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EAN : 9782081393226
192 pages
Editions Arthaud (02/05/2018)
4.28/5   9 notes
Résumé :
L’épopée du Far West demeure, dans l’imaginaire collectif, une aventure d’hommes : la figure la plus emblématique de la conquête de l’Ouest est avant tout celle du cow-boy et du hors-la-loi, évoluant dans un monde de violence et de sauvagerie où se multiplient les conflits entre pionniers et Indiens. Pourtant, pareille aventure n’aurait été possible sans l’action des femmes : mères au foyer, prostituées, suffragettes ou encore fermières ont contribué à la constructi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il était une fois dans l'Ouest...
des hommes comme Butch Cassidy et Sundance Kid.

Mais qui se souvient d'Etta Place, (incarnée par Katherine Ross, dans le film éponyme) l'épouse de Sundance Kid, et de Laura Bullion, qui dissimulait un colt 45, sous ses jarretelles?
Il y avait aussi deux autres femmes hors la loi: Queen Ann Bassett et Maude Davis, dans cette bande de voleurs, the "Wild Bunch",
ou "La Horde Sauvage"...
Ces femmes Outlaws et leurs compagnons attaquèrent les banques, les trains, et les diligences...
C'était " Une chevauchée fantastique!"


Wild Bill Hickok s'asseyait toujours face à la porte d'entrée du saloon, quand il jouait au poker.
Une femme fut réputée meilleure que lui: une jolie fille aux yeux bleus azur, Poker Alice.
Pour une fois, on ne se défiait plus avec une arme, mais avec 5 cartes. Tous les mineurs voulaient jouer contre elle, et les propriétaires de saloons la priaient de venir se mesurer à leurs habitués.
Bluffant, non?


Au bras de Wild Bill Hickok, paradait Calamity Jane ( Martha Canary). Elle fut scout pour le général Custer et aurait attrapé Jack MacCall, l'assassin de Wild Bill. Elle fut un symbole de liberté, et aida certaines femmes à s'affranchir d'un mode de vie "traditionnel".
Elle fut souvent représentée avec son colt Navy et sa "Winchester 73".


Une gâchette aussi facile que Wild Bill, ce fut "Belle Starr," la reine des bandits, sur son cheval, avec son six-coups. Elle portait un stetson avec une plume, de longues robes en velours noir, des bottes et deux pistolets. Belle jouait, buvait et tirait dans la rue en chevauchant...
Elle aimait les Outlaws: " Je suis une amie pour tout brave et galant hors la loi."


Mary Fields "Stagecoach", une ancienne esclave noire conductrice de diligence. Elle pariait 5 dollars et un whisky, qu'elle pouvait abattre un cow boy, d'un seul coup de poing! Elle fut surnommée " White Crow" par les indiens et fut la première noire à travailler pour les services postaux américains...
L'acteur Gary Cooper disait se souvenir d'elle.


Bien sûr, il y eut aussi d'autres femmes, parmi ces pionnières. Des femmes, des épouses, des mères ordinaires mais aussi des tenancières de saloons, des prostituées, des fermières et...
Laura Ingalls Wilder, l'auteur de " Pionnier girl" et de "La petite maison dans la prairie"
Olive Oatman, captive des Mohaves: "La prisonnière du désert".
Halen Hunt Jackson, militante pour la protection des tribus amérindiennes, en 1885,
Carry Nation, fervente opposante à la commercialisation de l'alcool,
Abigail Scott Duniway, militante féministe, dans les années 1912,


On se souvient des "Coups de feu dans la Sierra", d'outlaws comme les Dalton ou de Jesse James recherché "Mort ou vif", des attaques d'Indiens ou des "Comancheros", des bagarres dans les saloons, mais pas des femmes qui ont permis cette "Conquête de l'Ouest".
(Ce fut une femme, une amérindienne, Sacagawea qui guida l'expédition Lewis et Clark, vers l'Ouest, en 1803. )
Ces pionnières, ces femmes anonymes qui n'abandonnèrent pas leurs maris, leurs compagnons, ou leur envie de vie meilleure...


