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sur 115 notes
L'auteure raconte l'histoire de son père, Behrouz. Enfant prématuré et entouré des soins constants et dévorants de sa mère, le jeune Behrouz vit le jour à Téhéran dans les années 1940, au sein de la bourgeoisie iranienne. le garçon ne manqua jamais de rien, mais il montra très tôt un intérêt marqué pour Karl Marx dont il fit le sujet d'une thèse qu'il n'acheva jamais. Inscrit à la Sorbonne dans les années 1960, Behrouz fut toute sa vie un étudiant avide de connaissances, un intellectuel curieux et engagé. Il ne travailla jamais et la propriété ne l'intéressait pas. « Il était parfaitement dénué du désir de dépasser les limites étriquées de son enveloppe charnelle et de l'étendre au monde matériel. » (p. 26) Mais contrairement à ses amis ou à son entourage, il ne connut pas les douleurs de l'exil et les terreurs de la révolution islamique qui bouleversa l'Iran.

Yassaman Montazami aimait son père avec ferveur, voire avec adoration. Il la traitait avec respect, comme une adulte et l'enfant entra très tôt dans le monde intellectuel de son père. Pour elle, il est un héros généreux et drôle. « Être libre de son temps lui laissait également toute latitude de donner le sien. Car mon père était d'un dévouement incommensurable. » (p. 56) Mais, les années passants, l'enfant devenue femme porte sur cet homme un regard qui, s'il reste tendre, est moins complaisant. Elle parle également de sa mère Zâhra et de sa grand-mère Rosa. Ce livre du père est un troublant récit des origines et un bel hommage à la famille. Hélas, je suis très peu sensible à l'autofiction. En outre, la plume de Yassaman Montazami, bien qu'honnête et maîtrisée, manque cruellement d'identité à mes yeux. le témoignage est bouleversant, mais la voix qui le porte n'a pas d'accent.

Toutefois, j'ai apprécié ce livre pour ce qu'il montre de l'Iran. La révolution islamique en littérature, je l'ai découverte avec Marjane Satrapi et son roman graphique, Persepolis. L'auteure racontait son histoire et celle de ses proches en plein coeur du bouleversement qui marqua le pays. Dans son texte, Yassaman Montazami insiste bien sur la honte, voire sur la douleur paradoxale que ressentait son père de ne pas avoir souffert du changement de régime. Même en prenant fait et cause contre la dictature islamique, Behrouz n'a pas été un martyr de la révolution islamique et c'est peut-être la pire souffrance qu'il pouvait endurer, lui qui ne vivait que pour ses idées.

