtant espérer un récit captivant...

En s'appuyant sur son expérience personnelle, Marsha Mehran nous raconte l'histoire de trois soeurs fuyant la révolution en Iran pour trouver refuge dans un village irlandais où elles ouvrent un restaurant perse. Les atrocités vécues en Iran aussi bien que le quotidien du petit village de Ballinacroagh sont racontés avec beaucoup de justesse ; un réalisme saupoudré d'une touche de surnaturel qui apporte un peu de fantaisie au récit.

Je n'ai cependant pas été emportée par le récit comme je l'espérais car cela m'a un peu trop rappelé d'autres histoires "d'étrangers" qui arrivent dans un village trop tranquille et y sème involontairement le désordre avant que tout ne se rétablisse pour le mieux (Chocolat, de Joanne Harris, par exemple). L'auteur aborde aussi beaucoup de sujets qu'elle n'approfondit pas vraiment...
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Ce roman est une véritable friandise que j'ai pris grand plaisir à savourer ! Les couleurs vives de la couverture et la grenade du titre sont déjà une invitation à la gourmandise, mais c'est la plume de l'auteure qui s'est révélée être un pur régal. Pourtant, le destin de nos trois héroïnes, des soeurs ayant fui l'Iran au moment de la révolution islamiste, n'a rien eu de joyeux au départ, et les trois jeunes femmes comptent sur leur exil dans le petit village irlandais de Ballinocroagh pour enfin trouver le bonheur et la sérénité.

« C'était drôle qu'elle se souvienne de les avoir entendus avant même de les voir, les teintes funèbres de cette tente pour femme qui allait par la suite devenir si courante, même dans les banlieues plus aisées du nord de la capitale. Tchador, tchador. » Ces phrases résonnent terriblement avec l'actualité. Une part de ce récit est éminemment autobiographique et on retrouve un peu de Marsha Mehran dans chacune de ces trois soeurs. Bouleversant.

« Bahar et Layla mirent de côté leurs pensées pour examiner le fantastique butin de goûts et de couleurs autour d'elles. La nourriture délicieuse et les pièces douillettes témoignaient vraiment de leurs efforts, un grand exploit réalisé en quelques jours à peine.
Oui, elles avaient fait du chemin. Un long chemin, vraiment. » Si Marjan est aux fourneaux avec talent, Bahar et Layla sont une aide indispensable au bon fonctionnement du Babylon Café. Les effluves épicés se dégageant de l'établissement vont d'abord dérouter les habitants très conservateurs de Ballinocroagh. Mais ceux qui vont oser en franchir la porte vont rapidement louer les arômes dégagés en bouche par la cuisine iranienne. le succès naissant du café ne va pas plaire à tous…
« le maussade baron de la bière grogna et cracha sur le trottoir craquelé au pied de la porte rouge de la boutique. C'était de la sorcellerie pure et simple, point barre. Aucun doute là- dessus. » Thomas McGuire est le patron de plusieurs restaurants et hôtels dans les environs. Il ne va pas supporter que des étrangères viennent piétiner ses plate- bandes… Sa colère va hanter le village.

« le Babylon Café. Les jardins suspendus de Babylone. Cette rangée de devantures, songea-t-elle, ce Main Mall, était désormais leur jardin suspendu, leur petit coin de paradis. » le parcours de ces trois filles, tellement éprouvant, est délivré au compte- gouttes ; une façon de procéder très pertinente puisqu'il est distillé en parallèle de l'installation de ces Iraniennes, et conduit le lecteur à se sentir solidaire avec leurs déboires, mais également heureux lorsqu'elles réussissent. Bref, des vagues d'émotions diverses m'ont animée durant cette lecture, amplifiée par une plume habile, qui adapte son registre à chaque chapitre, selon le personnage qui y sera abordé. Les recettes qui ponctuent le livre donneront envie à ceux qui aiment cuisiner de les tester. Quel dommage que cette auteure talentueuse ait mystérieusement disparu… A lire absolument !
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Pour faire une bonne soupe à la grenade, il faut quelques ingrédients bien pensés, bien pesés, bien préparés et bien présentés :

Tout d'abord, il faut une connaissance expérimentée de la cuisine iranienne. On a beau lire tous les livres de recettes de la terre, il n'y a rien de tel que la transmission - au sein d'une famille passionnée par l'art culinaire - pour saisir les petits secrets qui sublimeront un plat.
Grâce à Marsha Mehran, les effluves subtils moyen-orientaux ont parfumé durablement mon logement des Alpes. Pour mon plus grand plaisir !

Ensuite, il faut une bonne dose de relecture de vie pour retranscrire le périple d'un exil, le manque de chaleur et la méfiance d'une terre d'accueil. C'est cela qui donne au plat la pointe d'acidité tenace qui rivalise pourtant avec la solidarité reçue des femmes et hommes bienveillants qui n'ont pas peur des préjugés. Une invitation à l'ouverture, au questionnement et à la découverte !

Et puis, il faut quelques louches de courage, de résilience, de patience pour affronter un passé violent qui s'invite autour de la table, qui empêche d'avoir confiance en l'avenir, qui martèle ses incitations à la haine et à la peur. Un sentiment d'humilité face au drame de l'exode que seuls ceux qui l'ont vécu peuvent réellement le connaître de l'intérieur.

Et pour que la soupe soit parfaite, il faut du jus de grenade, ce fruit rouge de l'amour qui unit trois soeurs orphelines qui ont surmonté tant d'épreuves; l'amour naissant d'un jeune couple se moquant des traditions et du qu'en-dira-t-on; l'amour fraternel d'un prêtre qui a placé au coeur de sa vie la solidarité et l'entraide; l'amour de la vie qui prend le dessus lorsqu'on lui laisse une place. le choix de chaque jour de privilégier les signes d'espérance au coeur du chaos.