" Si toi aussi, tu m'abandonnes
Il ne me restera plus rien, plus personne
Qui me comprenne
Qui me soutienne
Ou qui me donne simplement la main."
Le train sifflera trois fois, ( High noon)
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La Conquête de l'Ouest fut pour l'essentiel une affaire masculine. Ses figures emblématiques sont de jeunes mâles fortement testostéronés, à de rares exceptions près. Calamity Jane en est une. Gregory Monro a d'ailleurs publié plusieurs ouvrages sur elle, traduisant notamment la dernière version des "Lettres à sa fille" que j'avais eu l'occasion de lire il y a quelque temps. Avec ce livre consacré aux héroïnes du Far West, on pouvait penser que l'auteur s'attarderait sur celle qui est sans doute la plus fameuse de toutes, au détriment d'autres moins connues : ce n'est pas le cas. En fait, il y est autant question des femmes entrées de plain-pied dans la mythologie du Far West (l'as de la gâchette Annie Oakley, les hors-la-loi Belle Starr et Pearl Hart, la conductrice de diligence Mary Fields...) que des milliers de pionnières ordinaires qui quittèrent l'Est des États-Unis dans les pas de leur mari ou pour offrir à leurs enfants de meilleurs perspectives d'avenir dans l'Ouest. L'ouvrage est d'ailleurs émaillé de nombreux extraits de mémoires écrits par ces femmes, décrivant leurs difficultés quotidiennes, leurs motivations, leurs espoirs – documents d'autant plus précieux qu'ils n'ont, semble-t-il, jamais été traduits en français jusqu'à présent.

"Pionnières" est divisé en un dizaine de chapitres, chacun portant sur l'un des profils de femmes ayant arpenté les terres de l'Ouest : les fermières, les prostituées, les hors-la-loi, les joueuses professionnelles, les captives des Indiens... pour conclure avec ce qui constitue l'un des héritages majeurs de la Conquête de l'Ouest au féminin : les militantes des droits civiques. Car même si, malgré ce que l'on pourrait imaginer au vu de son sujet, "Pionnières" n'est pas un livre féministe au sens revendicatif du terme comme on en voit paraître tant actuellement, il est loin de faire l'impasse sur les combats idéologiques menés à cette époque. On y apprend ainsi que les rudes conditions de vie, mais aussi le vent de liberté qui a toujours soufflé sur ces territoires, ont poussé les habitantes de l'Ouest sauvage à s'émanciper plus rapidement que les Américaines de l'Est. Le Wyoming, le Colorado, l'Utah, l'Idaho, ont ainsi été les premiers états à accorder le droit de vote aux femmes, bien avant les états de la côte atlantique.

S'il fallait souligner un défaut, ce serait la taille de l'ouvrage : avec moins de 200 pages en gros caractères, il se lit beaucoup trop vite. Vu la richesse et l'intérêt du sujet, on en aurait bien voulu davantage, d'autant que certains aspects semblent un peu survolés ; le destin de certains personnages mériterait sans doute d'être évoqué plus longuement qu'en quelques lignes. Voilà qui est assez frustrant... Mais d'un autre côté, cette impression de "trop peu" n'est pas forcément mauvais signe : cela peut indiquer que la lecture a été agréable et n'a suscité aucun moment d'ennui.
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Au cinéma, elles s'appelaient Kate Macahan, Caroline Ingalls, Lou McCloud... dans la vraie vie elles furent Louisiana Strentzel, Sallie Hester, Jane Gould Tourtillott, etc., et toutes ont pour point commun d'avoir suivi la piste de l'Oregon en direction de l'Ouest sauvage.
D'extraction, de destinée et de tempérament différents, elles partagent toutes un sacré courage ces femmes que Gregory Monro nous présente au travers de lettres et de journaux qu'elles ont tenu sur le long chemin censé les mener vers la réussite et la fortune... en tout cas, c'est ce qui se disait à l'Est et raison pour laquelle des milliers de familles, ruinées par la crise financière de 1837 ont laissé leur ancienne vie derrière elles pour s'en reconstruire une nouvelle à des milliers de kilomètres de distance. Toutes ces mères, filles, aventurières... l'histoire n'a pour la plupart pas retenu leurs noms, préférant créer et étoffer des légendes à la Calamity Jane ; et pourtant, sans ces anonymes ou presque, pas de Conquête de l'Ouest.

