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3,56

sur 241 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
_ S''ils ont démoli l'ancien immeuble et construit autre chose à la place, ça appartient à un autre.
_ NON ! C'est une erreur répandue. Selon les lois Européennes sur la propriété, peu importe qui l'a construit. le bâtiment appartient toujours aux propriétaires légaux du terrain...
extrait du chap. "3em jour" (ici, les pages ne sont pas numérotées !)

Une grand mère et sa petite fille, prennent l'avion pour une histoire d'Expo lia Sion à Varsovie...

Sur les traces du Souvenir, Note d'Espoir
Gravée dans les mémoires, une page d'Histoire.
Dédiée aux victimes de la Shoah
Un roman Graphique de choix...

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Suite au décès de son fils, Régina Segal, une juive ayant fui la Pologne il y a soixante-dix ans, décide de se rendre à Varsovie, voyage qu'elle repousse depuis de nombreuses années, afin de régler avec le notaire ses droits concernant une propriété ayant appartenu à ses parents et dont ils ont été spoliés par les polonais lors de la seconde guerre mondiale. Pour ce retour aux sources des plus déstabilisants, la vieille femme est accompagnée de Mica, sa petite fille. le voyage, prévu pour une semaine, va se révéler riche en surprises et en découvertes. Si la ville s'est reconstruite sur ses ruines, certains visages du passé n'ont pas disparus et avec eux resurgissent des secrets enfouis depuis longtemps… Ce voyage dans le temps sera peut-être l'occasion pour Mica d'en découvrir plus sur ses origines et ainsi de se rapprocher de sa grand-mère…


« La propriété », prix spécial du jury au festival d'Angoulême en 2014, est un roman graphique prenant et bien mené qui nous plonge dans l'histoire d'une famille juive sur le point de renouer avec son passé. le dessin est simple mais très coloré et apporte une réelle fraîcheur à l'histoire pourtant torturée des Segal. Les personnages, quant à eux, sont haut en couleur, notamment celui de la grand-mère dont le caractère bien trempé et les réparties offrent une touche d'humour agréable et bienvenue. Sa relation avec sa petite fille, faite de non-dits et d'incompréhensions liées à la différence de génération, ne manque pourtant pas de tendresse et d'affection et s'avère très attachante.


