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J'avais déjà lu cette nouvelle sur la tauromachie de Mérimée. Alors, ayant les quelques idées et informations sur ce domaine, je me suis attaqué à ce roman, non pas attiré par le sujet, ni par une critique flatteuse, ni par n'importe quel autre motif, seul le désir de découvrir un nouvel écrivain français (à ce moment) : Montherlant. Je l'ai lu et je n'étais pas déçu (cependant je ne le classerai pas parmi mes meilleures lectures).

Le jeune héros a une âme romaine. Il veut accomplir un exploit, un acte fort dangereux: toréer. Il suit son rêve et travaille assidûment pour l'atteindre. Mais, chemin faisant il est subjugué par une jeune fille altière et indifférente qui se montre invulnérable à ses séductions mais qui en même temps ne l'éloigne pas. Alors il a un double motif maintenant pour toréer, accomplir son rêve d'un côté et montrer sa virilité afin de charmer cette fille. Avec adresse et beauté il le réussit, mais c'est lui maintenant, victorieux, qui esquisse un visage arrogant et ne daigne même pas la regarder ; on est devant une scène sortie d'un univers romain de bestiaire. La fin du roman (l'épilogue) est un peu étrange, elle est poétique et contraste parfaitement avec le réalisme des autres parties. On sent un souffle romain et mythologique qui nous touche et nous émerveille. Je peux dire que Montherlant a réussi son coup.
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Voici un livre sur la tauromachie mais pas que, s'agissant De Montherlant qui possède une écriture précise et poétique. Un beau livre qui permet d'aborder la tauromachie autrement et permet de nourrir le débat... par ailleurs la quête du héros adolescent permet à Montherlant d'aborder la difficulté de devenir soi et un homme en l'occurren ce
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Ode mystique à la tauromachie: au-delà du séjour en Espagne d'un adolescent parisien au début du XXe, Montherlant emploie un langage religieux pour parler des taureaux et des jeux taurins.
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Un superbe recit sur le monde de la tauromachie et de la corrida: l'auteur a reussi superbement à retranscrire les emotions de ce sport qui fait tant parler: a ne pas manquer en tout as que l'on soit fan ou non de cette activité, le récit reste captivant !
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Montherlant: une valeur sûre.
Une histoire simple, celle d'un adolescent Alban, dans lequel on reconnait aisément le jeune Henri lui même , qui lors d'un séjour en Espagne rencontre une belle andalouse Soledad qui l'attise en laissant une main nonchalante à baiser et joue à planter ses banderilles dans son coeur bouillonnant et orgueilleux, puis l'abandonne sur ses charbons ardents, alors qu'il apprend à toréer pour le plaisir.
Une écriture qui (pour moi) s'apparente à la fresque, au bas relief,visuelle, tactile, palpable,sensuelle, sensible, mais qui en plus de créer l'image et le volume, nous offrirait le son pour atteindre une autre dimension qui se connecterait directement sur notre imaginaire et qui en plus de se connecter sur notre imaginaire nous entrainerait vers une transe mystique finale hallucinatoire, celle de l'auteur lui même.
Me voilà subjuguée face à une oeuvre d'art (en dehors de toute considération sur la tauromachie pure) mon jugement ne porte que sur le côté évocateur des mots.
Rouge- Violence. Solaire de l'Espagne. Flamboyant de la passion. Ecarlate de la souffrance.Carminé du sang taurin.
Noir-Mort. Enfer de l'arène. Acier de l'oeil assassin. Charbonneux du pelage. Sombre du deuil de l'enfance.
Sur ces éclats de couleurs, le gladiateur et le fauve combattent comme dans le "Quo Vadis" de cette Rome antique chère à Montherlant, et lorsque les clameurs se taisent, tout en puissance, le Dieu Mithra, Alban lui même, offre son sacrifice au soleil.
Et là bas,
"Là bas, le troupeau se mettait à bouger. Les princes de la plaine avançaient à contre jour, le mufle bas, dodelinant la tête majestueusement, rythmant de leurs têtes leur marche souple dans sa lourdeur. Ils avançaient comme des choses qui vont vers un but très précis, les uns seuls, les autres en paquets et d'autres de front, un peu séparés, semblables à des tanks par leur lourdeur, leur mouvement noir, farouche et continu."

"Le mythe du dieu mort et ressuscité se promena sur ces eaux où, en des temps anciens, la nouvelle avait été criée que le grand Pan était mort.Mais lui même, le taureau dyonisiaque, celui qui,sur les monnaies de Marseille, frappe avec sa corne la terre pour la faire fleurir, n'était il pas le grand Pan ressuscité?"

Sauvage et païen comme une corrida que se livrerait à lui même un adolescent lors de son passage à l'age adulte. Est ce son orgueil,sa bravoure,sa frénésie,sa violence,son animalité,son éclat,sa fougue,sa colère, sa souffrance, qu'Alban offrira en sacrifice à Soledad, inaccessible déesse, comme dans la Rome antique chère à son coeur le dieu Mithra saisissait le taureau par les cornes puis l'offrait vaincu au soleil ?
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Il s'agissait d'un académicien français (mais pas encore au moment où il écrit et publie ce roman). Je ne le savais pas quand j'ai lu le livre, mais ça ne me surprend pas du tout car sa plume, sa plume ! Une vraie merveille.

J'ai choisi le livre uniquement sur sa couverture (titre compris), dans ma cabane aux livres. Comme certaines d'entre vous je suppose, j'ai mon opinion sur la corrida tout en sachant que je n'y connais rien sur le sujet (pas une tradition de chez moi, jamais été dans une arène), mais je le met grosso modo dans le même sac que les combats de coqs. Bref, j'étais curieuse de lire ce livre, dont je ne savais rien, et malgré la couverture pas trop sûre que cela ne parle que de corrida (vu le titre - ce que je ne savais pas, c'est que dans l'Antiquité, le bestiaire est le gladiateur combattant les fauves dans l'arène).

Donc oui, ce livre ne parle que de corrida, il s'agit d'une déclaration d'amour à la corrida. Alban, un jeune Parisien de seize ans, part seul en Espagne tant il est passionné de taureau, où il va pouvoir devenir matador. L'histoire est sympa, mais c'est surtout l'écriture, pleine de sensualité, de passion pour l'Espagne, les Espagnols, et bien sûr les taureaux, toute la gente bovine, la corrida... Cela nous fait voir d'un autre oeil, d'un très bel oeil, la corrida.

Cela ne la rend pas moins horrible à mes yeux et dépassée, mais ça permet de mieux comprendre ce que peux être la passion de la corrida. Car ceux qui aiment la mise à mort sont aussi ceux qui sont amoureux du taureau lui-même, aussi étrange que celui puisse paraître. Ce livre n'explique pas, il vit.

Il est aussi à lire comme un brin autobiographique car l'auteur, Henry de Montherlant, a lui même torée très jeune (à quinze ans, il met à mort ses premiers taureaux et apparaît dans la presse), avant que ses parents s'en offusquent et le lui interdise... Il y reviendra plus tard, à 27 ans.

Je reste profondément anti-corrida et c'est bien là la prouesse de l'oeuvre, d'avoir fait vibrer en moi son amour pour cela
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