AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 441 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Méditation intense sur la solitude et la disparition, en un court roman qui brille comme un astre.

À propos de ce roman, son huitième mais le premier traduit en français (publié en 2013, à paraître aux éditions Verdier en septembre 2014, avec une traduction de Laurent Lombard), Antonio Moresco écrit dans une lettre à son éditeur : C'est une histoire qui surgit d'une zone profonde de ma vie, c'est comme une petite boîte noire.

«Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant.»

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          152
Dans le hameau abandonné où il est venu pour disparaître, la vie humaine est absente à part celle du narrateur, loin de l'humain, très proche de la nature, tellement proche qu'il entend sa voix et son souffle jusqu'à reconnaître ses signes qui autrement passent inaperçus.
Un coin déserté par l'homme mais où la nature trouve bon de vivre, car elle peut vivre sans l'homme, le territoire de la vie sauvage ! Sans un seul humain aux alentours, le narrateur est moins seul que jamais, la vie est partout, les lucioles, les chauve-souris, les hirondelles, les feuilles et l'herbe et le dialogue est nourri par l'inattendu, le surprenant. le miracle de la vie avec toutes ses questions sans réponse ou alors sans la réponse attendue ?!
Tout est autour de la solitude et de la lumière autour des gestes et activités de tous le jours qu'on appellent banals, et qui, là, prennent toute leur l'importance car ce qu'ils disent sont une partie de ces petites choses inaperçues qui font partie de la vie, sont cette petite lumière qu'on ne découvre que si on regarde par la fenêtre dans la nuit et si on a la curiosité et l'envie d'aller vers elle.
L'enfant qui vit seul dans la petite maison de la forêt dit qu'on lui a fait du mal et qu'il s'est tué.
"C'est un monde méchant", oui, mais nous n'en avons pas un autre et des fois, il arrive qu'une petite lumière brille dans notre nuit, "et puis un jour une autre petite lumière s'allumera juste à côté"... et la terrible solitude sera terminée, et alors on se dit que ce monde, ça vaut la peine d'être vécu.
Notre dialogue avec la vie c'est comme le dialogue avec le feu, il ne suffit pas de le regarder il faut aussi l'entretenir pour garder sa chaleur, sa lumière, sa beauté, même s'il nous brûle de temps en temps.
L'histoire est vrai pour ceux qui croient que la beauté de la vie vient, non des gestes qu'on attend de l'autre, mais des gestes que nous faisons chacun vers l'autre, et que la littérature est un de ces gestes-là.
Un livre à prendre sur une île déserte, à garder sur soi, à lire et à relire lentement, à faire tourner délicatement ses pages vivantes dont chacune est une petite lumière.
Commenter  J’apprécie          144
Ce roman est empreint de poésie.Il faut lui accorder du temps en oubliant qu'il n'a "que 120 pages" car à le lire rapidement on passerait à côté de l'essentiel.J'ai apprécié l'ambiance très particulière qui s'en dégage avec un regard attentif au microcosme puis macrocosme avec quelque chose de presque mystique. La notion de temps est, elle aussi, en distorsion,c'est en tout cas ainsi que je l'ai ressenti.Tout d'abord parce que je m'étais laissée coulée dans la lenteur du quotidien du viel homme(le narrateur) ,dans sa sollitude paraissant d'un autre temps,seule âme vivante d'un hameau de montagne et puis surprise de le voir d'un coup prendre sa voiture! Ce simple "objet" me ramenant au présent.Et puis il y a la symetrie dans la relation du narrateur avec le petit garçon qu'il découvre derrière la petite lumière, enfin l'absence de frontière entre le monde des vivants et des morts...Après Fable d'amour, cette petite lumière me donne envie de mieux connaître l'univers de'Antonio Moresco.
Commenter  J’apprécie          120
C'est un article d'Aifelle, suivi de tous vos commentaires, qui m'ont dirigée vers cette lecture. Quel petit bijou! Totalement inclassable, mais dans une langue si belle que l'on pourrait oublier la narration. Je comprends bien pourquoi toutes les blogueuses qui aiment l'évocation de la nature ont été subjuguées, moi j'y suis moins sensible et pourtant la langue poétique Antonio Moresco a su complètement me séduire. J'ai lu et relu les descriptions des arbres, des plantes, des vols d'hirondelles. Tout est d'une majesté mais aussi d'une précision à couper le souffle. Autant l'histoire ne se décide pas entre le réel et le surnaturel, autant les évocations de tous les éléments sont pratiquement l'oeuvre d'un scientifique spécialiste de la nature. de l'infini petit jusqu'à de l'infini de l'univers. C'est grâce à cela que j'ai accepté de ne pas exactement comprendre si l'enfant et la petite lumière sont de notre monde ou pas, si le narrateur les rejoint dans l'infini de l'univers ou dans la mort. Un jour la nature sera là pour engloutir toutes les créations humaines à l'image de ce village de montagne abandonné par les hommes et régulièrement secoué par des tremblements de terre.
