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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment ne pas éprouver une certaine méfiance devant un roman écrit "à la manière de", comme Johannesburg de Fiona Melrose, directement inspiré de Mrs Dalloway de Virginia Woolf ? Et aussi de la curiosité, fatalement, lorsque les souvenirs de ce dernier livre se sont estompés avec le temps. Johannesburg, ouvrage circadien et polyphonique, se déroule le jour de l'annonce de la mort de Nelson Mandela, le 6 décembre 2013. Non que cette triste nouvelle ait un impact sur les différents personnages du roman mais elle permet à Fiona Melrose de créer une atmosphère douloureuse et de rappeler l'histoire récente de l'Afrique du Sud. Ils sont nombreux les protagonistes de ce livre choral et l'auteure passe de l'un à l'autre sans transition, ne consacrant à aucun un chapitre entier. La fluidité du récit en souffre car comme souvent dans ce type de roman car tous les personnages n'ont pas des personnalités égales et la frustration nait de ce que les plus intéressantes ne sont pas aussi développées que le lecteur le souhaiterait. L'équilibre est instable alors même que l'on sent bien que Fiona Melrose souhaite privilégier deux portraits : celui de la jeune artiste "exilée', revenue fêter le 80ème anniversaire d'une mère qui ne la comprend pas et celui d'un sans domicile fixe qui manifeste chaque jour après avoir été blessé par balle. Les pensées les plus intimes de ces deux-là et de quelques autres (dont un chien !) nous sont livrées par le menu et, même si le style de la romancière est remarquable, il y a un moment où ces états d'âme deviennent répétitifs et, surtout, brident sérieusement l'imagination. Difficile, dans ces conditions, si l'on aime plutôt une littérature qui suggère plus qu'elle ne souligne, de prendre un plaisir intégral à la lecture de Johannesburg.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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L'Afrique du Sud n'est pas un pays connu pour moi en littérature donc c'est par pur curiosité que je me suis penchée sur ce pays.

Autant dire que la 4ème de couverture promet du lourd avec le décès de Mandela en filigrane de cette intrigue...
Le format se situe sur à peine 24h en scindant chaque partie de la journée pour rythmer le roman. Cette organisation m'a quelque peu questionnée et puis finalement je me suis laissée embarquer (de toute façon, j'avais pas vraiment le choix! :-)).
L'écriture est plutôt fluide et m'a rapidement permis de prendre plaisir à lire ce roman. La petite exception de l'écriture est tout à la fin où l'on sent une certaine poésie s'écrire alors qu'auparavant il n'y avait pas vraiment de sentiments et peu d'émotions. Nous étions beaucoup plus dans le descriptif et le déroulé de l'action.
S'agissant de l'histoire en elle-même, j'ai assisté à un déroulé qui est quelque peu redondant quant à certains personnages et certaines relations (Gin et Peter; Gin et sa mère), ce qui m'a fait me demander si le roman avait une réelle consistance pour faire autant de pages là dessus. Qui dit Afrique du Sud et Mandela, on ne peut faire l'impasse sur la période difficile de l'Apartheid: ce phénomène n'y est que brièvement abordé et cela est vraiment dommage. J'aurai aimé que cela soit plus profond (sans être dans du hard, du gore ou du voyeurisme) même si on entend certaines inégalités sur certains passages du roman.

Un roman sympa à lire mais qui ne m'a pas réellement appris de choses sur l'univers de l'Afrique du Sud.
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Fiona Melrose signe ici un roman qui n'est pas, contrairement à d'autres auteurs sud-africains, un regard sur l'histoire de leur pays, mais bien plutôt une chronique sur sa ville natale : Johannesburg. Pourtant, cette évocation de la cité du travail du diamant, de l'or, traverse le temps, avec des retours en arrière. le plan du roman suit les étapes d'une journée : le matin, l'après-midi, le soir, clin d'oeil assumé de l'auteure à Virginia Woolf et à son roman : Mrs Dalloway , construit de la même façon.
Gin, l'héroïne principale, a prévu de visiter sa mère à Johannesburg le 6 décembre 2013, pour fêter ses quatre-vingts ans. Elle sera aidée de Mercy, employée de maison au domicile de sa maman. La cité de l'or s'éveille en apprenant le décès de Nelson Mandela, Madiba, le père de la nation arc-en-ciel. Ce n'est donc pas un simple retour que Gin va vivre, mais un passage en revue de ses souvenirs, impressions d'enfance, une élaboration d'un bilan provisoire de sa vie à ciel ouvert. Mais qu'était Johannesburg ? A l'époque où elle y vivait encore, avant de s'expatrier à New-York, elle la ressentait comme une source d'agression : « Johannesburg était la grande prêtresse de l'agitation permanente. Elle était bâtie sur l'or. Ce serait toujours une ville frontière, une ville pionnière (…) C'était toujours pareil. L'assaut d'exigences. »
Gin se demande ce qui fonde la conservation du souvenir. Une réponse inattendue est fournie par sa mère, qui évoque leur maison familiale, plus exiguë que la sienne : « Gin l'accusait d'être trop nostalgique de la vieille maison (…) Gin accusait Neve de refuser tout souvenir désagréable. D'accord, mais comment survivre autrement ? »
Gin se souvient, aussi, de Peter Strauss, cet étudiant amoureux d'elle et qui lui fait prendre conscience, lors du début de leur flirt, de sa condition de femme :la transformation en simple objet de désir. Ce qui met en évidence les fils conducteurs de sa vie : « Une sorte de quête sacrée pour retrouver l'intégrité de la personne qu'elle était auparavant. »

Le roman de Fiona Melrose est une radiographie ; celle de certains personnages comme September, ce mendiant qui assiège une compagnie de mine d'or pour demander réparation à propos d'une fusillade survenue lors d'une grève , est une allusion à l'Afrique du Sud d'avant, celle de l'Apartheid, des conflits sociaux réglés dans le sang ; c'est aussi une fine évocation des états d'âme par lesquels passe une personne humaine .L'hommage à Virginia Woolf est à la hauteur de la promesse de l'auteure : il est pleinement rendu par la puissance évocatrice des descriptions contenues dans ce roman .
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