- Ah oui? Dit-elle en le menaçant de sa sacoche, si tu ne me lâches pas le morceau, je te fais une tronche à la coque, moi!
- C'est quoi ça?
- J'te coupe le dessus et je mange le jaune avec une petite cuiller.
S'il n'avait rien à cacher, il m'aurait dit où il est et vous aussi. Et puis d'ailleurs je m'en fiche. Elle ne va pas supporter qu'il ronfle et pète au lit.
Donc il va revenir.
La petite allait souvent la voir?
- Oui. Mais ces derniers temps, moins, à cause de sa mère qui clapote du couvercle.
- Comment?
- Qu'est djoum-djoum, quoi!
Mais est-ce que voler un mort, c'est vraiment du vol ?
c'est ça l'avantage avec les morts. On peut leur parler quand on veut parce que là-haut, ils ont le temps d'écouter puisqu'ils ne courent plus.
Regarder la télé par exemple. Ce qu’il préférait, c’était les documentaires. Une façon d’apprendre et de voyager en restant chez soi. Il aimait aussi « Le vrai journal de Karl Zéro ». Çui-là, il avait de sacrées couilles ! Mais ces idiots d’humains regardaient des feuilletons débiles. Alors lui, il dormait. Dormait, mangeait et se faisait une bottine au passage. Donc, il avait décidé, une fois pour toutes, de faire semblant d’être atteint de crétinisme, seule solution pour qu’on ne vienne plus le déranger.
- A propos, Hortense, tu es libre demain soir ?
- Heu, c'est pas de chance, c'est l'anniversaire de ma mère.
- Tiens, le mois dernier aussi !
- On le fête deux fois dans la famille. Quand elle est née, elle a dû aller en couveuse. Alors on fête aussi quand elle est sortie de sa couveuse.
J’aime voir les gens heureux autour de moi, c’est réconfortant. Mais souvent, la plupart ne sont pas conscients de leur bonheur.
C'était un ange, dit Nicky. D'ailleurs quand elle marchait, des plumes tombaient dans la rue.
La lumière est comme une robe de soie sauvage sur les rochers.