Les explorateurs 2021 Lecteurs.com- Rentrée littéraire 2021
Plus qu'un simple chiffre, le vingt-quatre est un nombre aux nombreuses correspondances.
Il est employé pour évoquer le nombre d'heures d'une journée, le nombre de cycles dans l'année solaire chinoise ou encore pour évoquer le nombre de carats d'or pur.
Dans l'ouvrage
24 fois la vérité, le chiffre vingt-quatre fait référence au nombre d'images par secondes projetées au cinéma depuis 1926 abandonnant les seize images par secondes utilisées autrefois pour la projection de films muets. Même si le nombre d'images à évolué passant de vingt-quatre à vingt-cinq par seconde avec l'essor du numérique, ce nombre est resté inchangé depuis bientôt un siècle dans nos salles de cinéma.
Après plusieurs années en tant que pigiste à écrire des papiers sur des produits i-tech dans divers quotidiens ou magazines, Adrien décide de sauter le pas : il va se lancer dans l'écriture de son premier roman. le sujet est déjà tout trouvé : rendre hommage à Gabriel, son grand-père centenaire décédé depuis peu qui a travaillé dans le milieu du cinéma tout au long de sa vie.
Depuis son clavier d'ordinateur, Adrien va faire reprendre vie à Gabriel au travers de vingt-quatre chapitres tels un clin d'oeil au septième art.
Né en 1908 et petit dernier d'une famille, Gabriel est un enfant heureux qui adore partager des moments de complicité avec sa grande soeur Hélène. A cinq ans, c'est avec elle qu'il va vivre sa première expérience cinématographique grâce à l'achat par leur père de l'une des premières caméras familiales, la Pathé-kok. Ce moment magique suivi d'un événement tragique vont marquer à jamais le jeune garçon. Malgré cela, une passion est née. S'intéressant de plus aux avancées cinématographiques et à l'évolution des projecteurs développés par les géants de cette industrie, c'est tout naturellement que Gabriel intégre Pathé pour devenir opérateur. Caméra sur l'épaule, Gabriel va au cours de plusieurs décennies être aux premières loges pour filmer les grands moments de l'Histoire qui resteront fixés sur des kilomètres de pellicules en plus d'être gravés dans la mémoire collective... Par cet hommage, Adrien décide enfin de mettre en lumière cet homme de l'ombre pour notre plus grand plaisir...
C'est avec le sourire aux lèvres que je termine cet ouvrage. Gabriel, ce personnage aux milles vies qui a réussi à capturer à travers son objectif a aussi réussi à capter mon attention tout au long de son histoire.
La lecture des vingt-quatre chapitres consacrés à Gabriel a été pour moi un vrai coup de coeur. Ces vingt-quatre "vérités" m'ont permis de balayer de manière très originale le XXème siècle et d'en apprendre plus sur l'évolution et l'essor de l'industrie cinématographique française.
Raphaël MELTZ a réussi l'exploit de rendre l'histoire de Gabriel vivante et très réaliste. En parallèle de ma lecture, j'ai fait de nombreuses recherches pour creuser certains points et il s'est révélé que toutes les anecdotes historiques sont véridiques. Si le personnage d'Adrien avait porté le nom de l'auteur, j'aurais vraiment cru à une biographie et non pas à une fiction. Même si ce roman a pour fil conducteur constant celui du cinéma, je n'ai pas réussi à accrocher aux chapitres consacrés à Adrien. Il m'est arrivé parfois de sauter lors de ma lecture certains paragraphes. Néanmoins, ces parties numérotées par des lettres de l'alphabet sont de bonnes transitions et offrent un point de vue différent sur les théories cinématographiques existantes.
En refermant cet ouvrage la locution latine " Verba volant, scripta manent", "les paroles s'envolent, les écrits restent" m'est tout de suite venue en tête. Ce livre très accessible rappelle à quel point se souvenir est important et que conserver une trace à travers un texte, une image ou une photographie rend la transmission de ces souvenirs possibles...
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