L'intrigue, à priori simple, se dévoile par petits bouts et révèle des secrets anciens que l'on prend le plus grand plaisir à découvrir. On avance pas à pas, aux côtés de Mica, dans la découverte des origines de sa famille avec, en toile de fond, une histoire d'amour magnifique mais contrariée. « La propriété » est une bande dessinée touchante et joliment réalisée, qui soulève des sujets sensibles avec beaucoup de finesse et d'humour et dont on ressort ému. Une jolie découverte !
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• Régina Segal, petite mamie juive au caractère bien trempé, vivant en Israël, embarque à l'aéroport de Ben-Gourion pour un vol à destination de Varsovie, dont elle est originaire. Voyage d'agrément ou retour aux sources, à la recherche de ses racines?
• L'auteur, Rutu Modan, cite en préambule quelques mots, visiblement d'un membre de sa propre famille (Michaela Modan): "En famille, on n'a pas à dire toute la vérité, et ça ne s'appelle pas mentir."
• L'auteur aborde à travers ce roman graphique les secrets de famille et leur poids sur les épaules de ceux qui les portent, pensant faire au mieux en taisant leur part d'Histoire. Régina Segal entreprend ce voyage au crépuscule de sa vie, (accompagnée de sa petite-fille, une jeune femme nommée Mica), officiellement pour se renseigner sur la possible restitution d'un bien immobilier ayant appartenu à ses parents, avant leur déportation.
• L'auteure aborde donc de façon explicite le thème des Juifs spoliés de leurs biens durant l'occupation nazie et leur difficile restitution. Mais implicitement, elle revisite surtout l'histoire familiale par le biais de ce qui fut tu, passé sous silence, pour survivre, "passer à autre chose", oublier un passé trop douloureux pour s'autoriser une reconstruction.
• On perçoit très vite, à travers les mots et répliques de cette mamie un peu "pète-sec", que les liens avec la Pologne sont difficiles et douloureux, mais que ceux avec les Polonais eux-mêmes sont encore plus tendus et complexes.
• J'ai lu ce roman graphique en une soirée, le dessin s'attarde sur les expressions des visages et les tonalités chromatiques, jamais criardes, participent de cette teinte douce-amère du récit.
•Ce dernier s'étale en 7 chapitres, chacun correspondant à un des 7 jours du séjour de Régina et sa petite-fille Mica, à Varsovie. Plus les jours passent, plus la dame âgée habituellement impétueuse se referme et s'étiole sous le poids des souvenirs, alors que sa petite fille prend le contre-pied inverse, s'aventure dans Varsovie, fait des rencontres et enquête, attitude d'une jeunesse dans l'ignorance du passé et en parfait contrepoids au silence de sa grand-mère.
• "La Propriété" allie habilement la grande et dramatique Histoire avec la petite histoire: celle de Régina.
• Mais si l'histoire reste assez centrée sur Régina et sa famille, j'ai regretté que ne soit pas plus développé le contexte historique de l'époque, le sort des Juifs de Pologne ayant été particulièrement cruel : c'est sur le territoire polonais administré par les nazis que les camps furent installés. Et, sur 3,3 millions de Juifs polonais, 2,9 millions ont été exterminés. le roman graphique est peu traité sous cet angle historique et se focalise surtout sur les conséquences de ces événements sur l'histoire familiale. le personnage de Régina, maîtresse femme qui ne s'en laisse pas compter, mais s'effondre en silence une fois revenue dans sa Varsovie natale, m'a émue par cette blessure toute en pudeur, mais j'aurais aimé que lui soit faite plus de place, plus d'images du passé (en sépia peut-être pour marquer le contraste avec la Varsovie d'aujourd'hui), au lieu de quoi le lecteur observe une femme chanceler, changer d'humeur de façon cyclotimique et se refermer sur elle-même, sans trop en comprendre les raisons, attitude nous rendant le personnage presque inaccessible, alors qu'elle aurait tant à dire...
• Je regrette aussi en parallèle l'adjonction de personnages portant une intrigue qui ne m'est pas apparue nécessaire au récit (l'étrange et "collant" Avram Yagodnik). J'aurais préféré que la place qu'il prend soit plus dévolue à Régina, qui s'efface trop à mon goût au fur et à mesure du récit.
• Par contre, certaines scènes qui pourraient sembler anecdotiques sont très pertinentes, et, croquées de façon anodines par Rutu Modan, donnent énormément de force au récit: lors du vol-aller pour Varsovie, Régina est assise à côté d'un professeur accompagnant ses élèves sur les traces de la Shoah. Tout en mangeant son plateau-repas, il énumère les étapes de voyage de classe, comme un GO du Club Med son programme des distractions hebdomadaires: "Bon. Lundi, Treblinka. Mardi, Majdanek et les chambres à gaz". Et d'entendre répliquer les élèves derrière lui, tout à leur dissipation adolescente : "Su-per"...
Cette simple planche pose toute l'ambivalence de l'enseignement de l'Histoire: enseigner, éduquer, raconter pour que ne tombent pas dans l'oubli ces millions de victimes, pour que la barbarie ne reste pas impunie en recouvrant de silence ses exactions, pour que de futures mêmes causes ne mènent pas aux mêmes conséquences. Et pourtant, tout comme la science, je serai bien tentée de dire que, sans réelle conscience, L Histoire aussi ne deviendrait que "ruine de l'âme". Et à travers les silences lourds de Régina sur un drame personnel, on perçoit que raconter ses douleurs, ses traumas n'est pas chose aisée. L'Histoire pose des dates, éclaire des évènements, leurs conséquences... mais sans l'histoire personnelle des individus, sans les mots charnus mais pudiques de leur souffrance et de leur déchirements pour habiller le squelette synthétique de l'Histoire, cette dernière resterait une science froide.