Lien : http://luocine.fr/?p=4920
Commenter  J’apprécie          110
Impressionnant dans le sens où des impressions ont diffusé et resteront présentes en moi probablement assez longtemps après la lecture. Ce livre n'est pas passionnant car nous ne sommes pas portés par l'histoire ni les personnages, car sa lecture est difficile et demande de la concentration. Mais, ce livre fait vivre les végétaux, les animaux, les pierres, les maisons, habités par un souffle sous-jacent, transcendant ou au contraire totalement immanent selon les points de vue. Nous sommes dans une sorte d'apocalypse verte. le monde est dominé par la végétation qui gagne du terrain et domine avec obstination les constructions et la société humaines. Ambiance très mélancolique, non pas au sens de douce nostalgie, mais presque au sens pathologique. J'attends la traduction en français des autres livres d'Antonio Moresco.
Commenter  J’apprécie          110
C'est une petite pépite que je viens de découvrir un peu par hasard car je n'avais lu aucune critique à son sujet. Ce court roman tient peut-être du conte ou de la fable métaphysique mais peut-être vaut-il mieux éviter de le classer…. Ce qui est sûr, c'est que sa lecture vous laissera pensif, dans un état second…
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. » nous apprend d'entrée le narrateur. L'homme semble s'être retiré du monde et l'on ne saura pas pourquoi. Il vit dans sa petite maison de pierre d'où il contemple le monde végétal et animal. Il observe avec étonnement et effroi, le travail incessant de la nature qui le fascine. Il s'interroge : pourquoi toute cette vie toujours en mouvement, cette prolifération végétale qui s'empare de chaque ruine pour l'envahir, l'étouffer, la dévorer, de chaque interstice entre deux pierres pour se répandre, se propager et pourrir ensuite. Tout naît, inlassablement et meurt pour laisser place à une nouvelle vie : une branche s'élève vers la lumière en livrant une lutte acharnée aux autres végétaux, les bêtes se reproduisent infiniment et grouillent sans cesse, la terre tremble régulièrement. « Pourquoi tout ce grouillement de corps qui tentent d'épuiser les autres corps en aspirant leur sève de leurs mille et mille racines déchaînées et de leurs petites ventouses forcenées… Où je peux bien aller pour ne plus voir ce carnage, cette irréparable et aveugle torsion qu'on a appelée vie ? »
Ce spectacle fascinant et effrayant de l'intarissable foisonnement plonge le narrateur dans une méditation vertigineuse sur le sens de la vie.
Or, un soir, il remarque, de l'autre côté de la montagne, une petite lumière dans les bois. Qui peut bien habiter dans un lieu si désolé, si loin de toute vie ? Cette petite lumière qui s'allume tous les soirs à la même heure l'intrigue : il descend au village pour mener sa petite enquête et, finalement, décidera de s'y rendre lui-même… Et là, oh, surprise…
Ce texte poétique est vraiment magnifique, l'évocation de la nature, rendue de façon saisissante, est d'une force prodigieuse. Elle nous invite à penser : qui sommes-nous ici dans ce grand tout auquel nous participons? Et tout ceci a-t-il un sens, un sens que nous ne percevons pas tellement nous sommes impliqués ?
Que de questions…
C'est certain, je porterai longtemps en moi cette petite lumière…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          90
Quel beau petit livre, tellement émouvant. Lorsque débute cette histoire, l'écriture d'Antonio Moresco est digne de Giono : le narrateur s'est installé au milieu d'une montagne désertée, au sein d'un hameau dont les maisons mangées par le temps et les végétaux s'écroulent. Depuis sa porte-fenêtre, il bénéficie d'une vue superbe sur sa vallée, et surtout sur la forêt et les flancs escarpés de la montagne d'en face. Et le soir, toutes les nuits, à la même heure, il remarque une "petite lumière" qui s'allume.
Ici pour s'effacer du monde, l'homme ne parvient pas à expliquer cette lueur qui brille depuis un endroit où personne ne vit, selon les villageois du coin. Il se promène dans un paysage de ruine magnifique et s'interroge : qu'est-ce que cette "petite lumière".
Je n'aime pas divulgâcher, donc, je laisse le mystère. La réponse est si émouvante, l'atmosphère fantastique tellement belle, je n'ai pu quitter ce roman (cette nuit !) jusqu'à son dénouement.
Commenter  J’apprécie          80
Depuis longtemps j'essaie de trouver les mots justes pour écrire sur La petite lumière d'Antonio Moresco. Ce livre perle rare, un de ceux qui tombe par hasard devant nos yeux entre nos mains, pile quand il le faut. Pile ce dont on a besoin pour réchauffer le coeur et attiser le feu du cerveau. Drôle de coïncidence déjà, quand juste après avoir feuilleté Eloge de l'ombre à la librairie, ce livre là me saute au visage quand je me retourne - une lumière comme un pied de nez à l'ombre que j'ai failli préférer. Impossible de résister à ce hasard là.

