AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,97

sur 326 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Le grand jeu"... ou plutôt devrais-je dire "le grand JE"; tout un programme... La 4ème de couverture nous parle d'une auteure "considérée comme l'une des voix les plus singulières de la littérature française actuelle". Là-dessus, je n'irai pas dire le contraire. Niveau singularité, on est amplement servis! Mais je m'attendais clairement à autre chose... et j'ai été déçue. le résumé est tourné de telle manière qu'il en devient presque mensonger. On s'attend à une sorte de voyage initiatique qui tournerait presque au thriller! Enfin, moi, c'est comme ça que j'avais compris l'entrée en scène de "la mystérieuse ermite". Au lieu de quoi on se retrouve avec un livre extrêmement froid (on ne connaît même pas le nom de la narratrice!), bourré d'analyses cliniques et de descriptions futiles vues qu'on ne sait même pas où se situe l'action (dans les "montagnes", mais encore?) Si le but était de donner au récit une dimension universelle, pour moi c'est un plantage en beauté!

Je l'ai lu jusqu'au bout par curiosité, mais sans aucune passion ni même le moindre intérêt. 180p des préoccupations métaphysiques d'une femme anonyme sur laquelle on ne saura au final pas grand chose, si ce n'est qu'elle est un véritable couteau-suisse humain et qu'elle ne se prend pas pour la moitié d'une abrutie... A force de ne parler des autres êtres humains qu'en ces termes: "un envieux, un ingrat, un imbécile" (et on y a droit un sacré paquet de fois!), on se demande ce qu'ELLE peut bien avoir de si extraordinaire.

Alors oui, sur le plan technique Madame est très forte, et dans beaucoup de domaines (d'ailleurs la pléthore de termes d'alpinisme employés tout au long du livre nuit clairement à la lecture des pauvres profanes que nous sommes...) Sur le plan humain par contre, c'est morne plaine... Et j'ai envie de dire heureusement qu'elle s'est exilée dans la montagne car je n'aimerais pas l'avoir pour voisine... de +, ses penchants pour la bouteille et les substances illicites tendent à démontrer qu'elle n'a pas une vie si parfaitement contrôlée qu'elle voudrait bien le dire: comme tout le monde, elle cherche à s'évader de la réalité, et + souvent qu'à son tour...

Je m'attendais à suivre le cheminement psychologique (voire les réflexions philosophiques) d'une personne en quête d'épanouissement, d'accomplissement personnel. Mais en fait c'est très différent. Des interrogations, "elle" s'en pose à la pelle, mais peut-être pas les bonnes, ni de la bonne manière. Tout est sur-intellectualisé, et toujours biaisé par la (trop?) haute estime qu'elle a d'elle-même, et son mépris affiché à l'égard du reste du genre humain. Ca m'a laissé perplexe, et à la limite du mal de tête. En tous cas, si je suis maintenant beaucoup + calée en matière de noeuds, mousquetons et autres cordages, on n'a pas avancé d'un iota sur le chemin de la sagesse.

On nous parle de "journal de bord"; je l'attends toujours. Parfois, quand un livre est très différent de l'image qu'on s'en était faite, on est agréablement surpris. Là, malheureusement, c'est un flop total. C'était bien la peine de coller dessus un énorme bandeau "Rentrée littéraire 2016"! Toujours se méfier des livres et des auteurs "tendance"... Ce livre est totalement plat et linéaire, malgré la hauteur des pics qui entourent la narratrice: il n'y a pas de fil rouge, pas d'intrigue. Aucun repère temporel si ce n'est les saisons. On n' a donc pas la sensation d'avancer, de partager une tranche de vie. Mais plutôt celle d'observer une personne qui écrit pour elle-même et ne s'adresse à personne d'autre. Il n'y a pas d'enseignement à tirer de ce récit qui m'est apparu avant tout comme un "trip égotique".

