J'ai entamé cette lecture avec enthousiasme: une fresque romanesque et historique, une belle promesse en ce qui me concerne.
L'intérêt de ce roman eût été de placer le récit de la deuxième guerre mondiale du point de vue de l'italien ordinaire. Ou l'inverse.
Mais on nous propose de suivre le cheminement d'une famille ordinaire, Ida et ses deux fils, personnages médiocres auxquels il est difficile de s'attacher.
Je parle de cheminement mais il n'y a rien de cela, pas même une psychologie des personnages. On suit leur quotidien insipide, les gazouillis de Guiseppe, les humeurs et les tours pendables de Nino.
Quant à Ida, seule son apathie et son état mental nous sont donnés à méditer.
Les événements historiques susceptibles de les affecter ne sont qu'effleurés: ainsi la montée du fascisme et des brigades noires, la promulgation de lois juives ne suscitant qu'une incrédulité naïve et confiante, la seconde guerre mondiale et ses bombardements, la politique tourmentée d'après guerre. Tout reste superficiel, transparent. Tout semble glisser sur les personnages.
La vie quotidienne de Nino et Ida est miséreuse et le récit n'est pas rendu passionnant: il est ennuyeux par ses interminables description de faits insignifiants.
Le recours systématique aux alternances de très longs épisodes de la vie quotidienne ordinaire avec les évènements historiques est vraiment déroutante voire pénible.
Exemple: « il (le chien Blitz) lécha de la tête aux pieds Useppe qui était nu, avant de s'endormir dans ses bras. Deux jours plus tard, le 10 juillet, les Alliés débarquèrent en Sicile. »
J'ai éprouvé une grande frustration à la lecture de ce récit. La matière est là, mais il n'y a ni le fond ni la forme. Je suis complètement passé à côté.
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