Les mots, je ne les ai toujours pas. Voyez comme je tourne autour et comme je tombe dans la facilité de l'anecdote. Seulement, l'éditeur les a trouvés, les bons mots, pour résumer tout ce que je vais écrire : “La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l'existence.”
Voilà, on lance le truc maintenant : cette petite lumière nous imprègne. Après tout, voilà déjà plus de six mois que je l'ai rencontrée, et elle est toujours là, et encore jamais je n'ai osé me tenter à l'exercice très difficile d'écrire à propos de ce livre.

Je serais peut-être brève, dire clairement ce que je ressens, plonger dans le fastoch sans préchiprécha.
Cette petite lumière s'imprègne en nous.
Par ses descriptions vertigineuses de la forêt et de la nature.
Par ses questionnements physiques, métaphysiques et quantiques.
“Je ne m'étais pas trompé. Il se passe quelque chose d'énorme dans le ciel, dans ses petits cerveaux de quelques grammes qui traversent l'espace comme des flèches, dans tout ce grouillement d'ailes qui ébouriffent l'atmosphère” – p. 66

Il faut lire comme il s'interroge sur la corrélation entre la taille du cerveau des hirondelles et les prouesses dont elles sont capables…

Cette petite lumière nous imprègne, grâce à cet ébahissement ininterrompu devant la beauté de la nature et devant toutes ces coïncidences qui ont créé le monde que nous connaissons.

“Comment savoir si la lumière n'est pas elle aussi à l'intérieur d'une autre lumière ? Et quelle lumière ça peut bien être, si c'est une lumière qu'on ne peut pas voir ? Si on ne peut même pas voir la lumière, qu'est-ce qu'on peut voir d'autre ? Comment savoir si la matière dont se compose l'univers, tout du moins le peu qu'on réussit à percevoir dans l'océan de la matière et de l'énergie noire, n'est pas à l'intérieur d'une autre matière infiniment plus grande, et si la matière et l'énergie noire ne sont pas à leur tour à l'intérieur d'une obscurité infiniment plus grande ? Comment savoir si la courbure de l'espace et du temps, si courbure il y a, si espace il y a, si temps il y a, ne sont pas eux aussi à l'intérieur d'une courbure plus grande, un espace plus grand, un temps plus grand, qui vient avant, qui n'est pas encore venu ? Comment savoir pourquoi ça s'est arrangé comme ça, dans ce monde ?” – p. 106

Sur ce fond apocalyptique… N'y-a-t-il plus personne sur Terre ? le retour aux sources est presque forcé, l'Homme est absorbé dans la nature et par la redécouverte de structures naturelles puissantes. Quelle merveille, ce côté sombre et glauque, absolument lugubre, qui nous prend au milieu du récit ! L'échine de la colonne vertébrale qui n'en finit pas de frissonner jusqu'à la dernière page – par la fiction par les mots par l'émerveillement par tout par cette petite lumière – aaaah !

Une immersion puissante, réussie, grandiose, dans un décor végétal et animal où l'Homme se rend compte –enfin ?– des merveilles de l'Univers, de ce qui l'entoure, et de sa petitesse dans ce TOUT que forme le Cosmos.

