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3,89

sur 441 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La petite lumière » est un texte au pouvoir magique qui envoûte le lecteur pour le laisser à la fin pris entre enchantement et étouffement, émerveillé comme cet homme devant la beauté fragile de la vie, les lucioles, trois lys odorants, un vol d’hirondelle mais aussi sa prolifération destructrice.

Cet homme seul nous dit dès le début : « Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant.»

Il va nous entraîner entre la vieillesse du monde et sa renaissance éternelle, au sein de la lutte pour la vie dans un enchevêtrement monstrueux :
« un furieux enchevêtrement muet de formes nées des graines portées par le vent ou par d’autres bombes qui pullulent dans le ventre pourri du monde, et qui entament leur lutte pour grimper vers le haut, vers la lumière. »

Mais à l’inquiétude et l’angoisse des moments où il se dit :
« Il n’y a rien ! Il n’y a rien ! », je me disais en rentrant en voiture au long de ces lacets de plus en plus serrés et déserts au fur et à mesure que je m’approchais de l’endroit où je vis.
« Il n’y a, en tous lieux, que cette pullulation désespérée de vie et de mort à travers le temps, l’espace, que cette imagination désespérée… »

va répondre « la lucina », la petite lumière dont il ne sait d’où elle vient, qui le fait se questionner :
« quand le soleil disparaît à derrière la ligne de crête et qu'il commence à faire nuit, et que tout ce monde végétal devient invisible et noir comme une grande éponge nocturne, de l'autre côté, là-bas, au loin, chaque nuit, chaque nuit, toujours à la même heure, s'allume soudain cette petite lumière. »

Entre pulsion de vie et de mort cet homme solitaire va aller, de questionnement en questionnement, à la rencontre de son enfance retrouvée.
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Intrigant mais aussi apaisant.
"La petite lumière" qui scintille dès la nuit tombée aiguise la curiosité du narrateur qui est venu s'isoler dans un hameau où il est le seul habitant.
D'où vient cette petite lumière ? Qu'est-ce que c'est ? Nous sommes, nous aussi, avides de savoir et nous suivons avec attention le cheminement du narrateur. Ce n'est pas une recherche dans la précipitation, nous prenons le temps de découvrir la nature, de parler aux lucioles, d'observer les renards, les grenouilles...
La nature est ici omniprésente, fascinante et bien vivante.
Et puis nous rencontrons un petit garçon et là encore nous prenons le temps de comprendre qui il est d'où il vient. Je ne suis pas sûr qu'il faille absolument trouver une réponse il est sans doute préférable de se laisser aller à cette solitude poétique, reposante.
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« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. »

Qui est cet homme ? veut il en finir où simplement se faire oublier quelques temps ?

Que représente cette petite lumière qui apparaît toujours à la même heure et semble l'attirer comme un aimant ?

Qui est ce petit garçon qui vit seul, se débrouille comme un grand et va à l'école du soir, alors qu'il semble déjà en savoir plus que beaucoup d'adultes ?

Ce roman est incroyable, une expérience hors norme dans ma vie de lectrice.
Je suis restée scotchée à ces pages avalées en deux petites heures et je vais vous faire un aveu, je n'ai pas les réponses, simplement mon interprétation.
Est-elle la bonne ?
Je n'en suis pas sûre et au fond, quelle importance !

Si vous acceptez les mystères, les questions sans réponse, les non-dits, alors foncez, ce livre est un bijou.

Si vous aimez la belle littérature où chaque mot est posé au bon endroit, au bon moment, alors foncez, ce livre est fait pour vous.

Bref, quelques soient vos attente en ouvrant un livre, ne passez pas à côté de ce … Je ne sais plus que dire pour vous convaincre de suivre « La petite lumière ».
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Cette Petite Lumière (2009) de l'Italien Antonio Moresco est une pépite.

Un homme dont on ne saura rien a décidé de disparaître. Il a trouvé refuge tout près d'une forêt dans un hameau qui semble abandonné depuis peu. Mais derrière les collines entièrement recouvertes de végétation, au loin, chaque soir, il aperçoit une lumière qui semble venir d'ailleurs. Alors il enquête auprès des rares habitants des hameaux voisins, il traverse la sombre forêt, gravit des chemins escarpés et finit par entrer dans une petite chaumière toute propre où il rencontre un enfant en culottes courtes. Seul.

