Essai reçu dans le cadre de Masse-Critique. Au vu de l'actualité, ce sujet m'interpelle. Quand j'ai eu le livre entre les mains, j'ai un peu craint de ne pouvoir être à la hauteur. J'ai cependant été vite rassurée car
Yves Mény a très bien vulgarisé le sujet et ce livre est accessible.
Le découpage en chapitres sur base de thèmes bien définis permet aussi une lecture aisée de ce sujet qui tient à la fois de la politique, de la philosophie, de la sociologie et de l'histoire.
La démocratie est théoriquement un système où nul n'est exclu. Ce n'est pas un système parfait dont toutes les composantes seraient immuables, édictées une fois pour toute. Tout au long de l'histoire à travers le monde, elle s'est inventée, s'est adaptée au cas par cas et parfois a été bricolée afin que convergent les intérêts de chacun ; et ceux-ci peuvent être diamétralement opposés. L'imagination de l'Homme est sans borne et il y a fort à parier que dans le futur, ce système changera encore de visage. Globalisation, mondialisation, crise économique, crise sociétale, perte des repères traditionnels, crise politique, remise en cause du pouvoir national et supranational, technologies abondantes et moyens de communications rapides à la portée de tout le monde sont les responsables de l'état actuel de nos démocraties occidentales. Par essence, la démocratie met le peuple au centre du système, or avec tous ces changements qui complexifient l'organisation d'un Etat, d'une Nation, l'individu s'y perd. Insidieusement, le populisme, concept qui n'est pas neuf, s'empare de ce désarroi en profitant ainsi du délitement du système démocratique. Jusqu'où pourra-t-il aller ? Aujourd'hui, il s'est déjà immiscé dans certains parlements voire gouvernements. le libéralisme tant moral que socio-économique a ouvert les failles de la démocratie et le populisme montant doit être considéré comme un cri d'alarme : les dirigeants, l'élite politique, financière et technocratique doivent se renouveler rapidement au risque d'un effondrement des démocraties. Toutefois, dans sa conclusion,
Yves Mény est optimiste quant à la capacité de l'Homme à trouver des solutions.