Le temps qu'il fait à Middenshot est un livre qui nous fait rire et trembler. Comme le précise bien la préface - d'ailleurs élégante et fluide, il est rare de trouver un tel équilibre : être sans cesse sur une ligne de crête entre la comédie noire et le polar. La dernière fois que j'ai assisté à un tel numéro d'équilibriste, c'est devant Fargo des frères Coen.
On rit parce que chaque personnage s'empêtre dans lui-même au point de devenir parfois sa propre caricature. Pour quoi ? Simplement pour se prouver à soi-même qu'on a raison même quand on a tort.
Edgar Mittelholzer pointe très bien ce ridicule qui nous prend parfois quand on a peur d'abandonner une idée. Si on tient à elle, c'est parce qu'on tient par elle, nous montre
Edgar Mittelholzer dans une oeuvre où l'on rit, peu rassurés !
Et l'on tremble parce que l'auteur nous fait ressentir comme personne les ambiances. le vent, le brouillard, la neige deviennent des personnages avec lesquels nos antihéros doivent composer. A la lecture du livre, ces atmosphères nous enveloppent : c'est un roman totalement immersif !
Dernier point et non des moindres, si
Edgar Mittelholzer regarde, écoute, sent, décrypte si finement la nature humaine, il fait de même avec la nature. Par-là, il nous invite à un rapport moins conquérant avec elle, mais plus complice.
Riche, profonde et incroyablement amusante, cette oeuvre dévoile tout le charme et la classe de la littérature inclassable.