“Tous continuent à mourir et à renaître et à mourir à nouveau, toute chose dans le même cercle de la douleur créée. Leurs cellules végétales continuent à lutter désespérément et à se reproduire et à se dupliquer en silence, et c'est ce qu'elles continueront de faire une fois que les hommes ne seront plus là, qu'ils auront tous disparu de la face de cette petite planète perdue dans les galaxies, il ne restera plus que ce tourment de cellules qui luttent et se reproduisent, tant qu'arrivera encore un peu de lumière de notre petite étoile.” – p.120

Cette petite lumière nous imprègne, oui. Elle nous illumine et nous réchauffe encore très longtemps après la lecture (et même encore un peu plus après la relecture). le petit roman d'Antonio Moresco est un récit contemplatif sur l'éternel cycle de la vie et sur l'émerveillement de la nature. Il faut le lire. C'est conseillé. Ça fait du bien.

Lien : https://horspistes.wordpress..
Commenter  J’apprécie          80
Ce court récit est un petit bijou ciselé d'émotions .
Emprunt d'une délicatesse infinie, c'est avec une plume fluide, qui nous contraint à la lenteur, qu'Antonio Moresco nous emmène au coeur d'un monde presque irréel, intemporel et qui laisse une empreinte mystérieuse.
La quête de cette "petite lumière" nous plonge dans une atmosphère envoutante pleine de poésie.
Le seul bémol : une fin un peu abrupte et légèrement énigmatique.
Commenter  J’apprécie          70
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête. La lumière s'éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité. Mon corps est immobile sur une chaise en fer dont les pieds s'enfoncent de plus en plus dans le sol. »
Ainsi débute le roman d'Antonio Moresco. le narrateur, dont on ne sait exactement ce qu'il fuit, est comme la chaise ; les pieds qui s'enfoncent dans l'humus et la tête dans les étoiles, un pied dans la réalité, l'autre dans les rêveries. Il ne fait qu'un avec le paysage et la vie des animaux qui accompagnent sa solitude. Sa vie se déroule entre discussions avec les hirondelles, les réflexions, les rêveries, les secousses sismiques, les orages quelques fois violents, la réparation du toit et ses rêveries et méditations. Et, il y a cette petite lumière qu'il voit dans le lointain, sur l'autre versant de la montagne. Ses seules sorties en voiture sont pour aller chercher des provisions dans le petit village un peu plus loin. Sinon, il ne rencontre personne et ne semble pas s'ennuyer.
Et toujours cette petite lumière sur l'autre versant qu'il perçoit chaque soir et qui brille toute la nuit. Il l'attend tous les soirs, comme un rituel emprunt de grande curiosité.
A l'automne, juste avant les premiers frimas, il décide d'aller à la rencontre de cette lumière. D'abord en voiture, puis à pied. Il finit par arriver devant la maison « A l'intérieur, dans une cuisine, se trouvait un enfant en culottes courtes, la tête rasée. Il soulevait dans ses petits bras un nuage de draps qu'il s'apprêtait à mettre dans un baquet. ». Ce petit garçon vit tout seul dans cette maison éloignée de tout
Et, s'il laisse la lumière allumée c'est parce que, avoue t-il en rougissant, qu'il a peur du noir.
Il revient plusieurs fois et il se noue entre eux une grande amitié.
Mais qui est ce petit garçon, seul, qui dit aller à l'école la nuit. Cette école se situe dans le village plus bas, mais, c'est tout de même loin pour ces petites jambes. Pourtant il refuse, toujours, l'aide du narrateur. Qui est ce petit garçon ? Qui est ce petit garçon si sérieux, méticuleux, s'organisant comme une grande personne ? Je n'ai pas cherché à différencier la vie diurne et nocturne, j'ai simplement mis mes pas dans ceux d'Antonio Moresco pour une promenade dans son monde fantastique et poétique où la nature s'offre à chacun.
Ce livre, entre récit, conte, roman métaphysique, est écrit avec une plume poétique, tendre. Les descriptions sont précises, imagées ; J'entendais le cri des hirondelles. Antonio Moresco me ravit une nouvelle fois. J'apprécie son univers onirique déjà trouvé dans Fable d'amour et les incendiés. La petite lumière est une promenade calme, au coeur de la solitude, de la discrétion, de la fin qui n'en est pas une, entre rêve et réalité, la vie et la mort. Beaucoup de sérénité à l'inverse de Fable d'amour et Les incendiés.
Un coup de coeur.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          72




Lecteurs (983) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
840 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}