L'œuvre de Marot est assez considérable et assez inégale en même temps. Durant le premier tiers de sa carrière, il continua la tradition des Meschinot, des Crétin, des Molinet, et ses poésies ne sont guère, alors, que des pastiches gâtés par l'allégorie, la mythologie, l'emphase, l'obscurité de la construction. Tel est le caractère du premier recueil de ses poésies, publié en 1529, sous le titre de l'Adolescence Clémentine, et comprenant, outre les petits poèmes du Temple de l'Amour, de la Queste de fausse Amour, du Jugement de Minos, quelques épitres, complaintes, ballades, rondeaux, dizains, chansons, compliments, déclarations, épitaphes, presque toutes œuvres de commande sur les événements du jour, écrites par un poète de cour.
C'est une existence étrange que celle de Clément Marot : existence vagabonde, remplie de soucis et de persécutions qui eussent paralysé le talent de tout autre, et qui contribuèrent, au contraire, à développer, à affiner le sien, beaucoup mieux que ne l'auraient pu faire le calme et la tranquillité relatives dont il jouit durant plusieurs années.