La soupe à la grenade est un roman aux saveurs multiples, aux émotions riches et contrastées, aux senteurs d'un orient si méconnu. C'est un livre de cuisine bienfaisante et généreuse. C'est une très jolie découverte littéraire.
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J'ai choisi ce roman sans en connaître ni le sujet, ni même l'auteure, uniquement attirée par sa magnifique couverture.
Des fleurs, des fruits, un écriteau m'invitant à entrer et me voila dans le domaine des trois soeurs Aminpour.
Marjan, Bahar et Layla sont pleine d'énergie pour se reconstruire une vie loin de l'Iran qu'elles ont quitté après le départ de Shah et l'arrivée de l'ayatollah Khomeiny.
Elles choisissent Ballinacroagh, charmant village de l'ouest de l'Irlande, avec l'idée d'y ouvrir un restaurant aux saveurs iraniennes.
Elles trouvent le local idéal, une ancienne boulangerie-pâtisserie. Après quelques aménagements, les vitrines s'emplissent de couleurs exotiques et les odeurs de cannelle et d'eau de rose contribuent à éveiller la curiosité.
Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes sans la jalousie de leur voisin, Thomas McGuire, propriétaire de pubs et de magasins de spiritueux, qui comptait bien récupérer cet emplacement jouxtant l'un de ses bars pour ouvrir une discothèque et ainsi réaliser le rêve de sa vie.
le village se divise : bières et whiskies contre thés délicatement parfumés et plats épicés.

Ce roman se lit avec plaisir, j'ai aimé ces femmes volontaires, drôles prêtes à tout pour se reconstruire dans la bonne humeur.
L'écriture est tout à fait en accord avec le sujet.
Alors oui, j'ai adoré déguster « Une soupe à la grenade » en si bonne compagnie.



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J'ai été attirée par les couleurs de la couverture, le voyage entre l'Irlande et l'Iran et la publication en cette rentrée littéraire du deuxième tome. Et puis, il faut l'avouer, les éditions Picquier me paraissent une valeur refuge adaptée quand on a besoin d'un livre qui fait du bien sans être mièvre. D'ailleurs, avez-vous également ce genre d'éditeur auprès duquel vous aimez revenir quand le moral n'est pas au plus haut ?

Trois soeurs ont quitté l'Iran juste avant la Révolution de 1979, pour rejoindre Londres et viennent au printemps 1986 s'installer dans un petit village du Comté de Mayo au Nord-Ouest de l'Irlande. Marjan, l'aînée, prépare des mets succulents, aidée par ses soeurs, Bahar, ancienne infirmière et Layla, lycéenne. L'intégration dans cette ruralité n'est pas facile, même si certains sont particulièrement accueillants comme Estelle, la propriétaire des murs du local qui deviendra le Babylone Café, le père Mahoney, ancien comique reconverti, ou encore Malachy qui tombe follement amoureux d'une des soeurs.

Des recettes sont insérées à chaque fin de chapitre et le roman donne envie de goûter à toutes ces saveurs. Au fur et à mesure, on va découvrir de plus en plus d'éléments sur les différents personnages et les raisons qui ont poussé les trois soeurs à quitter leurs attaches.

Ce roman a rempli sa mission : une dose d'humour, une dose d'amour, une dose de réconfort ! Je ne sais pas si j'en conserverai un souvenir impérissable, mais je vais lire de ce pas le deuxième tome !

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Un joli roman, gourmand, très triste parfois, très optimiste sur le fond.
Quand la cuisine sert à la fois de souvenirs et de moteur pour aller de l'avant.
Partons à la rencontre de trois soeurs, Marjan, Bahar et Layla. Elles ont fui l'Iran lors de la révolution et ont trouvé refuge à Londres puis dans une toute petite ville irlandaise, Ballinacroagh. Nous sommes donc dans le compté de Mayo, en plein Connemara et les Irlandais, roux et buveurs de bière, n'ont pas vraiment l'habitude de croiser des personnes aussi "exotiques" que les trois soeurs.
Entre rejet et fascination, l'accueil n'est pas toujours chaleureux mais elles persévèrent et ouvrent le Babylone Café, refuge cosy aux bonnes odeurs épicées.
J'ai entendu parler du triste destin de l'autrice avant de connaitre ce roman. Cette lecture est loin d'être décevante, peut-être un peu longue à mettre en place le cadre et les personnages, mais j'ai été happée par l'ambiance rurale et les recettes qui parsèment le roman.
L'histoire des filles nous est révélée peu à peu, levant graduellement le voile sur les raisons profondes de leur exil.
Je lirai la suite avec plaisir, Rosewater and soda bread, pour l'instant non traduite.

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Une histoire d'émigration, de saveurs et de ragots dans une petite ville d'Irlande.
Trois soeurs ont fui l'Iran après la révolution et tentent de reconstruire une autre vie.
La rencontre devrait se faire par la nourriture, les odeurs et le goût de la cuisine iranienne dans leur restaurant.
Malheureusement, les habitants sont méfiants.
Et les soeurs essaient, chacune à leur manière de se réinventer.

La couverture m'avait beaucoup plu, de même que le titre et la quatrième de couverture qui appelait pour moi une histoire à la Marjane Satrapi.
C'est un roman léger qui permet de passer le temps et de faire une transition entre deux lectures exigeantes. J'ai apprécié l'insertion des recettes de cuisine en début de chapitre.
Mais au final, c'est un roman qui passe mais ne laissera pas de trace indélébile dans mon bilan annuel ni même dans mon parcours de lectrice. J'ai regretté la prédictibilité de certaines scènes, le recours à des clichés éculés et des portraits de personnages trop superficiels à mon goût.
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