J'ai fini la lecture de
Johannesburg, partagé entre la fascination pour la magnifique réussite formelle de ce récit et un certain agacement lié aux archétypes caricaturaux que sont presque tous les personnages.
L'auteur, donc et de manière très maîtrisée, décalque le célèbre livre de
Virginia Woolf,
Mrs Dalloway, à une journée d'anniversaire sur un autre continent. Unité de temps, unité de lieu et transposition à l'Afrique du Sud : tout se passe en une journée, celle de l'anniversaire d'une vieille dame blanche le jour de l'annonce de la mort de Mandela.
L'héroïne, la fille de la vieille dame, s'appelle Virginia, comme sa tante, qui s'est noyée (comme VW). C'est une artiste, libre, indépendante, névrosée sans doute.
Dans ce livre écrit par une autrice blanche, les femmes blanches sont antipathiques et égocentriques, les hommes blancs un peu minables, les femmes noires admirables et dévouées. L'apartheid n'existe plus et ce qui l'a remplacé est-il beaucoup plus favorable ? Les blancs sont toujours riches, les noirs pauvres.
Finalement, le seul personnage vraiment intéressant est peut-être le chien. Bon, j'exagère bien sur. J'ai lu le livre jusqu'au bout car la disparition de l'animal induit un vrai suspense au delà de la préparation d'un anniversaire peu apprécié par l'intéresse.
La fin est une pirouette un peu onirique, une recherche d'absolution peut-être qui n'est pas complètement convaincante.