Nota Bene:
-----------
Ce roman graphique fut publié pour l'édition française en 2013. Une loi promulguée en août 2021 complique la restitution des biens juifs confisqués par les nazis, puis nationalisés par le régime communiste après-guerre.
En 1989, après la chute du rideau de fer, les pays de l'Est avaient organisé la restitution des biens spoliés... à part... la Pologne, qui a laissé chaque individu tenter sa chance devant les tribunaux!
Le nouveau texte d'août 2021 impose dorénavant un délai de prescription de 30 ans pour faire une réclamation, bloquant ainsi presque toutes les demandes des descendants des victimes de la Shoah.
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« La propriété », c'est la raison pour laquelle une dame âgée, Régina Segal, accompagnée de sa petite fille Mica, va retourner en Pologne après avoir dû fuir ce pays 70 ans plus tôt pour se réfugier en Israël.
Mais ce retour au pays ne sera pas que l'occasion de régler une succession, à savoir récupérer un appartement dont sa famille et elle ont été spoliés, comme des milliers d'autres juifs.
Ce sera aussi l'heure des révélations et des retrouvailles avec son passé et ses nombreux secrets.
Cette bande dessinée nous raconte tout un pan de la vie de cette femme et de sa famille, avec ses secrets, ses non-dits, ses jalousies, ses mesquineries, et bien sûr, son lot de souffrance.
Je me suis attachée à cette femme âgée qui a traversé bien des épreuves et qui va se retrouver confrontée à un secret vieux de 70 ans.
Une bande dessinée fine et émouvante.
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Très belle BD , enfin je préfère le terme roman graphique qui est je pense l'appellation exacte .
Mica accompagne sa grand mère Regina en Pologne , dans l'avion , les ados sont surexcités , ils vont visiter des sites sensibles , des anciens camps de concentration , ils chahutent comme tout les jeunes de leur âge , le retour , sera presque silencieux , ils seront bouleversés bien sur .
Mica ne fait pas le voyage pour la même raison , elle n'a pas voulu que sa grand mère entreprenne ce long voyage éprouvant toute seule .
Dès le début le ton est donné , la vieille dame refuse de laisser sa bouteille d'eau à l'aéroport ,pour elle , les consignes de sécurité sont idiotes , ce passage donne nous montre l'intransigeance de Regina , son caractère bien trempé .
A l'arrivée à Varsovie , Regina a un choc en cherchant le numéro de téléphone de l'avocat qu'elle veut contacter , elle veut absolument reprendre l'avion du retour .
Dans cette quête de propriété comme le dit le titre , nous allons de surprises en surprises , faut il vraiment se méfier de tout le monde ? , faut il protéger le passé à tout prix ?
Pour cette dernière question , Regina est intraitable , il y a des secrets qu'il ne faut jamais dévoiler .
Les relations juifs et polonais sont nuancées , mine de rien , ce roman graphique aborde des thèmes très durs mais toujours avec un humour , une auto dérision , oui l'époque a changé , mais les histoires d'amour sont intemporelles .
Le changement de réaction des jeunes qui participent à ce voyage pour que certaines choses ne s'oublient jamais , m'a semblé très juste .Les relations entre Mika et sa grand mère aussi , certaines choses se sont transmises malgré les apparences .
Encore tellement de choses à dire mais je m'arrête là , je vous recommande chaleureusement cette BD , je pense qu'elle devrait être lue dans les écoles .
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Une jeune fille accompagne sa grand-mère à Varsovie où elle doit faire valoir le droit à une propriété dont elle a été spoliée pendant la seconde guerre mondiale parce qu'elle était juive.

Mais sur place, la vieille dame se fait évasive et fuyante et ne souhaite plus parler de ce bien alors que sa petite fille enquête...
Accompagnée d'un jeune guide, elle va lever le voile sur un secret de famille...

Une bande dessinée un peu compliquée au départ mais qui mêle la question des biens et des traces des juifs en Pologne à celle d'une histoire de famille. Intéressant.
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La propriété est un long roman graphique à tiroirs. Plusieurs intrigues s'entremêlent autour de cette propriété située dans le centre de Varsovie. Regina Segal, octogénaire avec un caractère de grand-mère juive bien trempé, revient à Varsovie deux mois après la mort de son fils. Sa petite-fille Mica l'accompagne. Dans l'avion elles croisent un ami qui va coller Mica dans ses déplacements à Varsovie.

Le comportement de Regina est d'abord particulier. Mais à mesure que le roman progresse, le lecteur va arriver à décrypter les sautes d'humeur de la vielle dame. Elle retourne à l'appartement qui était la propriété de son père. On découvre que ce bien a été vendu pour une bouchée de pain par le père de Regina au vieil homme, Roman, qui l'occupe avec une jeune femme qui tient un restaurant dans l'appartement. La vie est dure à Varsovie. Puis, il vient tout naturellement que Roman et Regina étaient fiancés, qu'elle est tombée enceinte mais a été écartée en Palestine. Reuben, le fils mort deux mois auparavant, est l'enfant de Roman. Pendant ce temps, Mica noue une idylle avec un jeune Polonais (originaire d'Ukraine en fait). Et elle entame les démarche pour récupérer les droits de propriété sur l'appartement (je passe les errements et les quiproquos).

