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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai aimé ce roman qui m'a bouleversée, et je peine à poster une critique ! Pour quelles raisons me direz-vous ? C'est complexe... et je vais être brève. La présentation de l'éditeur me parait excellente, c'est à souligner, et je ne saurais faire mieux. Mais je n'ai pas lu "Mrs Dalloway" de Virginia Woolf... est-ce un grosse lacune ? J'ai donc abordé "Johannesburg" sans méfiance, ni parti pris, avec en toile de fond des récits de proches ou des lectures d'autres auteurs qui font que ce pays me touche énormément, depuis longtemps. Il m'a fallu un peu de temps pour situer les personnages et leurs activités dans ce roman polyphonique, de construction originale. Il se déroule sur vingt quatre heures, le jour ou l'on apprend le décès de "Madiba", Nelson Mandela, dans cette ville qui donne son titre au roman. le 6 décembre 2013. Je n'y étais pas bien sûr, mais je peux m'en souvenir, ce fut bouleversant.
Les acteurs situés, le rythme pris, il ne m'a plus été possible de m'arrêter et j'ai pris un réel plaisir à cette lecture... les odeurs, les sentiments divers, la violence, l'exil... Ce roman me semble refléter le climat violent et incertain qui règne sur l'Afrique du Sud. C'est pour moi très proche du coup de coeur, et je remercie "Masse critique" et la Maison d'édition "Quai Voltaire" de m'avoir procuré ce plaisir... que vais partager. et conseiller.
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Johannesburg, décembre 2013.

Nelson Mandela vient de mourir et les habitants de la ville se dirigent vers sa Résidence pour un dernier hommage.

Virginia, Gin, arrive des Etats-Unis pour l'anniversaire de sa mère, Neve. 

Elle a décidé, contre l'avis formulé de celle-ci, d'organiser une fête pour célébrer ce passage du temps.

Tout au long de cette journée mémorable, Gin va dévoiler peu à peu sa vie, ses souvenirs, en parallèle de ceux de Peter, qu'elle aurait pu aimer, qui l'aime encore, mais qu'elle maltraite toujours.

En contrepoint de ces personnages blancs et riches, il y a September, le bossu SDF qui traîne sa misère sur l'ilôt du carrefour, surveillé par sa soeur Dudu, aide-ménagère qui lui sacrifie une grosse partie de sa paie.

Un roman sur des gens ordinaires, sans fioritures, juste la description des vies qui s'écoulent, au rythme des rencontres, des hasards, en obéissant aux ordres des parents implantés dans l'enfance et qu'on respecte du mieux qu'on peut ou qu'on ignore à contre-coeur ... 

Une journée qui se déroule avec ces événements historiques qu'on n'oubliera pas mais dans lesquels se noient tous ces événements, toutes ses vies anonymes qui composent la nôtre.

Un roman que je n'oublierai pas.

Une auteur à suivre  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Le 6 décembre 2013, Johannesburg se réveille avec l'annonce du décès de Madiba, le nom affectueux et respectueux que les Sud-africains ont donné à Nelson Mandela. L'espace d'une journée, sous les cameras du monde entier, la Nation arc-en-ciel est unie dans la douleur, elle rejoint la Résidence où le corps de Tata repose, pour un ultime hommage.
A deux pas de là, une fête se prépare. Gin Brandt a quitté New York le temps de célébrer les 80 ans de sa mère Neve à Johannesburg. le dîner qu'elle a prévu en son honneur au soir de cette journée de décembre est loin de faire plaisir à sa mère Neve. Une vieille acariâtre, « très blanche à l'intérieur comme à l'extérieur », qui donne tout son amour à sa chienne plutôt qu'à sa fille, et si peu à sa bonne Mercy. Neve n'a jamais compris Gin, ni son arrogance, ni son désir de fuir sa famille aussi loin que possible, ni pourquoi elle a rejeté Peter, un excellent parti qui lui aurait assuré une situation et une descendance respectables. Mais pour Gin, pas d'autre issue possible pour continuer à vivre que de rompre avec ce carcan culturel de bonne famille Afrikaner.
Un événement inattendu va semer le chaos au beau milieu de cette journée : la chienne Juno se retrouve par mégarde dans la rue, perdue et assoiffée. La panique saisit toute la maison, débute alors une course folle vers une tragédie.