Pas trace ici non plus de la moindre poésie: la narratrice étouffe dans l'oeuf tout ce qui fait la beauté de l'instant. Ainsi, observant des nappes de brume pareilles à de la crème fouettée, elle ne songe qu'à la composition atomique du brouillard... Tout est si froid et impersonnel! On lit les péripéties d'une personne dont on ne sait RIEN; comment, dans cette situation, ressentir ne serait-ce que de l'empathie? La seule "relation" qu'elle entretient, avec "l'ermite", est extrêmement déroutante, et parfois même à la limite du malsain. Peut-être n'ai-je pas su saisir le message sous-jacent, mais cela m'a laissée plutôt mal à l'aise, et dubitative: tout cela est-il réel? Ou après tout n'est-ce qu'un effet des substances que la narratrice ingère en quantité? le livre se termine sur une perturbante considération: "mais elle est complètement défoncée, ou quoi?" Je n'ai toujours pas bien compris en quoi consistait son "entraînement général", et rien dans ce livre ne m'a donné envie d'en savoir +...
Commenter  J’apprécie          469
J'ai joué et j'ai perdu. Jusqu'ici, aucun roman de Céline Minard ne m'avait tentée malgré les louanges et les prix. Mais ce thème, une femme qui décide de s'isoler et de vivre en autarcie loin du monde et de ses paillettes a suffisamment éveillé ma curiosité pour que je franchisse le pas. Non, pour être honnête, c'est l'entretien avec l'auteure relaté sur trois pages dans Télérama qui m'a définitivement convaincue.

Sauf que... Sauf que je me suis faite une idée fausse de ce livre. Je l'ai imaginé bien autrement qu'il n'est en réalité. Je ne m'attendais pas à cette approche si intellectuelle. Je ne m'attendais pas non plus à ces longs descriptifs liés à l'alpinisme... Alors en refermant le livre, je suis restée perplexe. Consciente de l'intelligence du propos, mais totalement hermétique à ce que je venais de lire. Peut-être parce que le cérébral prend le pas sur l'émotion, éloignant toute possibilité d'empathie.

C'est une sorte de misanthropie qui a mené la narratrice à se retirer du monde et à tenter une expérience, un Grand Jeu comme elle le nomme. Elle a fait construire un refuge de montagne high tech, autonome en énergie et entreprend d'y vivre seule, avec quelques provisions, du matériel de montagne et de bricolage, de quoi cultiver quelques arpents de terre et produire ce dont elle a besoin.

"J'ai investi cet environnement et ces conditions qui me permettent de n'être pas dans l'obligation de croiser tous les matins un ingrat, un envieux, un imbécile."

Observation de la nature, randonnées et escalade, elle explore son territoire, tente de faire corps avec les éléments pensant n'avoir pour compagnie que quelques représentants de la faune sauvage. Jusqu'à une rencontre insolite avec une ermite, une très vieille femme qui semble directement sortie d'un livre de contes et légendes. La solitude est brisée. Peut-il encore y avoir un Jeu ?

"J'ai essayé. On ne peut pas jouer seul aux échecs. On ne peut pas s'oublier au point de se surprendre. Peut-on s'oublier au point de s'accueillir ?"

Au rythme de ses journées d'isolement et tandis qu'un lien muet finit par se tisser avec la vieille femme, la narratrice reconsidère son expérimentation à l'aune de sa relation avec les autres et avec elle-même. Et se pose la question de la liberté à laquelle elle aspirait. Se couper des autres rend-il plus libre ?

"Et si la retraite n'était pas du tout, au fond, une réponse sauvage mais une erreur de calcul, un calcul erroné ? Si se retrancher c'était s'enfermer avec un ingrat, un oublieux, un imbécile ? Si s'éloigner des humains c'était céder à l'affolement ? Refuser de prendre le risque de la promesse, de la menace."

Comme je le disais un peu plus haut, il y a des questionnements intelligents, qui interpellent car nous avons tous eu au moins une fois la tentation de fuir, disparaître, casser tous ces liens sociaux contraints. Mais ces courts passages viennent entrecouper de très longues pages qui racontent en détail (techniques) les marches et les ascensions de la dame et qui ne peuvent qu'ennuyer quiconque n'est pas féru d'alpinisme. Au final, ce sont ces courts passages que je retiens et je regrette que la démonstration de son propos ne se fasse pas de façon plus fluide, plus agréable, plus émotionnelle.

