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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore une histoire dans le temps mais j'ai été attiré par l'époque : l'an 28, un peu avant la crucifixion du Christ. Karl Glogauer veut le rencontrer. Que peut donner une telle confrontation ? J'étais curieuse. Micheal Moorcock réussit parfaitement à décrire l'époque, les moeurs, les gens de l'an 28. En parallèle, il narre le passé de Karl qui explique le pourquoi du choix de l'époque.
L'auteur remet-il en cause les bases de la croyance de la religion chrétienne ou s'est-il complut à imaginer une alternative ? Je ne sais pas mais il le fait magistralement en citant la Bible à point nommé. Un peu dérangeant mais bien mené jusqu'à la fin.
Voilà qui me donne envie d'essayer ses autres romans.
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Karl Glogauer est un homme plutôt perturbé à la foi vacillante, dépressif et torturé.
Suite à des problèmes de couple, il accepte d'utiliser la machine à remonter le temps d'un ancien militaire qui n'est pas exempt non plus de troubles mentaux. Une seule condition, être envoyé à l'époque et lieu de son choix.
Le voici donc parti en 28 après JC vers Bethléem...(Il est quand même un peu cinglé et suicidaire, car le vieux ne ramène ses cobayes (des lapins) qu'en mode rillettes...)
L'arrivée ne se passe pas comme prévue et il pète sa bécane, donc sa promenade culturello-religieuse afin de prouver l'existence du Christ devient un aller simple pour aller voir Jésus.
Des allers-retours réguliers dans la narration entre les différentes époques de la vie de Karl peuvent déconcerter au départ mais montrent bien l'équilibre instable du bonhomme.
Grâce à ses connaissances, Karl partira à la recherche de Jésus et le trouvera...
Je ne raconte pas la suite, elle est écrite un peu partout.

Un bouquin intéressant de 1968 qui n'a pris trop de rides.
L'idée de départ est bonne et même si on ne s'identifie pas à Karl, on est curieux de connaître son parcours (ou savoir s'il n'est pas complètement schizophrène)
Peu de SF à part la présence de la machine à remonter le temps et les conséquences de son utilisation.
Un court texte bien foutu à l'écriture tourmentée et peu linéaire qui peut en arrêter quelques-uns mais qui correspond bien au personnage principal.
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Des idées de départ géniales (un Jésus pas trop cortiqué, un anti-héros moderne - on le comprend dès le début - qui va jouer à l'usurpateur), un fond blasphématoire qui a dû toucher à l'époque du livre (années 60), mais un traitement un peu décevant: après avoir compris cela, on attend des bouleversements, quelque coup de théâtre: et bien non, le livre va jusqu'à sa fin prévisible. Alors livre à connaître pour son importance dans la SF de l'époque, mais pour moi pas un chef d'oeuvre.
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Si je devais résumer ce roman en un seul mot, je dirais : blasphèmes ! Et aux pluriels, parce que les Jésus, Marie et Joseph en prennent pour leur grade. Mais que Dieu pardonne à l’auteur, il m’a bien diverti. Je dois avouer qu’au départ, j’ai craint devoir subir une énième réécriture de l’évangile. C’en est une, assurément, mais des plus originales.
Au final, la dimension science-fiction est peu présente. Elle est nécessaire pour envoyer le pauvre Karl Glogauer dans le passé, et puis c’est tout. À part le vaisseau pour voyager dans le temps qui intrigue les Esséniens, rien de très extraordinaire, si ce n’est la boucle temporelle qui s’ébauche de fait. On a droit à l’enfance et aux amours malheureuses de Karl, à ses états d’âmes de loser, le tout distillé en parallèle de ses pérégrinations dans le pays et l’époque de Jésus. Le destin de Karl devient assez rapidement évident, et bien que la fin soit à la fois attendue et atroce, l’auteur laissera à l’histoire, ou plutôt à l’Histoire, le soin de faire le reste…
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Qui n'a jamais souhaité utiliser une machine à remonter le temps pour y rencontrer un illustre personnage ? le protagoniste de « Voici l'homme », Karl Glogauer, use du voyage temporel pour voir de ses propres yeux Jésus Christ lui-même. Excusez du peu !