Le récit ne se cantonne pas à ce huis clos entre ces trois femmes Neve, Gina et Mercy. Dans la maison voisine, Duduzile la domestique de cette famille blanche méprisante à son égard, prend soin de son frère September, un sans-abri qui trouve parfois refuge dans le jardin. Son quotidien à lui est de mendier sur les îlots des carrefours routiers et de se rendre au pied de l'immeuble Diamond, une société minière, pour protester contre le massacre d'ouvriers sur qui on a tiré au cours d'une manifestation. Il en a été une des victimes.
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On retrouve dans ce récit la construction du roman de Virginia Woolf « Mrs Dalloway » et de nombreuses références à la vie de cette femme. Fiona Melrose ne s'en cache pas, bien au contraire. Elle affirme son admiration pour cette auteure. Elle reconstitue également avec justesse l'ambiance de la chambre si chère à Virginia Woolf, « une chambre à soi » où ces femmes trouvent refuge et où elles créent un monde à elle.

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman c'est la place centrale accordée à la ville de Johannesburg et à ses habitants. Je suis allée à Joburg, et j'y suis retournée en plongeant dans ce roman, un immersion sensorielle incroyable à travers les bruits de la pluie d'orage de 16h, les hélicos survolant les hauts murs des résidences ultra-sécurisées des Blancs, les descriptions colorées et les parfums des fleurs qui embaument les rues de la ville (agapanthes, jacarandas, hydrangeas, frangipaniers, l'herbe des parcs) que les habitants préservent et honorent.
Johannesburg est une des villes les plus violentes au monde, mais elle sait aussi être généreuse, passionnée et unie le temps d'une journée.

Fiona Melrose porte un regard sévère sur cette nation qui peine à sortir de sa période ségrégationniste. Difficile de rendre sa place au peuple Noir au coeur d'un pays dirigé par une communauté blanche qui garde le pouvoir entre ses mains. Alors l'auteur nous force à ouvrir les yeux sur la situation de ce pays. Tout remonte à la surface : l'opulence des Blancs, les domestiques noires asservies et contraintes de laisser enfants et parents au pays, le Zimbabwe, pour une poignée de Rands, la volonté, mise à mal parfois, du respect des traditions des ethnies Zoulous, Sothos, Xhosas, la misère des « coloured people » laissés sur le carreau, les Noirs qui mendient et vendent des fleurs au bord des routes à des automobilistes blancs dédaigneux, et qui, le soir venu, rejoignent les townships dans les taxis-bus bondés. Voilà à quoi ressemblent 24 heures dans la vie de Johannesburg.

Les femmes font battre le coeur de cette journée - l'auteure évoque également les femmes de Mandela qui ont joué un rôle essentielle dans sa vie. Pourtant ce roman ne serait pas la même sans September, le frère de Dudu. Personnage lumineux et aimant, droit et fier comme un guerrier Xhosa malgré sa physionomie difforme, comme Quasimodo devant la façade du building impugnable de la compagnie minière qui a ouvert le feu sur la foule des grévistes, détruisant sa vie à jamais ; il est temps de rendre des comptes, alors, avec son panneau sur son dos bossu, il demande dignement justice chaque jour. September honore chaque parcelle de vie, humaine et animale. C'est un personnage magnifique qui arbore les fleurs des parcs en couronne.

Je suis encore sous le charme de cette écriture sensible, touchante, et ce regard très pertinent sur la société sud-africaine. Un coup de coeur !
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Traduit par Cécile Arnaud

6 décembre 2013, Johannesburg se réveille avec l'annonce du décès de "Tata Mandela". Gin prend sa douche. Artiste vivant à New York depuis une vingtaine d'années, elle est revenue dans sa ville natale avec l'idée d'organiser une fête pour les quatre-vingts ans de sa mère, Neve Brandt, . September, SDF bossu, se réveille sur ses cartons aplatis et trempés par la pluie. Mercy, employée de maison, s'affaire dans la cuisine de Mme Brandt, tout en écoutant la nouvelle à la radio. Dans la maison voisine de celle des Brandt, Duduzile s'apprête à réveiller ses patrons avant d'aller voir son frère, September.  Au Diamond, Peter, juriste pour une société minière, est déjà au bureau, sans pour autant avoir quitté les yeux de l'écran de télévision.

24 heures à Johannesburg, le jour de la mort de Mandela, c'est exactement ce que vous allez vivre, du point de vue de plusieurs personnages, des Blancs et des Noirs, des riches et des pauvres, dans cette ville où "la mort [est] toujours si proche, (...), la menace gratuite atten[d] derrière chaque porte en se léchant les babines" . Au fil des pages, l'ambiance va devenir suffocante, l'orage menaçant, jusqu'au coup de tonnerre qui secouer certains.

Fiona Melrose préface son livre avec une citation de Mrs Daloway de Virginia Woolf. Rien d'innocent, puisque toute la construction de Johannesburg est similaire au roman de l'auteure britannique. de l'action sur une journée, dans une ville précise, en passant par le procédé du flux de conscience. Vous vivrez cette journée particulière à Johannesburg de plusieurs points de vue, à travers la conscience de plusieurs personnages.

