Ce recueil comprend 2 histoires : "Gotham by gaslight" paru en 1989 et "Master of the Future" paru en 1991. Ces histoires se déroulent dans un passé alternatif aux alentours de 1889 pour la première histoire et 18 mois plus tard pour la seconde. "Gotham by gaslight" est le premier titre paru a posteriori dans la ligne des Elsewolrds, un concept où les héros de l'univers DC apparaissent dans une autre époque ou dans d'autres conditions que leurs origines traditionnelles.
Dans "Gotham by Gaslight", Bruce Wayne évoque un rêve récurrent de chauve-souris avec
Freud tout en mentionnant son apprentissage avec un célèbre détective londonien de l'époque. Il revient à Gotham et décide d'utiliser une méthode peu orthodoxe pour traquer le meurtrier de ses parents : se déguiser en chauve-souris. Curieusement son retour aux États Unis coïncide avec d'atroces crimes qui présentent toutes les particularités de ceux commis un an auparavant à Londres par un mystérieux tueur en série surnommé Jack l'Éventreur.
Cette intrigue a longtemps été considérée parmi les meilleures de Batman et franchement je suis bien incapable de comprendre pourquoi. le scénario se contente d'enfiler des scènes convenues et superficielles sans développer aucun personnage ou aucune conséquence. Les actions du Ripper sont celles d'un meurtrier lambda qui n'arrive pas à provoquer d'inquiétude et encore moins d'effroi chez le lecteur. le commissaire Gordon apparaît, mais il peut être remplacé par n'importe quel autre policier sans que ça fasse de différence. Alfred Pennyworth est dépourvu de tout humour. L'intrigue est linéaire et plate. La conclusion est évidente dès la troisième page. Coté illustrations, il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de Mike Migonla agréable à regarder mais très loin de la maestria graphique de Hellboy. L'encrage de P.
Craig Russell est délicat et ouvragé comme à son habitude. Mais à part quelques décors évocateurs, les dessins sont trop figés pour l'histoire. Et la mise en couleurs de
David Hornung repose sur des couleurs sombres qui noient les à-plats de noir dans une boue difficilement lisible.
Par comparaison, la deuxième partie fait figure de grande réussite. le scénario est également de
Brian Augustyn et il a choisi un thème plus original et un développement plus important du personnage principal. Dix huit mois se sont écoulés depuis les événements de Gotham by Gaslight, Bruce Wayne a remisé son costume de chauve-souris dans la grotte car il a atteint le but qu'il s'était fixé : venger la mort de ses parents. le maire de Gotham a organisé une exposition universelle qui doit se tenir dans quelques semaines et un olibrius du nom d'Alexandre LeRoi menace de détruire Gotham s'il n'est pas nommé maire. le scénario marie intelligemment
Robur-le-conquérant de
Jules Verne avec un Bruce Wayne qui doute de l'utilité de Batman. le scénario présente des personnages attachants qui ont une véritable épaisseur. Les dessins d'
Eduardo Barreto révèlent une solide connaissance des costumes et des objets d'époque et une vraie compréhension de l'urbanisme. Sa pleine page exposant le terrain de l'exposition avec ses pavillons est magnifique et crédible.
Ce tome constitue donc une lecture mi-figue mi-raisin dans laquelle l'histoire la plus célèbre ne tient pas ses promesses, alors que la suite est très agréable et divertissante.