« On était les vilains canards, nous, les pénalistes, raconte-t-il. On était les avocats des voyous, des terroristes, des braqueurs de banques. Tout a changé vers la fin des années 1980. Une alliance objective s’est dessinée entre juges d’instruction et journalistes d’investigation, ouvrant la porte aux scandales politico-financiers. Les avocats d’affaires n’ont pas tardé à faire appel à nous… »
« Les avocats ne sont que les porte-parole de ceux qu’ils défendent, tempère Thierry Herzog. Ils tentent de convaincre, mais leur pouvoir est très relatif au regard de celui des politiques. Encore que, s’ils avaient vraiment du pouvoir, Dominique de Villepin aurait été condamné dans l’affaire Clearstream, et j’aurais gagné notre procès contre les poupées vaudou ! C’est bien le procureur qui a l’opportunité des poursuites, et le juge qui a le dernier mot. L’avocat a le devoir de faire son job, mais il ne maîtrise rien.
« Si tu veux être aimé des journalistes, il faut leur donner des infos exclusives. »