Une belle manière de dénoncer tout en essayant de comprendre la souffrance morale et psychique de chacun, présente et passée. Une façon aussi de laisser le lecteur juge. N'empêche, vous finirez le roman dans un drôle d'état ! :) J'ai dû laisser passer une bonne journée avant d'arriver à me replonger dans un autre livre.

L'auteure, à l'instar de Virginia Woolf questionne l'alterité. Mais aussi l'injustice persistante en Afrique du Sud. La peur. Cette peur qui paralyse, empêche d'avancer et de se comprendre. Des grands portails télécommandés qui dissimulent des maisons cossues, des vitres, le bruit de la rue, font qu'on peut difficile entendre l'autre. Johannesburg, ville fractionnée en multitude d'espaces où chacun vit comme dans une bulle.

Il est aussi question de la misère qui côtoie la richesse, de l'hypocrisie. L'Afrique post-apartheid n'est pas encore un paradis pour tout le monde !
Neve Brandt incarne l'Afrique du Sud blanche du passé. Pour elle, un chien semble avoir plus d'importance qu'un humain, de toute façon. Elle va bientôt mourir. Juno, la chienne, semble bien plus intelligente que sa maîtresse.
September vous fend le coeur : il est l'exact opposé de cette femme : le Noir victime, par le passé, de l'autoritarisme et du racisme blanc.
Entre les deux, il y a Gin et Peter, personnages imparfaits mais tourmentés, plein de remords et de questionnement :
"L'abîme s'ouvrit. Infini, ancien et noir. Que s'était-il passé ? Pourquoi tout était-il tellement difforme ? Les agapanthes autour de son cou, son visage fracassé, sa terrible bosse enflée. Il était allé au Diamond, et Peter l'avait vu (...). Il avait ramené Juno à la maison, l'avait tenue calée au creux de son bras, puis il était parti au Diamond. Elle l'avait laissé partir."
Fiona Melrose esquisse également (mais peut-être trop brièvement) les relations entre différentes ethnies noirs du pays, pas toujours si limpides : Zoulous, Sothos, Xhosas, et immigrés zimbabwéens  : "Joséphine ne faisait pas pareil que les autres. Peut-être parce qu'elle buvait. Elle prétendait que durant la semaine, quand ses employeurs étaient au travail, elle passait l'après-midi avec une bouteille de vin. Elle préparait leur dîner puis se retirait dans sa chambre pour regarder la télévision avant leur retour (...). Mercy avait du mal à y croire, et si c'était vrai, il n'y avait pas de quoi se vanter. Elle attribuait ce manque de fibre morale au fait que Joséphine était zimbabwéenne. Ces Kalangas étaient tous les mêmes. Aucune autre femme ne se comportait de cette façon." le destin de September est à cet égard édifiant.

L'événement majeur de la journée n'est pas le même pour tout le monde : la fête d'anniversaire pour les uns, l'hommage à Mandela pour les autres. Cependant, le roman est porteur d'espoir.
"Gin se sentit asphyxiée, étranglée par cette beauté, les bougies, les chants, les arbres en surpomb d'où tombaient des restes de pluie à chaque rafale de vent. Les présentateurs télé, déconcertés et graves, et les générateurs des camions régie ronronnaient en fond sonore sous la musique.
C'est ça, la sensation d'être chez soi.
Gin savait que depuis des année, elle était cette astronautes envoyée dans l'espace, qui voyageait à travers l'obscurité infinie, seulement guidée par les étoiles, et qui cherchait encore et toujours à rentrer chez elle."