Ce roman est magnifique, puissant et emporte totalement dans un monde à la frontière du rêve et de la réalité, de la mort et de la vie. Un univers végétalisé crépusculaire, post-apocalyptique et méticuleusement réaliste. Dans le hameau les figues traversent les fenêtres des maisons, les barbelés en bordure des champs semblent tout juste enterrés, les plantes comestibles serpentent au sol. le long du chemin traversant le hameau, se trouve un cimetière avec des lumignons qui fonctionnent toujours. La nature était domestiquée, il n'y a pas si longtemps. Que s'est-il passé ? Un tremblement de terre ? Peut-être. La nature est devenue hostile, des essaims de guêpes attaquent avec férocité. l' homme seul les combat avec son bâton et les interpelle : « Mais comment peut-on vivre ainsi ? L'homme s'adresse à un châtaigner qui donne encore des fruits mais dont la cime est nue et comme pétrifiée : « Ce n'est pas possible pour les hommes : ils sont soit vivants, soit morts. C'est du moins ce qu'il semble... » L'homme erre au milieu de cette nature grouillante et proliférante qui semble devoir l'engloutir. Il a peur. Il invective les hirondelles qui pourront s'échapper, croise le regard blanc d'un blaireau qui n'ose pas traverser la route, est poursuivi par un rottweiler aux quatre pattes cassées. Plus tard, il rencontre une vieille épicière qui dégage une odeur fétide d'urine de chat puis un chevrier albanais étonnant. Réalité rurale et réminiscences de contes merveilleux se mêlent. Il arrive dans cette chaumière.
L'écriture est simple, au présent, dégagée de fioritures. Elle scrute les profondeurs de l'âme jusqu' à retrouver l'enfant. Quel enfant ? Celui qu'il était en lui-même ? Peut-être. Il rencontre cet enfant sage et solitaire qui a peur du noir. Il le console, il l'apprivoise doucement, patiemment, il retrouve son école. Est-il vivant ? Est-il mort ? Qui apprivoise l'autre ? Qui console l'autre ? le livre reste en suspens et ouvert aux interprétations.
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Antonio Moresco est un auteur à découvrir, d'une écriture singulière qui vous charme, tel un sortilège il vous distille une portion d'imaginaire, avant de vous entraîner avec ses mots vers des paysages insolites ou inquiétants et le monde ne sera plus le même, « Pas un signe de vie Humaine ».p9

La mise en scène des secousses sismiques, ajoute une inquiétude charnelle, palpable, « On entend aucun bruit, pas un seul cri d'animal nocturne, de terre, d'air. Ils doivent tous être immobiles qui sait où, pétrifiés, après que le tremblement de terre a fait vibrer la terre et le ciel sous leurs pattes et sous leurs ailes. »


Où sommes nous ? dans un décors titanesque où « les châtaigniers se découpent sur la forêt dans leur évidence spectrale », « ces troncs fossiles, des arbres mourants étouffés par les surgeons ou par le nuage du lierre », où plus loin p15, «  des mousses ou des lichens emmaillotent de leurs linceuls de velours des bois et de grosses pierres affleurantes. 


»L'histoire est banale dans ses premières pages, mais elle va vite glisser, le récit, la langue l'ambiance, se cristallisent autour de la présence d'une petite lumière, qui chaque soir s'allume à la même heure. Pourtant sur l'autre crête en face il n'y a aucune activité humaine, plus troublant encore aucune route n'y mène, un chemin ? Mais lequel.

L'obsession du conteur n'a pas faibli, « Il faut que j'aille là-bas..., je me dis encore, en continuant à regarder cette petite lumière, la couverture sur les épaules, face à un abrupt végétal, il doit bien y avoir une route, un chemin pour arriver là-bas.

Il découvre un enfant qui est seul et apprend ses leçons. Il établit peu à peu une relation. le narrateur venu pour disparaître, est maintenant pris dans le mystère absolu de sa présence, entre son regard sur le monde et cet enfant, ce mystère fait exploser sa mémoire, comme ses certitudes.

