Envie folle de vacances, de plage et de repos. Pourquoi ne pas rejoindre ce charmant couple, les Magritte, sans oublier Jackie, leur adorable Loulou de Poméranie ?
Ils séjournent à l'hôtel de la Plage, dans la jolie station balnéaire très bon chic bon genre de Knokke-le-Zoute, en Mer du Nord. Il ne doit pas faire très chaud, mais qui ne tente rien n'a rien. Je ne connais pas la côte belge, mon séjour sera sûrement très dépaysant. Et puis avec les Magritte, je ne risque pas de m'ennuyer.
Et me voilà donc partie pour le deuxième volet des aventures de Magritte et Georgette.
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René et Georgette Magritte m'ont réservé, dans ce petit hôtel familial donnant directement sur la plage, une jolie chambre, avec une belle vue sur la mer.
Un rayon de soleil, c'est le moment d'en profiter. A peine mes valises défaites, direction la superbe plage de sable fin avec ses cabanons de plage d'un blanc immaculé. J'y retrouve le couple qui déjà savoure les plaisirs d'une sieste sous la douce caresse du soleil. Je m'installe confortablement sur une chaise longue, regarde quelques minutes le vol gracieux des oiseaux marins en écoutant le murmure apaisant de la mer. Puis je me plonge dans mon roman. Quel bonheur !
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C'est le moment que choisit Jackie pour aboyer. La chienne parait tellement agitée, creusant frénétiquement dans le sable tout en jappant que René et sa femme se lèvent et viennent à sa rencontre. En se rapprochant, quelle n'est pas leur surprise que de découvrir une main que Jackie vient de déloger du sable.
Les vacances à Knokke-le-Zoute commençaient si bien !
Fini la tranquillité. Très friands d'énigmes,
René Magritte et sa femme ont décidé jouer les détectives amateurs. Quoi de plus excitant que de traquer un meurtrier pour pimenter ses vacances !
« — Tu devrais faire attention, tu as tellement le goût du mystère que tu le provoques.
— Toi tu le crées avec tes tableaux. Moi je le cherche dans la vie. On se rejoint, chacun avec ses moyens. »
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J'adore l'univers surréaliste et énigmatique de René Magritte, le « plus grand peintre belge, qui fait parler les images pour traduire la pensée, et qui utilise la peinture pour penser et non pour s'exprimer ».
Nadine Monfils n'a pas son pareil pour dresser un portrait intime et attachant de l'artiste. le lecteur entre dans la tête de l'artiste pour y découvrir son enfance, la tendresse qui l'unit à sa femme Georgette, ses traits de caractère, ses amitiés, ses habitudes de travail, ses réflexions sur l'art, ses rêves qui se disséminent sur ses toiles et quelques clés permettant d'entrer dans son univers mystérieux.
« Grâce à Georgette, Magritte pouvait s'évader en toute tranquillité. Elle était sa plage et il pouvait naviguer sur la mer houleuse à bord de quelques vaisseaux fantômes. »
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Toute l'enquête se construit à partir de scènes des tableaux de Magritte et de nombreuses références littéraires.
« Ce qui turlupinait René, c'est que souvent, quand naissait l'idée d'un tableau, il existait un lien avec l'enquête qu'ils menaient tous deux. Il devait bien l'admettre, même s'il repoussait cette impression car il ne croyait guère aux liens surnaturels. »
Les suspects s'accumulent, le ramage n'étant pas forcément à la hauteur du plumage.
« Si l'on se réfère à
La Lettre volée d'
Edgar Allan Poe, nous avons pu rater l'évidence. Lorsque les choses sont devant notre nez, nous avons parfois tendance à ne pas les remarquer. L'esprit humain est habitué à prendre des chemins tordus, alors qu'il suffit la plupart du temps d'aller tout droit. »
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Dans ce récit drôle et enlevé, l'auteure réussit à mêler des personnages réels, tels que
Jacques Brel,
Hergé, ou le poète
Emile Verhaeren à la fiction.
Avec un humour décalé rassemblant un florilège d'expressions belges amusantes,
Nadine Monfils met à l'honneur la Belgique et sa belgitude.
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Même si la surprise du premier tome est passée, j'ai passé un très agréable moment en me cultivant. Les vacances avec les Magritte m'ont permis de m'évader. Les dialogues teintés d'humour prêtent à sourire.
La couverture un peu rétro est une grande réussite. Clins d'oeil à l'oeuvre de René Magritte, elle s'accorde également à l'ambiance globale du roman qui se veut léger, fantaisiste et malicieux.