Bref, j'ai fait ma propre expérience et c'est raté, il m'a manqué le plaisir d'une intrigue, l'intérêt d'une histoire, l'évasion tout simplement.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          352
Pas vraiment un grand jeu pour moi...me suis senti un peu perdu plusieurs fois dans ces multiples sorties en montagne en cherchant les meilleurs passages , pas ceux du livre, mais ceux de l'alpiniste qui cherche sa voie...me suis senti totalement égaré dans les réflexions trop intellectuelles et puisantes voir épuisantes de l'auteur quand elle se lance dans son grand je....bref me suis ennuyé malgré un grand talent dans l'écriture , un scénario original et un début de roman très séduisant ...à vous de voir.
Commenter  J’apprécie          202
On est quelques-uns a à avoir cru, au vu de Faillir être flingué, que Céline Minard allait devenir l'une de nos principales romancières avec un style et une originalité que très peu pouvaient égaler. Là-dessus, voici qu'arrive le grand jeu, qui laisse sans voix, mais pas pour la bonne cause. Qu'est-ce donc que ce livre qui accorde aussi peu d'attention à la narration ? Certes, d'autres écrivains ont su nous passionner en ne décrivant que des impressions ou sensations sans avoir à leur disposition un récit digne de ce nom. Mais dans le grand jeu, il y autre chose qui gêne et c'est le ton. L'histoire de cette recluse volontaire à haute altitude est celle d'une fichue égoïste qui a l'air de penser que rien ne vaut le coup en dehors de ce qui tourne autour de sa petite personne. On cherche en vain un peu d'ironie de Céline Minard vis-à-vis de ce personnage imbu de lui-même et qui a décidé que la fréquentation de la société représentait bien trop d'efforts d'autant qu'elle était plutôt méprisable (la société). Sans doute commet-on l'erreur de confondre Céline Minard avec son "héroïne" mais la romancière l'a bien cherché et on ne peut décemment lui reprocher de chercher la sympathie du lecteur. Qui plus est, la majeure partie du livre est assommante, sans enjeux, avec des descriptions à n'en plus finir des difficultés rencontrées par cette aventurière du moi hypertrophié et ses bonheurs devant son potager. Ah oui, elle rencontre tout de même une étrange ermite au nom chinois avec qui elle partage des soirées bien arrosées. Et puis ? Rien du tout. Tous les chemins mènent au rhum mais ils sont bien escarpés. le grand jeu n'est pas une purge parce qu'il n'a pas le temps de l'être, il est trop court. Mais c'est tout juste.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          190
Je suis complètement passé à côté de ce roman. Soit je ne l'ai pas compris, soit il est complètement raté.
Une femme décide de s'isoler en haute montagne pour une expérience de survie. Alors qu'elle ne s'y attend pas elle y rencontre un autre être humain.
Mais le roman part dans tous les sens, très technique dans les descriptions sur l'alpinisme et le reste est assez incompréhensible.
Commenter  J’apprécie          52
Céline Minard, née à Rouen en 1969, est un écrivain français. Après avoir étudié la philosophie elle se lance dans l'écriture. On lui doit déjà plusieurs romans comme le très remarqué Faillir être flingué (2013). Son tout dernier opus, le Grand jeu, vient de paraître.
La narratrice, une jeune femme dont on ne saura jamais rien, pas même le nom, s'est installée dans un refuge construit tout spécialement pour elle en matériaux dernier cri, dans un massif montagneux non identifié (les Pyrénées ou les Apennins peut-être, puisqu'il y a des isards ? Mais on s'en fiche !). Seule au monde en mode survie, quoique bien équipée. Grosse activité physique entre la découverte du territoire qu'elle s'est approprié, escalades et alpinisme, et mise en chantier de son potager ou coupe de bois. Eventuellement elle joue aussi du violoncelle et rédige son journal. Jusqu'au jour où, désagréable surprise, elle s'aperçoit qu'une autre ermite partage son domaine de jeu…
Cette retraite choisie a un but, se découvrir elle-même et au-delà, trouver sa place dans l'univers et le monde. La narratrice est énergique, douée pour ainsi dire de toutes les aptitudes (jardinage, alpinisme, bricolage de haut niveau…) on sent qu'elle mène son monde à la baguette, tout est prévu, calculé, envisagé. Rien ne peut lui échapper et on a l'impression que sa quête spirituelle va être rondement menée, comme une formalité, même si elle impose d'en passer par des épreuves.
L'écriture de Céline Minard colle à l'image de son héroïne, énergique ; mais aussi épurée, dotée d'un vocabulaire particulièrement précis. Cette première partie du roman est presque trop clinique, voire froide, comme un rapport d'expédition scientifique dont on commence à se lasser. Entre en scène alors, le second personnage. L'écrivain la joue maintenant intrigante, mystérieuse presqu'inquiétante et relance le bouquin. Sauf que le lecteur commence à perdre pied, on ne comprend plus très bien ce qui se passe et dans les faits et dans l'exploration spirituelle qui tourne en un méli-mélo de New Age/Bouddhisme zen dont on n'est même pas certain que ce ne soit pas une invention intellectuelle délirante résultant d'un retour d'acide ! (« Cette eau était bien meilleure que tout le LSD que j'ai absorbé dans ma vie »)
Si j'ajoute que le texte est truffé d'aphorismes – à moins que le terme koan soit mieux adapté ici - qui sonnent souvent creux (« Quelle limite y a-t-il à la durée du présent ? », « Est-ce que se gouverner soi-même, c'est nécessairement gouverner les autres ? »), quand j'ai refermé le livre, j'étais plus que dubitatif sur ce que je devais en penser : était-ce un roman intelligent ou bien un roman rusé fait d'un blabla joliment agencé ? A cette heure, je m'interroge encore.
Commenter  J’apprécie          50
"Peut-on vivre hors jeu pour obtenir la paix de l'âme ?" C'est l'hypothèse que pose l'auteur. Sa narratrice, une femme décide de s'isoler du monde (pourquoi ? c'est comme ça !) et s'installe en haute montagne dans des conditions difficiles mais choisies. Elle établit son habitat: refuge high-tech mais succinct, un potager, et pour seule compagnie la faune, la masse rocheuse, le flux d'une rivière et la plénitude d'un lac. Nous explorons avec elle un territoire au travers de longs descriptifs liés à l'alpinisme. Ces derniers peuvent être ennuyeux quand on est pas passionné d'alpinisme. Ce fût mon cas. Au cours de cette exploration, elle rencontre une ermite, personnage fantasque. Dès lors, l'isolement et la solitude visée est brisée. Son hypothèse de départ est donc à repositionner.