Voici donc une lecture en demi-teinte qui ne m'a pas vraiment émue, mais dont j'ai apprécié les réflexions. Et même si Yassaman Montazami n'a pas su me toucher en parlant de son père, elle a su me rappeler – bien que je ne puisse jamais l'oublier – à quel point j'aime le mien. D'un hommage au père à un autre, finalement, le meilleur des jours est toujours celui où je vois et j'entends mon papa.
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Behrouz, héro de ce livre , est né avec une minuscule espérance de vie. Pourtant, un jour , son pronostic vital ne fut plus engagé et ses parents lui donnèrent son prénom , signifiant, le meilleur des jours.
C'est donc l'histoire de son père que l'auteure nous raconte, ce père si joyeux, si volubile, si décalé. Ce père communiste qui quitta Téhéran pour venir faire ses études en France .
Ce père qui laissa derrière lui ses amis mener le combat perdu d'avance de la liberté contre les barbus enturbannés.
Ce père, épicurien , idéaliste,épris de liberté, drôle" à faire de chaque jour un premier Avril", couvé par ses parents mais peu aimé par sa femme.
le livre transpire l'émotion , les mots sont simples mais bien agencés, la lecture est facile mais envoutante.
Il ne s'agit pas trop de l'histoire du renversement du Shah même s'il est question.
Ce livre est un livre d'amour , une longue lettre écrite à un père qui fut , et est encore, aimé.
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Après la mort de son père, Samanou se met à écrire ses souvenirs de cet homme fantasque, venu de Téhéran en France avec femme et enfant pour y poursuivre ses études. du bébé chétif qui ne devait pas vivre au jeune homme idéaliste féru de Karl Marx, du jeune père à l'éternel étudiant, le portrait de Behrouz, qui signifie en persan « le meilleur des jours » est touchant et drôle à la fois. Ses parents, ses amis et relations, réfugiés politiques ou restés en Iran, tous ceux qui gravitent autour de Behrouz sont l'occasion de dresser des portraits qui ne manquent jamais de saveur.
Dans ce court roman, le ton est toujours très juste. Les anecdotes nombreuses et racontées de façon agréable éclairent les personnalités des membres de la famille de Samanou, et font naître l'émotion au détour d'une phrase, délicatement.
La suite...
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Le premier roman de Yassaman Montazami est dédié à son père, Behrouz (« le meilleur des jours » en persan), décédé en 2006. Elle nous raconte sa vie entre Paris et Téhéran et le dépeint comme un idéaliste, ardent défenseur des idées de Marx, toujours prêt à faire une bonne blague à ses amis – comme par exemple s'éclipser d'un dîner pour se raser la moustache et revenir s'installer parmi les convives comme si de rien n'était. Ce court roman évoque des personnages hauts en couleur, comme les réfugiés communistes qu'hébergea le père de Yassaman. L'auteur utilise des images poétiques qui saisissent parfaitement les personnes et leur singularité. Un très beau portrait, plein d'affection pour un homme au destin exceptionnel.
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Le meilleur des jours (qui est la signification française du nom du père, Behrouz) est un charmant petit livre autobiographique dans lequel l'auteur rend hommage à son père, intellectuel iranien partagé entre sa vie à Paris (avec sa femme) et sa vie en Iran (avec sa mère), marxiste engagé ayant vécu à sa manière la Révolution iranienne. Court, bien écrit, agréable à lire, résumant toute une vie en 138 pages, il m'a permis de découvrir un jeune auteur au regard incisif et plein d'un humour à la fois léger et grave.
Belle découverte ma fois, et j'aurai plaisir à lire son prochain livre.
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C'est le regard d'une enfant sur le portrait d'un père. Un chant persan à l'adresse de ses jours dont il n'aura pas cessé de lui confier ce qu'ils auront à jamais de meilleur.
Si vous cherchez une idée de la Perse, vous la trouverez dans ce chant. Toutes les révolutions, quelque soit la couleur des voiles dont elles recouvrent le visage des foules, ne changeront jamais l'âme de tout un peuple.
..«  La Lampe rit de son Feu,
mais ne sait ce qu'est brûler ;
Seul le sait en vérité
le papillon dans la Flamme ».
Hâfez de Chiraz. 14e siècle.


