Je n'ai pas beaucoup de goût pour les thrillers, et voilà que j'en lis deux coup sur coup… C'est parce que j'ai voulu retrouver Victor Caranne dont j'avais fait la connaissance dans
Somb, roman que j'avais globalement bien apprécié. Et puis ce polar se déroule dans un décor que je connais bien : La Rochelle, l'île de Ré, le petit port de l'Houmeau, etc., puisque j'habite dans les terres, à moins d'une demi-heure. Il est mal en point, Victor Caranne, mal remis des dramatiques événements qu'il a vécus dans
Somb, et il a de grandes difficultés à reprendre pied. Il exerce pourtant toujours son métier de psychologue à la prison de
Saint-Martin sur l'île de Ré.
Max Monnehay, l'autrice, va l'entraîner dans la traque d'un tueur en série qui s'en prend aux femmes ayant un garçon d'une dizaine d'années. Quand elles sont seules chez elle avec leur enfant, bien sûr. le tueur ligote la femme sur une chaise et l'égorge, mais laisse vivre l'enfant. Forcément, quand la nouvelle s'ébruite, la ville entière panique…
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Le récit se déroule entre le 12 et le 19 juillet, pendant une période de chaleur intense, ce qui permet à l'autrice de sensibiliser son lecteur sur les conditions de vie à la centrale de
Saint-Martin. On retrouve les flics que l'on a rencontrés dans
Somb, Baccaro (le civilisé) et Babiak (Victor a déjà eu à faire à lui et n'en garde pas un bon souvenir), ainsi que quelques autres parmi lesquels ressort la figure d'Anaïs qui prendra une importance particulière. Il y a beaucoup de références au passé des protagonistes, mais j'ai trouvé que c'était fait habilement : assez appuyé pour que le lecteur qui commence par ce tome ne soit pas perdu, mais assez légèrement pour ne pas ennuyer celui qui connaît le roman précédent. Forcément,
Max Monnehay insiste beaucoup sur la psychologie de ses personnages. C'est d'ailleurs un des travers de Victor, une déformation professionnelle : il ne peut pas s'empêcher d'interpréter les comportements de ceux qu'il fréquente, ce qui se révèle agaçant pour certains. En revanche, il a plus de difficultés à appréhender ses propres démons. J'ai lu ce thriller avec plaisir, mais comme dans
Somb, j'ai trouvé le dernier rebondissement parfaitement superflu. Dommage, mais je continuerai à lire
Max Monnehay dont j'aime particulièrement le ton et les dialogues. Oh, en passant, le daltonisme n'est pas une maladie...