Après "
Somb" que j'avais beaucoup aimé, je découvre aujourd'hui "
Je suis le feu" dans lequel j'ai été ravie de retrouver Victor Caranne, ainsi que Noémie, Marcus, ou encore les inspecteurs Baccaro et Babiack.
D'abord, il me faut dire que je me suis faite avoir exactement de la même façon : j'ai cru savoir assez rapidement l'identité du tueur, l'intrigue et le "pseudo-dénouement" allant dans ce sens au fil de la lecture, pour finalement tombée des nues dans les vingt dernières pages. Avec "
Somb" lu récemment en plus, j'aurais pu voir le coup venir. Mais que nenni, je tombe dans le même piège !
On a ici un mélange de thriller psychologique et de roman très très noir. Les meurtres, commis de façon très "particulière" et impliquant en plus des enfants, mettent nos protagonistes sous pression. L'autrice, donnant de temps en à autre le point de vue du tueur, arrive également à rendre l'enquête parfois malaisante.
Elle ne lésine pas non plus sur la psychologie de ses personnages, les uns esquintés, les autres fatigués ou excédés. On retrouve un Victor Caranne tel qu'on l'avait laissé dans "
Somb", vivant avec sa culpabilité et ses addictions. Sauf que de suspect, il devient ici profileur afin d'aider le commissaire Baccaro et son équipe à arrêter un tueur en série aux comportements très complexes. L'enquête menée lui est donc moins personnelle, dans le sens où il ne connaît pas les victimes, mais il s'investira tout autant afin de stopper au plus vite ces horreurs.
La plume de l'autrice est toujours aussi dynamique et élégante. La spontanéité de certains personnages pimente l'intrigue. Il y a même ici et là un brin humoristique, allégeant quelque peu la tension qui régente l'enquête. L'inspecteur Babiack, par exemple, qui est à l'origine un personnage détestable, est en fait un personnage très "haut en couleurs", et ce dans les deux sens du terme !
Pour résumer, j'ai une nouvelle fois beaucoup aimé, si ce n'est plus d'ailleurs. de mêler ici des enfants donne un côté plus morbide, plus macabre à l'intrigue et met sous tension/pression des protagonistes énigmatiques, complexes, et pour certains plutôt attachants. L'ambiance est plus que
sombre, quelque peu malsaine. Mais le tout étant narré de manière très subtile, les horreurs n'étant pas décrites juste pour écoeurer et sans trop de détails non plus, on en ressort non pas dégoûté mais totalement conquis.
Lu dans le cadre de la Masse Critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Seuil pour ce thriller noir frémissant au rebondissement final détonnant. J'espère avoir de nouveau l'occasion de retourner à La Rochelle dans un prochain tome, pour y retrouver Victor Caranne, Marcus, Babiack et tous les autres. Il faut absolument continuer à les faire vivre !