Alors oui, elles ont géographiquement arpenté la même route mais que de différences dans les chemins empruntés, ainsi certaines ont suivi leur chercheur d'or inexpérimenté de mari et appris le dur métier de fermière, d'autres ont décidé de tenter l'aventure seules et se sont lancées dans le lucratif business de tenancière de maisons closes, d'autres encore, pour servir leurs convictions, se sont travesties en hommes et engagées dans l'armée de l'Union comme soldat ou comme espion, enfin certaines se sont trouvées un mari parmi les "wanted dead or alive" les plus fameux de l'époque et les ont accompagnées dans leur exploits... Bref, quelles qu'elles furent et quelles que furent les voies qu'elles se choisirent, le Far West a malheureusement oublié la grande majorité de celles qui ont contribué (et pas qu'un peu) à bâtir son folklore, n'en déplaise à ceux qui depuis toujours ont voulu en faire une affaire d'hommes, de vrais, de gros durs.

Justice leur est rendue grâce à ce Pionnières dans lequel Gregory Monro réussit le pari d'un livre résolument féministe et qui corrige ces dizaines d'ouvrages sur le sujet où il ne fallait pas hésiter à prendre une année sabbatique si l'on souhaitait trouver dans l'un d'eux le nom d'une femme ayant quelque peu participé à cette fabuleuse et impitoyable aventure que fut la Conquête de l'Ouest. Et si Calamity Jane a droit à ses quelques lignes, on évoque bien peu les Big Nose Kate et autres The Rose of Cimarron au profit de ces femmes de l'ombre ou celles, plus connues mais dont la notoriété n'égale ni un Jesse James ni un Buffalo Bill, à l'image entre autres de Poker Alice ou Carry Nation.
On s'arrête même quelques instants sur la vie de Olive Oatman, toute jeune fille enlevée par des Amérindiens et revendue aux indiens Mohave qui lui tatouèrent le menton comme il était d'usage dans cette tribu. Un vrai plaisir pour les mordus (dont je suis) de cette fabuleuse série qu'est Hell on Wheels de se faire rappeler la genèse d'Eva Toole.

Tour à tour instructif et divertissant, on regrettera simplement l'invariable survol des personnages, lieux et situations sur un sujet qui aurait tellement mérité un traitement plus fouillé. Ce n'était pourtant pas la matière qui manquait. Malgré tout, en manière d'introduction et si on s'intéresse un tant soit peu à la Conquête de l'Ouest et sa ruée vers l'or, ce livre reste un must have.
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Pionnières est un superbe ouvrage mettant en avant ces femmes du Far West qui ont eu une place aussi importante que les hommes malgré le fait que l'on parle peu d'elles. C'est vrai que lorsque l'on évoque cette période des USA, on pense en premier aux cow-boys composés essentiellement d'hommes. Et pourtant ! Les femmes étaient aussi présentes que ces messieurs et avaient un rôle très important. Sans les femmes, le mythe du Far West aurait été bien différent.

Si on pense tout de suite à Calimity Jane, l'auteur nous fait découvrir beaucoup d'autres personnalités hors du commun : des femmes féministes avant l'heure, fortes, indépendantes et caractérielles. Il y a les bandits, les teneuses de salons, les accro aux jeux, les rebelles, les militantes, les femmes soldats... Mais aussi ces mères de famille prête à tout pour prendre soin de leur famille et contribuant grandement à la construction de l'Amérique telle qu'on la connait aujourd'hui.

J'ai dévoré ce livre qui m'a fasciné grâce à ces destins de femmes incroyables. Sans compter les sublimes clichés présents au milieu du roman ainsi que le magnifique portrait de Pearl Hart présent sur la couverture ! Cela ne m'aurait pas gêné que le livre ai le double de pages...