L'approche proposée par l'auteur est intelligente et philosophique. le lecteur est tantôt conduit à escalader des barrières rocheuses, établir des stratégies de survie, et à se questionner sur un état d'être profond. Celles que je retiens: "Quelle limite y-a-t-il à la durée du présent ?","Peut-on se porter secours à soi-même ?".

J'étais pourtant enthousiaste à la proposition du roman, néanmoins, je me suis sentie hermétique à la proposition littéraire et égarée dans une réflexion trop intellectuelle à mon goût.
Commenter  J’apprécie          40
Rien de répétitif dans les choix de Céline Minard, ils sont toujours nouveaux et souvent audacieux.

Dans le grand jeu, elle nous parle d'une expérience insolite, celle de vivre seule et isolée en haute montagne. Pour s'abriter du froid, de la chaleur et des multiples dangers que recèle le lieu, le personnage féminin de cette histoire a fait construire une sorte de ‘'tonneau'' perché à 2800m, doté d'un confort sommaire mais parfaitement habitable. Construit dans des matériaux high tech, il permet malgré des températures potentiellement extrêmes, de maintenir celle de l'intérieur à 20°. On ne connaît ni l'endroit où se situent ces montagnes ni le nom de la protagoniste. le propos n'est pas là, qui reste centré sur l'expérience. On suit ainsi cette femme dans son quotidien entre exploration de son territoire, culture de ses légumes, bains dans le lac et siestes en pleine nature ou à l'intérieur de son abri. Tout se passe conformément à ses souhaits jusqu'à la découverte de l'existence d'une femme moine, personnage mystérieux avec qui elle doit partager son bout de montagne.

Je me demande ce que Céline Minard a voulu dire ou transmettre avec ce roman, certes insolite mais ennuyeux et bancal. Ennuyeux car truffé de mots très techniques liés à l'alpinisme et de descriptions détaillées mais sans âme ni poésie qui empêchent le lecteur de se projeter dans le lieu. Bancal car l'histoire est émaillée de questions d'ordre existentiel autour de la promesse et de la menace qui ne sont pas développées. Restées à l'état d'interrogations, elles m'ont paru incongrues et sans intérêt.