Johannesburg, violente, bigarrée, difforme, injuste et en effervescence permanente m'a engloutie de la première la dernière ligne. J'en suis ressortie à la fois secouée et éblouie. La plume de Fiona Melrose, ciselée et complexe, vous embarque dans un sacré voyage. J'ai adoré !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Vingt-quatre heures de la vie d'une ville. Vingt-quatre heures singulières où des destins vont se croiser et se tisser alors que le pays tout entier vient d'apprendre le décès de Mandela. Sous nos yeux, une kyrielle de personnages s'ébattent dans johannesburg endeuillée, comme autant de phalènes prises dans la lumière.
Virginia, Gin pour les intimes, est revenue à Joburg avec le projet d'organiser une grande fête qui rassemblerait tous les amis de sa mère à l'occasion de ses 80 ans. Une vraie gageure pour celle qui, à juste titre, se pense dépourvue de tout talent d'ordre domestique. Est-ce pour tenter d'effacer quelque peu sa culpabilité de n'avoir pas été « plus pleinement fille » et d'avoir obligé sa mère « à défendre ses choix en son absence » ? Celle qui s'est enfuie à New-York pour tenter de vivre de son art, à cause de cette « intelligence blanche et tuberculeuse, de l'arrogance de presque tous les gens à qui elle avait jamais eu à parler », pour échapper à « cette infinie vacuité » à laquelle elle était destinée à rattacher sa propre vie est de retour et flotte à la recherche de quelque chose de solide à quoi se raccrocher, comme « une étoile affranchie de la pesanteur, de toute orbite, n'ayant plus sa place dans aucune constellation. »
« Maman, je me noie ici. Tu ne t'en rends pas compte ? » Ce dont se rend compte Neve, c'est que sa fille est autoritaire, butée, et « bien trop intelligente pour que ça ne lui joue pas des tours ». Dans une ville en proie à la ferveur et au chagrin, dans l'attente de l'orage qui ne manquera pas comme chaque jour à seize heures de se déverser dans les rues, Gin affronte quelques fantômes du passé, un fiancé laissé derrière elle, et ses peurs les plus viscérales. La violence n'est-elle pas tapie au coin de chaque rue, prête à la happer si la moindre faille se faisait dans ces hauts murs qui cernent chacune des résidences des quartiers blancs ?
En contrepoint de l'errance de Gin, devant le Diamond, bâtiment emblématique du pouvoir et de ses exactions, un homme au visage mutilé réclame justice en brandissant sa pancarte dans l'indifférence générale. Pris malgré lui dans la répression sanglante d'une manifestation de mineurs, September, SDF rescapé de ce massacre perpétué au nom de l'ordre, est la figure de l'exclu, traité comme un invisible mais porteur d'une voix aussi poétique que singulière soulignant les ambivalences de la ville comme du pouvoir post apartheid.
Alors que la fête approche, le chien adoré de Neve disparaît dans la ville et les différents protagonistes voient les fils de leurs destins se croiser tandis que johannesburgh montre ses différents visages : tentaculaire, effrayante, clivée, où se déplacer à pied relève du défi à la raison. A hauteur de regard de chien, c'est toute l'héritage de la politique ségrégationniste dans la construction même de la ville qui se dessine.
Après l'inoubliable Midwinter, Fiona Melrose parvient à se renouveler plus que brillamment et s'impose comme l'une des grandes voix de la littérature de langue anglaise. Son art de la construction dramatique, sa faculté à débusquer dans ses personnages les failles les plus subtiles qui leur donnent vie et corps, sa sensibilité aux lumières, aux lieux, comme son aisance à changer d'angle et de point de vue en passant d'un personnage à l'autre sans que jamais le lecteur ne s'égare font de ses romans des petits bijoux d'architecture délicate.
L'ombre tutélaire de Virgina Woolf irradie tout au long de ce roman où les flux de pensée de Gin s'emmêlent et se déroulent tels des algues à la surface de l'eau. N'est-elle pas affublée du prénom de sa tante que certains témoins ont vue entrer tout droit dans la mer et y périr ? La vieillesse, le temps, une quête de beauté qui n'est rien d'autre que la meilleure façon de survivre se mêlent et se répondent tandis que les échos des luttes et des violences, des espoirs souvent déçus se font entendre par d'autres voix. Et le livre refermé se font encore entendre encore les différentes tessitures de ces voix emmêlées et distinctes, vibrantes et incarnées.

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Un portrait saisissant de la société sud-africaine : on vibre à l'unisson des personnages de Fiona Melrose.
J'avais hâte de découvrir le second roman de cette auteure après « Midwinter » qui m'avait impressionnée.
Les héroïnes, Gin et sa mère, ont des relations complexes : exilée à New-York, Gin, est une artiste rebelle qui ne supportait plus la société de Jonannesburg et se sentait trop à l'étroit. Sa mère a peu de tendresse pour sa fille et lui fait continuellement des reproches. Revenue pour fêter les quatre-vingt ans de sa mère, Gin retrouve la société et les siens semblables à ce qu'ils étaient.
Tout se déroule sur une journée, celle de la mort de Mandela, chaque personnage prend la parole successivement.
J'ai aimé ce mixte de classes sociales, les blancs aisés, les noirs souvent relégués à des emplois de serviteurs. La violence larvée est bien décrite aussi.
Écrit avec finesse, d'une plume remarquablement fluide, voici une peinture sans concession de la société sud-africaine.
En fin d'ouvrage, Fiona rend hommage à Virginia Woolf sa muse, le ton est donné…
Lien : https://www.despagesetdesile..
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