Astrid Shriqui Garain
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Voilà un bel hommage à un père disparu!
Yassaman Montazami au cours de ces quelques 138 pages, parle de sa famille, et tout particulièrement de ce personnage facétieux, engagé, hors de la norme, qu'elle appelle par son prénom, à la demande de celui-ci.
Eternel étudiant, révolutionnaire à sa façon, il accueille dans son appartement parisien des réfugiés iraniens . C'est l'occasion pour l'auteure de brosser des portraits étonnants et vivants, d'une plume impitoyable mais toujours bienveillante.
Un très beau texte qui parle de tolérance et refuse l'embrigadement religieux.
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Après plusieurs lectures pesantes, le meilleur des jours sera la meilleure lecture de la semaine dernière. C'est un court récit qui concentre humour et émotion tout en témoignant de l'histoire de l'Iran.
Behrouz, ce qui veut dire "le meilleur des jours" en persan, ne devait pas survivre à sa naissance. Sa mère, Rosa, qui voulait avorter a ensuite tout tenter pour sauver le nourrisson trop faible. Est-ce cela qui fit de Behrouz un homme farfelu?
Élevé dans une famille qui vivait à l'occidentale, le jeune garçon s'attache plus facilement aux serviteurs. Ce qui l'amène à s'intéresser aux théories de Marx et à s'exiler en France pour étudier. Il sera un éternel étudiant, dépendant du financement de ses parents pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille.
En 1997, à la suite de l'élection du président réformateur Mohammad Khatami, il quitte Paris et sa femme pour retourner en Iran.
Par ce roman autobiographique, Samanou évoque ce père, éternel adolescent, ses frasques, ses rencontres, ses convictions, tout en brossant un bref aperçu de l'histoire de l'Iran. Il y a des personnages cocasses comme Shafi Khanoun, cette femme de colonel réfugiée à Paris, des amis brisés par les régimes politiques iraniens comme Bijan, un ami maoïste arrêté et torturé.
Et il y a surtout ce lien admirable entre la fille et le père. Samanou se remémore les meilleurs moments de son enfance pour mieux appréhender les derniers instants de son père.
C'est un premier roman court mais riche en émotion.
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"Lorsque cette thèse sera publiée, disait-il,la vérité éclatera comme une bombe.Tout s'expliquera."
Il, c'est le père de Yassaman Montazami, un marxiste d'origine iranienne plus que convaincu, éternel étudiant, dont la thèse-fleuve, oeuvre d'une vie, veut "révéler aux hommes la cause des inégalités".
C'est dans ce premier roman, intitulé le meilleur des jours (traduction de Behrouz en iranien, prénom du père de l'auteur) que Yassaman Montazami, alors en psychanalyse, rend hommage à son père décédé d'un cancer tout en dénouant les fils du passé de ce personnage "hors norme", intellectuel,idéaliste,original,dévoué,venu en France pour ses études,y restant avec femme et enfants toujours pour cause d'études. Elle effectue, par là même, une mise à distance qui lui permet de comprendre que les théories fumeuses dans lesquelles l'a élevée ce rentier marxiste euphorique et fils de bourgeois hyper-protégé par sa maman l'ont tenu éloigné de corps de la véritable révolution iranienne.
Avec beaucoup d'humour, Yassaman Montazami sait rendre vie à sa grand-mère Rosa (haute en couleurs, mère miracle qui sauve son prématuré envers et contre tout, mère abusive qui le gave comme une oie,mère tyrannique qui le maintien sous sa coupe, femme de tête qui écrit des best-sellers culinaires) et à son père capable d'accueillir chez lui des exilés politiques de tout bord comme l'amie monarchiste de sa mère Shadi Khanoum ou son ami d'enfance "pilonné" par le régime islamiste mais un père éternel adolescent farceur aux blagues parfois douteuses.
C'est un pan de l'histoire iranienne qui se déroule sous nos yeux aussi.
Dommage que la fin vire au pathos avec cancer du pancréas,disputes et douleurs.
Mais un père n'est pas un mythe, il est un simple mortel,c'est peut-être ce que Yassaman Montazami, avec une plume alerte et prometteuse, arrive enfin à accepter.
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N°1812 – Décembre 2023.

Le meilleur des joursYassaman MontazamiSabine Wespieser éditeur.

« Le meilleur des jours » c'est la traduction française de Behrouz, le père iranien de l'auteure à qui elle souhaite rendre vibrant hommage après son décès. Pour cela elle choisit l'écriture pour conserver le souvenir de son passage sur terre.
Il naquit au sein de la bourgeoisie iranienne dans les années 40 et fut envoyé en Sorbonne pour y soutenir une thèse sur l'oeuvre de Karl Marx qu'il n'achèvera cependant jamais, mais cette période fit de lui un éternel étudiant stipendié par sa mère, avide de connaissances, un homme épris de liberté, de démocratie et de laïcité, opposant farouche au régime de la révolution islamique, un mari excentrique qui vivait séparé de sa femme sans jamais divorcer tout en qui partageant la vie d'une femme mariée à Téhéran.
Ce court roman est un hommage poignant d'une fille à son père, avec ses folies, ses facéties, ses irrévérences parfois, son sens de l'hospitalité dont profitaient les réfugiés iraniens dans son appartement parisien, sa générosité , ses failles et ses faiblesses.
Le style fluide non dénué d'humour rend la lecture facile et agréable.
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