Vous l'avez compris, je n'ai pas aimé ce livre qui m'a déçue. J'avais beaucoup aimé le précédent « Faillir être flinguée », je n'ai donc pas hésité à me lancer dans ce nouveau roman dont je trouvais le sujet intéressant. Je l'ai lu jusqu'au bout mais sans plaisir.
Commenter  J’apprécie          30
Lire des romans de la rentrée littéraire n'est pas une nécessité absolue d'autant plus lorsqu'on ne trouve rien qui nous tente. Mais bon, j'ai toujours l'espoir que comme dans la musique ou dans d'autres arts, la littérature évolue, sur la forme et sur le fond. Les auteurs français ont beaucoup donné dans l'expérimentation littéraire, il serait peut-être temps qu'ils renouent avec ce qui est le propre de la littérature : raconter une histoire (vraie ou fausse) de la façon la plus affinée possible. Mais apparemment, c'est trop demander. Evidemment, ce n'est pas une généralité mais quand même, globalement, c'est le reproche qu'on peut faire aux auteurs français : de se prendre pour des défricheurs quand on voudrait qu'ils soient des raconteurs.

Ce récit de Celine Minard partait d'une bonne intention : la narratrice décide, pour des raisons obscures (bien qu'elle égraine ici ou là une certaine forme de misanthropie) de s'isoler en haute montagne dans un caisson high-tech accroché à flanc de rocher et près d'un endroit où il lui est possible de cultiver un petit jardin et d'aménager un cellier. On n'a pas le droit non plus de savoir comment elle s'est prise pour faire installer tout cela mais on a, dans la première partie, le privilège de pouvoir suivre le cours de l'installation à tel point que j'avais l'impression de lire un bouquin scientifique, genre d'un géologue ou un chercheur en je ne sais quoi. Une fois installée, cette femme mystérieuse se lance dans des défis montagnards insensés, quittant son gîte quelques jours pour aller faire de l'alpinisme et accessoirement mettre sa vie en danger. Cette partie est tout aussi pénible et ne peut plaire qu'aux alpinistes amateurs.

Ce qui aurait pu changer la donne et mettre un peu d'émotion dans ce roman est sa rencontre avec une sorte d'ermite, qu'elle appelle "la nonne" avec qui elle parle très peu mais boit beaucoup de rhum. Je signale au passage que cette nonne est assez capée en alpinisme également. Mais cette relation qui aurait pu casser le caractère un peu trop technique de l'ensemble laisse un goût d'inachevé. Je n'ai jamais compris ce que l'une attendait de l'autre et j'ai encore moins compris les paragraphes méta-philosophiques qui closent chaque chapitre. Donc, je suis passé à côté de ce roman atypique, un brin perché (pardon pour le jeu de mots) et mal embranché.

Je ne fais pas une fixation sur le Goncourt mais je constate d'ailleurs que 'le grand jeu', malgré le fait que Céline Minard soit une auteure connue, ne figure pas dans la première sélection (pourtant très élargie) et je n'en suis pas surpris. Je ne le conseillerais même pas à un ami me faisant part de son souhait d'aller s'isoler quelques mois en haute montagne. Ce serait le desservir.

lecture sept 2016, sur liseuse kindle, 192 pages, éditions Rivages, parution août 2016, note : 1.5/5
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
Commenter  J’apprécie          31
Après un premier coup de coeur avec "La succession" de Jean-Paul Dubois, voilà ma première déception de la rentrée littéraire... J'étais pourtant très attirée par le sujet, j'étais même confortée dans mon choix par les nombreuses très bonnes critiques...

Une femme fait l'expérience d'une retraite solitaire en pleine nature. Elle tient un journal de bord. Et voilà un enchainement de faits nets et précis de son quotidien. L'exploration de son nouveau territoire et le récit de sa nouvelle vie se font de manière chirurgicale. J'aurais aimé du contemplatif. J'aurais aimé du ressenti. J'aurais aimé vivre par procuration cette nature sauvage. J'aurais aimé me sentir ébranlée par sa solitude. Mais non.

Les nombreuses interrogations qui ponctuent le roman se veulent progressives et évolutives avec l'expérience de la solitude mais sont redondantes pendant une bonne partie du livre : elles m'ont déroutée voire même m'ont agacées avec cette impression de lire des annales du bac Philo...

Alors quand même, paradoxalement, c'est lorsque survient l'inattendu (elle n'est pas seule, une nonne-ermite occupe déjà le territoire), c'est lorsque la solitude pesant devrait la déshumaniser, que l'écriture devient plus humaine et plus émotionnelle... de déroutée, je suis devenue déconcertée...

Bref, je n'ai pas été transformée par cette expérience solitaire et n'ai pas eu envie non plus de tenter de répondre aux moult questions philosophico-introspectives soit disant posées.

Alors, théories de la relativité et de la remise en question obligent : suis-je passée à côté ?
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (657) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}