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J'avais connu John Stuart Mill étudiant, comme économiste classique libéral. Je le découvre aujourd'hui philosophe progressiste, féministe, sensible et... avignonnais durant une partie de sa vie...
Se fixant comme objectif suprême le bonheur, l'utilitarisme de cette fin XVIIIème puise ses racines hédonistes dans l'antiquité d'Aristippe et Epicure, mais ne s'y résume pas. de même, J.S. Mill répond aux a-priori de celui qui serait tenté de le réduire à une morale cynique et égoïste, ou à l'absence de morale. Il s'agit bien de définir un souverain bien collectif. En cela, plus pragmatique, mais aussi moins élégant, J.S. Mill rejoint Kant et Platon, qu'il critique.
Prolongeant Jérémy Bentham, mais à mon goût avec plus d'humanisme dans la démonstration, J. S. Mill gagne vraiment à être connu autrement que par l'exégèse assez insipide des économistes libéraux, aux côtés de Ricardo et A. Smith...
La lecture n'est pas aisée, mais assez rapide... enrichissante, sans être enthousiasmante.... stimulante, sans forcément emporter l'adhésion sur tout, 150 ans plus tard...
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Le but de la morale est le bonheur du plus grand nombre. Même un acte motivé par l'égoïsme est moral s'il est socialement utile, autrement dit s'il apporte du bonheur et du plaisir (entendu comme l'absence de douleur).
Beaucoup de causes de malheur pourraient être évitées grâce à une meilleure répartition des richesses, l'éducation pour tous, les progrès de la science.
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Cet ouvrage est un accueillant assemblage de petits paragraphes aérés, titrés et organisés. John Stuart Mill nous propose sa pensée : l'Utilitarisme.

Je suis principalement frappé par cette pensée en cela qu'elle est intuitive et puissante à la fois. Aujourd'hui, il devient immoral de contredire son principe directeur : le bonheur pour le plus grand nombre. Lorsqu'on agit, il est inconcevable d'accepter que notre action causera plus de malheur que de bonheur dans le monde, en général. Qui peut cautionner, en connaissance de causes, agir pour son bonheur tout en causant plus de malheur à autrui ou à soi même ? C'est bien compliqué à défendre. Paradoxalement, cette pensée est d'une puissance incroyable. Il est étrange qu'elle ne soit pas adoptée unanimement. Dans le domaine judiciaire, on pourrait répondre à bon nombre de questions épineuses (peine de mort, condamnations...). En effet, si apporter une plus lourde peine produit plus de bonheur, en dissuadant d'autres de causer du malheur à quelqu'un en agissant illégalement, qu'en causant le malheur du condamné, cette décision d'alourdir la peine est "utile". Au contraire, si instaurer une peine de mort ne dissuade personne de tuer, ce qui cause toujours le même malheur aux tués, mais cause un nouveau malheur en tuant le condamné, le bilan utilitariste bonheur/malheur n'est pas favorable. Profitez en, c'est la seule fois que vous pouvez affirmer qu'un calcul mathématique est humain. Cette doctrine est applicable partout.

John Stuart Mill introduit aussi la notion de qualité des plaisirs. Sa célèbre citation résume bien cette idée: "il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait". Il dira que certains plaisirs ont plus de valeur que d'autres dans la balance utilitariste. Par exemple, lire a plus de valeur que de fumer une cigarette. Comment évaluer cela, me diriez-vous ? Mill vous répondra: "De deux plaisirs, s'il en est un auquel tous ceux ou presque tous ceux qui ont l'expérience de l'un et de l'autre accordent une préférence bien arrêtée, sans y être poussés par un sentiment d'obligation morale, c'est ce plaisir-là qui est le plus désirable." Pour savoir si la cigarette est moins désirable que la lecture, je demande à tous ceux qui lisent et qui fument de me dire ce qu'ils préfèrent. A eux de faire un réel calcul cout bénéfice engageant ces deux pratiques afin de définir la meilleure. Mill parlera de "dignité" pour définir une activité préférable. C'est un peu flou comme notion mais cela permet de saisir les grandes lignes. Cette méthode d'évaluation des plaisirs est très intéressante. En effet, en "sondant" un grand nombre de personnes, on peut arriver à classer objectivement les pratiques selon le bonheur ou malheur qu'elles apportent. Qui est mieux placé ici pour évaluer le plus agréable entre fumer et lire, que quelqu'un qui fume et qui lit ? Cependant, loin d'être à jeter, cette méthode est beaucoup trop dépendante de facteurs subjectifs, du contexte sociétal ou encore de lacunes culturelles de la part des sondés. Retour en 1920, entre fumer et lire, beaucoup plus de personnes choisiraient de fumer qu'en 2020. Depuis 1920, le contexte social a évolué (fumer est mal vu) tout comme la culture sur le sujet (on sait que fumer tue).

Sinon, ce livre est une bonne lecture. La moitié du temps, je me suis perdu et je n'ai pas réussi à accrocher aux mots de Mill. En effet, il répond souvent à des critiques de son temps à travers des réponses qui me paraissent ennuyantes par leur évidence. Aussi, Mill s'éparpille beaucoup sur la notion de devoir, son lien avec la morale ou encore la justice. Quelquefois, c'est passionnant, d'autres fois, je me suis dit: "Quel rapport ce passage a avec le reste du livre ?". Ce livre n'est en aucun cas une perte de temps : approfondir la pensée de Mill me fut très utile. Aujourd'hui, lorsque j'agit, je m'exerce à faire un calcul utilitariste afin de juger la valeur de mon acte. A mon avis, si vous voulez simplement prendre connaissance de la morale de Mill, je vous invite à regarder des vidéos Youtube de vulgarisation. A contrario, si l'état d'esprit de Mill vous intéresse, ce live est fait pour vous.

Luc
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Livre intéressant où Mill nous explique que chacun cherche le plus brand bonheur possible.
Intéressant pour les éléments sur la loi, les sentiments, l'expérience; las science qui portent des espérances énormes.

Intéressant mais pas indispensable.
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30 septembre
L''ouvrage fonctionne par objections, éventuelles ou réelles, et réponses.
Mill ne se contente pas de l'utilitarisme laissé par Bentham. Il veut rendre le principe d'utilité plus humain : les droits individuels, la dignité humaine, le développement des facultés qui s'éloigne du sensualisme de Bentham, tout cela participe au progrès de la société, et même le constitue. Et, pourtant, il ne renonce pas à l'utilitarisme : la société n'est pas un agrégat, mais le critère moral est toujours dans les conséquences de l'action sur le bonheur collectif.
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Ouvrage posant les fondements de la doctrine de l'utilitarisme qui connaîtra des fortunes diverses mais toujours vivace aujourd'hui.

L'intérêt intellectuel n'est pas fou, la démonstration philosophique non plus.

Intéressant en tant que livre fondateur du mouvement.
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Un livre de base sur l'utilitarisme anglais, après Bentham.
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