Abandonnés...
Abandonnés à la
bienfaisance du sol
Qui achève notre marche,
Mollement écrasés, disjoints...
Nous nous éterniserons...
Au-dessus bavarderont d’autres joies
D’autres heures fragiles...
D’autres cœurs, d’autres chairs enfleront
Sous l’amour...
La lumière, les nuits seront toujours palpées par le rêve,
les yeux, le bonheur dureront...
Emiettés
Sillonnés par la marche annelée des vers
Nous nous éterniserons...
Mort, je m'égrènerai en toi…
Mort, je m'égrènerai en toi
Et non pas seulement mon corps
Mais aussi mes bonnes mes mauvaises
pensées
Tous les chemins que j'emprunterai
revivront en Toi.
Je veillerai dans ta chair, pour
l'émouvoir
Et ton esprit recevra le mien
comme un vent —
Tu ne cesseras de m'écouter —
Enseveli en Toi, pour que Tu me
chantes...
Hôpital Saint–Louis, 1932