L’esprit est à soi-même sa propre demeure ; il peut faire en soi un Ciel de l’Enfer, un Enfer du Ciel.
Quoiqu'il puisse arriver, mon destin est le tien,
Je veux avec toi périr ou être sauvé:
Si la mort t'attend, alors la mort est ma vie;
Je sens tant en moi la nature qui nous unit,
Je m'attache à moi-même en m'attachant à toi;
Rien ne peut nous séparer; nos êtres ne font qu'un;
Ton corps est le mien et ta mort sera la mienne.
However I with thee have fixed my lot,
Certain to undergo like doom; if death
Consort with thee, death is to me as life;
So forcible within my heart I feel
The bond of nature draw me to my own,
My own in thee, for what thou art is mine;
Our state cannot be severed, we are one,
One flesh; to lose thee were to lose myself.
Bk IX, 952-959
Ce ne sont pas les lieux, c'est le coeur qu'on habite,
Qui fait du Ciel un Enfer, de l'Enfer un Ciel.
Ici je puis régner en paix c'est assez;
Une couronne même en enfer me fait roi:
J'aime mieux régner en enfer que servir au ciel.
The mind is its own place, and in itself
Can make a heav'n of hell, a hell of heav'n
Here we may reign secure, and in my choice
To reign is worth ambition though in hell:
Better to reign in hell, than serve in heav'n. (Bk I, 254-263)
Kérub déchu, la faiblesse est un acte ou une souffrance misérable, mais sois sûr de ceci : faire le Bien ne sera jamais notre rôle, mais faire éternellement le Mal notre seule réjouissance, car c’est le contraire de sa haute volonté, à laquelle nous nous opposons. Si donc sa Providence cherche à tourner le Mal en Bien, notre tâche sera d’inverser cette tendance et d’ouvrir la voie au Mal, à partir du Bien, entreprise qui, souvent, pourra réussir.
« Même en Enfer, régner est digne d'ambition ; mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel. »
de John Milton
Extrait du Le paradis perdu
Celui qui a vaincu par la force, n'a vaincu qu'à moitié son ennemi. (I, 647-682)
Sans amour il n'y a point de bonheur.
Disons plutôt, si l'art le peut dire, comment de cette fontaine de saphir les ruisseaux tortueux roulent sur des perles orientales et des sables d'or ; comment, en sinueuses erreurs sous les ombrages abaissés, ils épandent le nectar, visitent chaque plante, et nourrissent des fleurs dignes du Paradis. Un art raffiné n'a point arrangé ces fleurs en couches, ou en bouquets curieux ; mais la nature libérale les a versées avec profusion sur la colline, dans le vallon, dans la plaine, là où le soleil du matin échauffe d'abord la campagne ouverte, et là où le feuillage Impénétrable rembrunit à midi les bosquets.
(Traduction de Chateaubriand)
Ainsi parla le faux dissimulateur sans être reconnu ni l'homme ni l'ange ne peuvent discerner l'Hypocrisie : c'est le seul mal qui dans le ciel et sur la terre, marche invisible
Celui qui a vaincu par la force, n'a vaincu qu'à moitié son ennemi.
(Traduction de Chateaubriand)