Vous avez l’allure d’un trafiquant de marché noir aux abois et votre titre de « baron » ne peut guère donner le change. Vous l’aviez choisi, je présume, en espérant qu’il vous apporterait aplomb et respectabilité. Cette comédie est inutile entre nous. Je vous connais de trop longue date. Rappelez-vous, baron, nos promenades dominicales. Du centre de Paris, un courant mystérieux nous faisait dériver jusqu’aux boulevards de ceinture ». La ville y rejette ses déchets et ses alluvions. Soult, Masséna, Davout, Kellermann. Pourquoi a-t-on donné des noms de vainqueurs à ces lieux incertains ? Elle était là, notre patrie.
Le plus gros des trois ,c'est mon père. Murraille est penché vers lui comme pour lui dire quelque chose à voix basse.Marcheret ,debout à l'arrière -plan,esquisse un sourire ,le torse légèrement bombé , les mains au revers du veston.
Il en a vu des dizaines ,comme ça ,qui se sont accoudés au bar,rêveurs ,et ont ensuite disparu.Impossible de se rappeler tous les visages.Après tout... oui.... si je veux cette photo,il me la donne.Mais je suis si jeune,dit-il ,et je ferai mieux de penser à l'avenir.
Nous aurons beau faire, nous ne connaîtrons jamais le repos, la douce immobilité des choses. Nous marcherons jusqu’au bout sur du sable mouvant.
Il ne se passe pas un jour sans que des rafles se produisent à la sortie des gares, des cinémas et des restaurants. Surtout éviter les lieux publics. Paris ressemble à une grande forêt obscure, semée de pièges. On y marche à
tâtons. Vous conviendrez qu’il faut vraiment avoir des nerfs d’acier. Et la chaleur n’arrange pas les choses.
Il n’est pas interdit de rêver au cours que prendraient nos vies dans un tel
décor. Des journées entières à lire ou à bavarder.
On est toujours curieux de connaître ses origines.
Il éprouvait cette exaspération qui vous prend toujours à vingt ans, par rafales, lorsqu’on ne sait à quoi employer sa vie. Au remords de causer de la peine à sa mère, se mêlait la colère de n’avoir que cinquante francs en poche... Ça ne pouvait plus durer.
Moi non plus, je n’aime pas beaucoup la politique. Ennuyeux, la politique ! — Rire bref. — Ce qui intéresse le public, ce sont les potins et les reportages.
Et les photos surtout ! Les photos ! J’ai choisi une formule... gaie!
Sa réputation devint bientôt détestable dans les milieux de la presse : on le traitait couramment de "planche pourrie". Il en a souffert, mais sa nonchalance et son goût de la vie facile le rendaient incapable de se corriger. Il craignait toujours de manquer d'argent et cette éventualité le jetait dans des états de transes. Il eût été alors capable de n'importe quoi, comme un drogué pour se procurer sa dose.