Par sa base science-fictionnelle liée au voyage dans le temps, Michael Moorcock propose une vision iconoclaste de la figure christique ; celle d'un homme avec ses peurs et ses doutes qui, porté par L Histoire, endossera un costume trop grand pour lui. En cela, la démarche de l'auteur rappelle celle de Níkos Kazantzákis avec son roman « La Dernière Tentation du Christ » (adapté au cinéma par Martin Scorsese) avec une dimension SF que reprendra quelques années plus tard Andreas Eschbach  avec « Jésus Vidéo ». On est loin de cette dualité affirmée par l'Eglise d'un Jésus de Nazareth d'essence divine et de nature humaine. Dépassant même la doctrine arienne, Moorcock pousse le blasphème en faisant du Christ un homme du XXème siècle, dépressif de surcroît. le message est clair. L'écrivain part du postulat, déjà soulevé par le mouvement matérialiste, que la religion chrétienne s'est construite sur un mythe provoquée par un de ces nombreux messies et prophètes écumant la Judée à cette époque ; un homme ordinaire dépassé par ce qu'il a créé. Torturé par la vérité qu'il est le seul à connaître, Karl Glogauer va endosser le rôle de Jésus afin de conserver cette ligne historique et religieuse dont il fut baignée dès son enfance.


On retrouve là ces fameux paradoxes omniprésents dans les histoires de voyages temporels. Ici, le voyageur entreprend donc de créer le christianisme, religion dont adhérera, sans en connaître l'origine, son Moi du futur. La fin de « Voici l'homme » laisse toutefois une marge au doute et au questionnement, faisant place à l'imagination du lecteur. L'intelligence de la plume de Moorcock contrebalance le manque de suspens de l'histoire. L'auteur s'attarde davantage sur l'aspect psychologique de son personnage et, de ce côté, c'est une réussite. En revanche, j'ai été moins emballé par la structure narrative avec ce jonglage entre le XXème et le Ier siècle. Cela a tendance à casser le rythme de l'intrigue et son action immersive.


Religieusement incorrect, « Voici l'homme » pose de bonnes bases de réflexions. Je regrette cependant un déséquilibre dans sa narration. Intéressant.
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[...]Plus de ce style ampoulé et un peu affecté que j'appréciais pourtant dans Elric : c'est direct, brut, sur un ton souvent cassant. le récit est déconstruit, mais se suit assez aisément, entre le présent (Glogauer se crashe dans sa machine et est secouru par une tribu étrange aux moeurs ascétiques), le passé du personnage (de son enfance brimée à l'annonce du voyage, en passant par ses études compromises et ses amours sabotées) et des réactions vives, à la première personne, dont certaines semblent précéder le présent ; le tout s'entremêle assez habilement. Les intentions de l‘auteur sont vite claires, et les enjeux promptement assimilés : Moorcock ne cherche pas à surprendre, mais à choquer. Et ainsi, à donner un bon coup de pied dans les fourmilières de la pensée végétative. Si Jean (le) Baptiste n'est pas si éloigné du prophète bourru condamné à être décapité sur un caprice de Salomé, le reste du paysage galiléen ne correspond guère aux attentes et du lecteur, et du héros. Ce n'est que grâce à une méticuleuse préparation et une grand culture (qu'on associe aussitôt à l'auteur) que Glogauer parvient à comprendre plus ou moins qu'il a bien « atterri » au bon endroit et à la bonne époque – mais qu'aucun Messie du nom de Jésus ne s'est manifesté. Les temps sont durs, la sédition menace et les troubles publics couvent : Pilate cherche à mettre un terme à ces rumeurs malsaines de rébellion mais sans se salir les mains, pour ne pas exacerber les tensions entre communautés. Il compte sur une erreur d'appréciation du falot Hérode. le contexte, les personnages coïncident, nonobstant quelques arrangements. Mais il manque la pièce maîtresse : Jésus, le Nazaréen. Il n'a pas accompli de miracle, n'a guéri personne, n'a pas marché sur l'eau ni rassemblé ses apôtres. Nul ne le connaît.
[...] Pour un homme tel que Glogauer, perdu dans une psychose quasi mystique, dans une ère dont il sait qu'il ne pourra s'échapper, c'est inacceptable – tout comme il refuse d'assumer le rôle que tient à lui faire jouer Jean dans son projet ambitieux. Toute sa vie, Karl Glogauer a fui sa condition, ses obligations, et nié ses principes. Cette fois, il ne fuira pas : bien décidé à prouver au futur des hommes la pertinence de la logique chrétienne, il part en quête de celui qui est destiné à souffrir pour l'Humanité. Lorsqu'il trouvera enfin le rejeton attardé de la belle et concupiscente Marie, il n'aura plus d'échappatoire : l'amère désillusion laissera la place à la ferme intention d'accomplir ce qui doit l'être. Lui, l'iconoclaste, fera que Son règne advienne… quoi qu'il lui en coûte.

Dévastateur et brillant, un livre qui n'a rien perdu de sa force. Un très grand roman de science-fiction.
Lien : http://journal-de-vance.over..
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Lecture pour le moins surprenante. On plonge en pleine névrose spirituelle et psychiatrique dont plusieurs passages tiennent plus de l'essai sur la religion, la spiritualité et Young, que de l'histoire de science-fiction. Il faut parfois s'accrocher mais ça ne manque pas de richesse et d'iconoclaste avec des réflexions retournantes.
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