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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelquefois je me demande pourquoi je n'ai encore rien lu d'un écrivain qui semble être apprécié par beaucoup.
Tel était le cas pour Patrick Modiano ...
Voilà, et je pourrais dire en raccourci et en langage simple: ça , c'est fait ! comme une initiation un peu ratée que l'on met dans un coin de sa mémoire, enfouie bien profondément aux rayons des oublis ou des rendez-vous ratés.
Je suis restée sur le quai de la gare en regardant passer le train , je ne suis pas arrivée trop tard, non, j'ai hésité , mis le pied sur la première marche du wagon et suis redescendue sans regret ...
Le style est poétique,on se laisse facilement bercer par les phrases comme une ballade nostalgique ;la quête de l'identité se mêle au thème de la déportation, la fuite d'Ingrid puis le remords qu'elle porte toute sa vie comme un poids trop lourd pour elle et qui finit dans une chambre d'hôtel à Milan , tous ces sujets qu'habituellement j'apprécie n'ont pas déclenchés chez moi un réel bonheur de lecture ni d'émotion .

Cela peut paraitre mal jugé, mais peut-être n'avais-je pas choisi le bon ouvrage pour découvrir Modiano ?
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Dans ce roman de Modiano, deux histoires sont abordées, celle de Jean et celle d'Ingrid, elles se croisent brièvement, comme souvent dans les romans de Modiano, mais aucune ne paraît aboutir, comme si l'auteur avait abandonné le livre.

L'histoire d'Ingrid, une femme qui met fin à ses jours dans un hôtel à Milan sans qu'on en connaisse la raison, est un peu plus développée. On apprend en effet qu'Ingrid à l'âge de 16 ans s'est réfugiée sur la côte d'Azur avec un jeune homme appelé Rigaud pendant la guerre en 1942. J'ai bien aimé ce passage. Les jeunes gens sont en fuite et heureusement rencontrent de l'aide sur leur chemin.

Jean est fatigué de son métier et a décidé de disparaître, de tout arrêter et de se cacher dans les quartiers périphériques de Paris. Sa femme, Annette, parvient à le localiser et souhaiterait reprendre contact avec lui. Entretemps, on apprend que Jean a connu Ingrid et Rigaud, quand il était jeune homme sans le sou. le couple lui avait apporté son aide.

Les deux histoires sont donc assez décousues, pas abouties, comme deux nouvelles que Modiano aurait voulu réunir en un seul livre, alors que chacune d'elle aurait mérité d'être travaillée et étoffée individuellement. C'est dommage.
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Rédigé en 1990 ce court roman est en quelque sorte le prologue de celui que Modiano écrira en 1997 sous le titre de « Dora Bruder », du nom d'une jeune fille juive de 15 ans, fugueuse, arrêtée, déportée à Auschwitz et qui va l'obséder longtemps.

Voyage de noces est un roman de la quête d'identité, où le narrateur Jean B., explorateur, baroudeur, organise sa disparition à l'occasion d'un prétendu voyage vers Rio de Janeiro. En fait, il prévoit de s'installer dans de multiples hôtels le long de la ceinture intérieure de Paris : Porte Dorée, Barbès-Rochechouart, Porte d'Italie, en privilégiant une sorte de port d'attache dans l'hôtel avoisinant l'ancien Musée des Colonies et le zoo de Vincennes. Et sa mémoire réveille des souvenirs anciens quand, de passage à Milan, il apprend la mort par suicide d'une Française nommée Ingrid Teyrsen qu'il a connue autrefois tandis qu'il faisait de l'auto-stop près de Saint-Raphaël. Il replonge dans l'année 42, Paris est occupé et sombre chaque soir vers 17 ou 18 heures dans l'obscurité du couvre-feu.

Invité par le couple Ingrid Teyrsen – Rigaug, il découvre une page de l'histoire : nous sommes sous l'Occupation en 1942, Ingrid s'est enfuie de la maison de son père, juif autrichien, elle n'a que seize ans mais son compagnon, Rigaud la prend en charge et les jeunes gens se déplacent, de son hôtel particulier rue de Tilsitt au sud de la France. Rafles, police, observateurs dangereux, couvre-feu quartier par quartier dans Paris, angoisse d'être pris et ce père juif autrichien qui se morfond dans son deux-pièces du boulevard Ornano et diffuse une annonce pour retrouver sa fille.

Les lieux et les temps se télescopent, l'écriture est irrespirable et l'angoisse sourd à tout moment. 1942 ou époque moderne, les personnages et le narrateur semblent à la recherche d'une construction de leur vie. Curieusement, le style de Modiano, quoique extrêmement précis et évocateur, laisse l'impression dérangeante d'un monde qui ne livre que des impressions, sombres et inquiétantes, une menace à peine voilée.

« Il arrive qu'un soir, à cause du regard attentif de quelqu'un, on éprouve le besoin de lui transmettre, non pas son expérience, mais tout simplement quelques-uns de ces détails disparates, reliés par un fil invisible qui menace de se rompre et qu'on appelle le cours d'une vie » (p. 119)

 Patrick Modiano — En consultant de vieux journaux, en décembre 1988, je suis tombé, dans le numéro du 31 décembre 1941 de Paris Soir, sur l'avis de recherche de Dora Bruder. Cet avis de recherche m'a profondément troublé. J'imaginais ces parents ayant perdu la trace de leur fille le dernier jour de l'année. Et je voyais bien l'endroit où ils habitaient, je connaissais le quartier : le cinéma Ornano 43, à côté du 41 boulevard Ornano. La station de métro Simplon. J'ai eu un pressentiment. J'ai consulté le Mémorial de la déportation des Juifs de France que Serge Klarsfeld a publié en 1978. J'ai retrouvé le nom Dora Bruder, dans la liste des noms du convoi n° 34, du 18 septembre 1942, parti de Drancy pour Auschwitz. Pas de date ni de lieu de naissance, en face de ce nom, comme pour les autres noms qui figuraient dans cette liste. le nom suivant était Bruder, Ernest, 21.05.99. Vienne. Apatride. J'ai retrouvé le nom Bruder, Cécile, dans la liste du convoi du 11 février 1943. Ce qui m'a bouleversé, ce sont ces deux disparitions successives de Dora Bruder : celle annoncée dans l'avis de recherche, et la dernière, neuf mois plus tard. Et ces parents et cette fille qui tombent chacun à leur tour dans le néant. (entretien avec P. Modiano, Gallimard, 1995)
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Quand on lit Modiano, il faut le lire pour la description des évènements et pas dans l'attente du dénouement. Ainsi, on prend du plaisir à chaque page et on plonge dans un bain de nostalgie, où les personnages principaux s'ébattent et créent des vagues qui animent le récit. Ce roman m'a plu car je me suis laissé emporter par les vagues comme on surfe sur le passé.
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Petit roman qui nous apprend le vide. Un homme, 18 ans après, retourne dans certains lieux et se remémorent des souvenirs.
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Patrick Modiano a du style, c'est indéniable. de roman en roman, il ressasse les mêmes thèmes (la mémoire, l'Occupation, l'identité) mais il le fait chaque fois avec brio, et on se laisse prendre au jeu. Ce roman en est encore la preuve.
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