Quel revirement.
Disons que… J’ai décidé, puisque je suis voué aux Enfers, de me damner avec application.
Soudain, une étrange comparaison me traversa l’esprit : j’eus l’impression de voir Perséphone manger ses graines de grenade, se condamnant ainsi aux Enfers. Et moi, étais-je Hadès qui convoitait le printemps, le dérobait, le condamnait à une nuit éternelle ?
Ma seule vulnérabilité, c’était elle.
Est-ce qu'un cœur mort et gelé pouvait encore se briser ? Le mien en semblait capable.
- Edward, dit Bella.
Je me figeai, regardant ses yeux clos.
M'avait-elle vu, était-elle éveillée ? Elle semblait endormie, mais sa voix avait été si claire...
Elle soupira calmement, et bougeant à nouveau, se roulant sur le côté.
- Edward... répéta-t-elle doucement.
Elle rêvait de moi.
Est-ce qu'un cœur mort et gelé pouvait battre à nouveau ? Le mien en semblait capable.
- Reste, soupira-t-elle. Ne pars pas. Je t'en prie...ne pars pas.
Elle rêvait de moi, et ce n'était même pas un cauchemar. Elle voulait que je reste avec elle, là dans son rêve.
Je débattis pour trouver des mots pour nommer les sensations qui se déversèrent en moi, mais aucun mot n'était assez fort pour les contenir. Pendant un long moment, je m'y noyai.
Quand je refis surface, je n'étais pas le même homme qu'avant.
Ma vie était un minuit éternel et immuable. Pour moi, c'était inévitable, il serait toujours minuit. Alors comment était-il possible que le soleil se lève, là maintenant, au milieu de ce minuit ?
Je lui devais maintenant de faire la chose à faire. De cesser de me leurrer en me répétant que je risquais seulement de m'amouracher d'elle.
Après tout, qu'elle importance si je partais, puisque Bella ne me verrait jamais comme je souhaitai qu'elle me voit ? Puisqu'elle ne m'estimerait jamais digne d'être aimé ?
Un cœur mort et geler pouvait il se briser ? J'eu l'impression que le mien, oui.
Mon existence se résumait à un minuit infini et immuable. Par nécessité, il en irait toujours ainsi. Alors, d'où venait ce soleil, qui, soudain, se levait sur mon minuit?
Soudain, une étrange comparaison me traversa l'esprit: j'eus l'impression de voir Persephone manger ses graines de grenades, se condamnant ainsi aux Enfers. Et moi, étais je Hades qui convoitait le printemps, le derobait, le comdamnant à une nuit éternelle ?
Sauve-toi, Bella, fuis-moi ! Je t’aime trop. Ce n’est bon ni pour toi ni pour moi.
Toute seconde enfuie me blessait plus que jamais.
-C’est le crépuscule. Encore une fois. Une autre fin. Aussi parfait qu’ait été le jour, il faut qu’il meure.