On a une histoire d'amour, plutôt touchante et réussie. On a aussi l'idée de refaire sa vie à 80 ans. On a aussi l'idée de la diaspora juive. le nazisme est omniprésent. Et notamment via l'angle de la spoliation des biens juifs. L'insurrection de Varsovie est aussi abondamment évoquée. Bref plein des fils d'intrigues qui s'entrecroisent, le tout avec une bonne dose d'humour assez percutant, à froid et décalé comme je l'aime. Belle découverte.
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Première incursion pour moi dans le monde de la BD. L'album, qui se présente sous la forme d'un livre, m'est conseillé par la bibliothécaire et je ne suis pas déçue. Hasard des lectures, je viens de finir "Le mont-de-sable" dont l'action se déroule en Pologne - c'est aussi le cadre de "La propriété".
J'ai beaucoup aimé cette histoire de retour aux sources. Mica Segal accompagne sa grand-mère Regina à Varsovie, suite au décès de son père. le prétexte de ce voyage est de récupérer un appartement spolié durant la guerre aux parents de Regina.
Pour Mica, c'est l'occasion de découvrir le pays dont est originaire sa famille et mais aussi d'obtenir réparation. Pour Regina, je n'en dirai pas plus.
Je n'ai pas forcément été sensible aux dessins ou aux couleurs. En revanche, j'ai été touchée par le propos (le ghetto de Varsovie, l'exil, etc.) et par la façon dont l'auteur l'approche. L'ensemble n'est pas dénué d'humour de surcroît.
Enfin, j'ai apprécié de lire en peu de temps (moins d'une heure) une histoire bien construite, aux dialogues allant à l'essentiel - le tout dégageant, à ma grande surprise, de l'émotion.
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Je découvre avec cette BD, Rutu Modan et la bande dessinée israélienne… Ah non, pas tout à fait, puisque j'avais vu l'adaptation, magnifique, de Valse avec Bachir, de Ari Folman et David Polonsky. Ce n'est pas du tout le même style ici, mais un dessin assez simple d'apparence, d'apparence seulement. Les personnages dévoilent des expressions et des personnalités intéressantes qui se dégagent au fur et à mesure des pages. J'ai été surprise par le générique de fin, chose que je n'avais jamais remarqué dans les bandes dessinées et qui prouve que la dessinatrice travaille d'après ses différents protagonistes d'après modèles.
Et l'histoire dans tout ça ? Une grand-mère et sa petite fille se rendent en Pologne pour récupérer un immeuble dont leur famille avait été spoliée pendant la guerre. La grand-mère a un bon caractère entêté et surtout quelques idées bien précises de la façon dont ce voyage de retour va se dérouler… Un ami de la famille qui se trouve dans le même avion, se mêle de tout, c'est « l'agaçant de service » ! Mica, la petite-fille, rencontre un jeune polonais guide touristique et dessinateur également. L'histoire n'est pas simpliste, elle a de nombreuses ramifications et soulève des thèmes divers et variés. Pas une once d'ennui, et de très belles images, notamment celles de la couverture !
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En partance pour Varsovie avec sa grand-mère, Mica pense s'envoler pour un voyage mémorial sur la trace de ses ancêtres disparus dans les chambres à gaz de sinistre mémoire. La présence faussement amicale d'un compatriote Avram, la rencontre avec Tomasz un jeune et séduisant interprète et pardessus tout du vieux Roman vont donner un tour bien particulier à cette balade dans le passé. Il sera alors question de confiscation de biens, d'amours contrariés mais aussi d'avidité matérialiste bien contemporaine, de souvenirs qu'il ne faut pas trop réveiller mais aussi de blessures personnelles apaisées.
Ce qui aurait pu être un énième récit sur la Shoah et son impact sur les générations suivantes se transforme en une sorte d'enquête tragico-comique grâce à des personnages particulièrement bien troussés et attachants et d'un dessin étonnement simple aux couleurs joyeuses.
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