Femme de modeste extraction, quoique non dénuée d'instruction, Ida Mancuso, à la faveur de son mariage, quitte sa Calabre natale, pour s'installer à Rome et exercer la vocation d'institutrice, qui fut celle de ses parents. Élevée par un père viscéralement anarchiste, celle qui a toujours appris à passer sous silence sa judéité, comme un stigmate honteux, devenue veuve, est victime collatérale des circonstances historiques, violée par un soldat allemand en bordée. Ida, qui doit déjà composer avec un fils toujours en vadrouille avec des amis d'occasion, fascistes, puis partisans, americani et autres contrebandiers, devient mère suite à l'outrage subi, dans une Italie où les lois raciales sont de rigueur.
Une lecture fort pénible en vérité ! Quand la longueur du propos le dispute à la médiocrité des moyens mis en oeuvre. Cet opus de 940 pages accumule les lieux communs les plus navrants qui se puissent imaginer.
Elsa Morante bêtifie avec complaisance, béatement et sans vergogne. le souffle du récit est d'une asthmatique, la qualité d'expression est proprement affligeante. Par là-dessus il y a des intermèdes où la Morante nous délivre un almanach historique selon le prisme de sa vision politique partisane. de plus, le recours abusif et facile aux scènes oniriques est insupportable. Parachèvement remarquable de l'objet, le nombre ébouriffant de coquilles de l'édition Folio du roman, qui frise le sabotage. le destin tragique de son héroïne ne nécessitait pas que sa créatrice, les traducteurs et les éditeurs la malmènent plus avant. Un best-seller mondial, faisant partie des 100 meilleurs livres de tous les temps selon le Cercle norvégien du livre. Vous m'en direz tant.