Contes et légendes

Je suis très intéressée par le personnage historique de "Vierge rouge" ou de "la bonne Louise" qu'est Louise Michel, portée par un engagement sans faille pour la justice et l'égalité, en tant qu'institutrice, sur les barricades de la Commune, pour les déportés et les Kanaks en Nouvelle-Calédonie. J'avais beaucoup apprécié la lecture de sa correspondance à la fois poétique et militante avec Victor Hugo.
Mais la lecture de ses contes m'a déçue. Pour moi, c'est du "sous George Sand". Je veux dire par là que ces contes se déroulent dans un cadre champêtre qui peut évoquer la dame de Nohant, mais sans la beauté poétique de son écriture. Les personnages de L. Michel sont très caricaturaux : ainsi, le personnage du vieil instituteur de campagne est irréaliste, tellement dévoué à son village et à ses habitants, il semble un patriarche biblique tant il apparaît parfait. Les contes sont donc baignés dans une religiosité qui m'a presque déroutée venant de Louis Michel.
Cela tient sans doute au but de l'écriture comme le suggère le poème d'ouverture : ce sont des contes à visée morale, qui visent à instruire de petits enfants. C'est donc plus l'institutrice qui a écrit que la révolutionnaire.
Je retiens cependant le dernier conte, bien plus drôle et grinçant qui décrit une famille de nouveaux riches snobs et parvenus mais très bêtes.

J'ai appris il y a peu que Louise Michel, outre ses activités révolutionnaires, avait écrit de courts récits. Désirant quelque chose d'un peu plus léger que ma lecture précédente, ce recueil disponible gratuitement en ligne m'a paru une bonne idée pour voir ce que Louise Michel pouvait faire comme écrivaine. En fait, je me suis aperçue que ce n'est pas ce livre que je voulais lire, je voulais des histoires écrites lorsqu'elle était au bagne en Nouvelle Calédonie, alors qu'ici il s'agit d'un livre publié quelques années après, et qui sont des petites histoires morales à destination des enfants. Même s'il date d'après le bagne, c'est un livre qui semble écrit par l'institutrice qu'a été Louise Michel plutôt que par l'intellectuelle engagée.
C'est donc une lecture bien gentille, bien morale, on n'est pas loin de la Comtesse de Ségur, mais sans le côté religieux et chez les pauvres gens. Mais il semble qu'il suffise d'avoir de la volonté et l'on peut tout résoudre : la pauvreté dans un village, l'ignorance, l'avarice… Tout cela est très moral et très manichéen. Des nouvelles pour l'éducation des enfants comme je crois qu'on n'en fait plus aujourd'hui.
Un livre à lire pour son intérêt historique, peut-être, pour voir une autre facette, bien moins connue, de Louise Michel. Et il faudra que je lise ce livre de nouvelles canaques en espérant qu'il soit plus original.