Merci beaucoup à Babelio pour ce livre qui va faire parti des bijoux de ma bibliothèque !
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Avec cette lecture, je pensais découvrir un ouvrage où chaque chapitre présenterait un portrait de femme mais ce n'est pas de cette manière qu'est construit le livre de Gregory Monro.
En effet, celui-ci a opté pour une autre façon : nous parler de grandes thématiques (la ruée vers l'ouest, la politique, la prostitution et les jeux,...) dans leur contexte et d'inclure des personnalités de l'époque. Certes, cette façon de faire est intéressante mais j'avoue que je me suis parfois perdue entre les différentes personnalités dont on parlait d'un chapitre à l'autre.
Néanmoins, j'y ai beaucoup appris (en même temps, je n'ai pas beaucoup de connaissance sur tout ce qui concerne le Far West). Je pense donc que cet ouvrage peut être une introduction intéressante pour les personnes souhaitant avoir un aperçu sur cette thématique.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pour les hommes qui venaient tenter leur chance dans les salles de jeu après avoir cherché – en vain – fortune dans les mines d'or, il pouvait être surprenant de se retrouver face à un adversaire prénommé Alice, Lottie ou Eleanor. La présence même de ces femmes au milieu d'un monde essentiellement masculin était en soi une véritable attraction. Poker Alice fait partie de ces joueuses entrées dans la légende de l'Ouest. Tout le monde voulait se mesurer à elle, mais peu remportaient la mise. Face aux plaintes de ses adversaires, Alice assurait – c'était bien sûr un mensonge – qu'elle ne trichait jamais. Sa devise était que le meilleur l'emporte toujours : il ne pouvait donc s'agir que d'elle-même.
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Au milieu du XIX siècle, la prostitution était un problème de premier plan. Dans certaines régions, on comptait alors 45 hommes pour une seule femme. .. Les prostituées contribuèrent largement à la natalité des nouveaux territoires. Les jeunes femmes investissaient les établissements privées, les salles de jeu, les saloons, les cabanes ou les rues, offrant compagnie et réconfort aux prospecteurs et aux desperados solitaires.
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Si certaines comme Charlotte Parkhurst ont pris le parti de dissimuler leur identité pour vivre la vie dont elles rêvaient, la majorité des femmes de l'Ouest ne se cachaient pas pour exister. On pense bien évidemment à Martha Canary, alias Calamity Jane, devenue célèbre après avoir participé, sous un accoutrement masculin, à une expédition gouvernementale au cœur des reliefs du Dakota du Sud, en 1875. La presse s'offusquait : mais qui était cette insolente qui osait se déguiser en homme ? À l'époque, faut-il préciser, le fait même de porter un pantalon était passible d'emprisonnement pour une femme. Elles étaient bannies de l'armée ou des saloons (à l'exception bien sûr des prostituées), et la justice se montrait particulièrement sévère envers celles qui enfreignaient ces règles. L'une d'elles, Alfrida Mercer, écopa par exemple d'une lourde peine pour adultère et crime contre les bonnes mœurs. Les femmes étaient plus fréquemment incarcérées pour ce type d'atteinte à la morale que les hommes pour des délits bien plus graves.
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Les femmes ne sont d'ordinaire pas associées à l'image impitoyable de l'Ouest sauvage. Mais quelques rebelles se sont illustrées dans des rôles d'habitude plutôt masculins, parfois contre leur gré. Calamity Jane, qui fréquentait des crapules notoires et ne répugnait pas à payer sa tournée, n'était pas une hors-la-loi au vrai sens du terme. Toujours au bon endroit au bon moment pour se faire remarquer, il lui arrivait aussi de se retrouver avec les mauvaises personnes. Quoi de plus jubilatoire pour des journalistes en quête de scoop que d'associer l'irréductible Calamity Jane aux criminels les plus recherchés du Far West ? Mais en réalité, que l'on ne s'y trompe pas : Martha Canary, alias Calamity Jane, n'a jamais participé à des braquages ou à des assassinats, elle n'a jamais rencontré Jesse James, ni les redoutables frères Dalton. Simplement, elle aimait s'afficher au bras de ceux qui défiaient la loi, son alter ego masculin en tête, le célèbre Wild Bill Hickok.
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Bien que les possibilités de carrière soient jusque-là pour le moins restreintes, voire déshonorantes, dorénavant, décision serait prise de ne plus subir mais d'agir selon son propre chef. S'il était déjà difficile de se faire à l'idée d'une femme en pantalon, il était encore plus inconcevable de l'imaginer porter le pantalon. N'en déplaise aux détracteurs, cette révolution progressive destinée à prendre le pouvoir était bel et bien en marche.
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Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

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Enterre mon cœur à Wounded Knee
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