Rien ne ressemble à ce récit, il faut suivre le narrateur se laisser porter et goûter ce langage poétique et envoûtant, et s'il avoue « Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité. ». IL nous prend « par la main pour nous dire, tout est prêt, il fait nuit maintenant ».

Magique et lumineux


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L'histoire est simple, facile à résumer, un homme vit seul, reclus dans un petit hameau inhabité, il vit simplement, il observe la nature, parle avec les hirondelles, il mène une vie extrêmement solitaire.
Il remarque un soir un petit point lumineux de l'autre côté de la vallée, cette petite lumière au départ l'intrigue puis elle devient obsédante, tous les soirs à la même heure elle s'illumine. Il décide de partir à la recherche de cette lueur...
Un roman d'une grande beauté, à l'écriture épurée, gracieuse, une réflexion intime liée à la fragilité de l'existence, un texte délicat et lumineux.
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Un livre-épure qui tient à la fois du conte poétique et philosophique. Comme à chaque fois que je lis ce genre de livres (et je m'aperçois que c'est souvent du côté de la littérature italienne), j'ai le sentiment de chausser des gros sabots pour en parler. Pourquoi ? Parce que l'histoire est simple, facile à résumer mais la symbolique, immense. D'emblée, je sais que je n'ai pas tout perçu, pas tout compris. Est-ce important ? Pas tant que ça, en fait.
Le narrateur dont on ne saura rien est venu habiter un hameau abandonné, à l'écart de tout, quelque part dans une zone sismique, certainement en Italie. Partout la végétation reprend ses droits, sur les façades des maisons, dans les potagers délaissés. La nature est très présente dans ce livre et l'auteur en donne une analyse fine, à mi-chemin entre la description et l'admiration parfois mêlée de crainte à moins que ce ne soit de respect pour cette vitalité renouvelée.
La petite lumière, face à sa maison, sur le versant de montagne recouvert de forêts, intrigue le narrateur. Est-ce une présence extra-terrestre comme le suggère un fermier qui s'applique à répertorier leurs manifestations ? Est-ce une présence humaine ? le narrateur qui ne semble avoir aucune occupation particulière s'approche et découvre une petite maison cachée dans les bois. C'est là que vit un enfant, habillé un peu à la mode d'autrefois. le roman comporte très peu d'indications temporelles mais on comprend tout de même qu'il n'est plus d'usage de s'habiller en culottes courtes. le narrateur s'inquiète de le savoir seul, isolé de tout mais l'enfant lui prouve, par ses petits gestes appliqués qu'il est autonome et responsable. Mais qui est cet enfant mystérieux ?
L'auteur, par plusieurs scènes singulières, un peu comme de petites touches nous immerge doucement dans un univers mi-philosophique ou mi-onirique (ah, que je sens mes gros sabots...) servi par une écriture dont l'épure époustoufle. Un roman qui imprègne, qui perturbe et laisse parfois pantois, un roman que chacun lira et recevra à sa façon, peut-être comme un matériau modulable.

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Un homme vit volontairement seul, de manière simple et frugale, dans un petit hameau sur la pente d'une montagne. Il observe l'éveil de la nature, les plantes, il parle aux oiseaux, rencontre un vieux chien, descend faire quelques achats au village le plus proche. Une chose l'intrigue vraiment, c'est une petite lumière qui chaque soir, à la même heure, s'allume sur l'autre flanc de la montagne. Il s'interroge, pose des questions aux villageois, puis finit par aller voir l'origine de cette lumière. Et là, il se retrouve face à d'autres questions, encore plus profondes, qui vont le mener encore plus loin…

C'est un roman qui ne va pas jouer sur de nombreux rebondissements pour avancer, qui ne va pas répondre à toutes les questions posées, qui va prendre son temps, ensorcelant et touchant mélange d'une histoire presque fantastique, de remarques naturalistes et de pensées éparses provoquées par l'observation de la nature.
Le narrateur parle peu de lui, pas du tout des raisons qui l'ont amenée dans ce hameau perdu, si toutefois il y a des raisons. Il s'interroge beaucoup, pas seulement sur la lumière mystérieuse, mais sur le sens de sa vie, même s'il ne le formule pas vraiment ainsi. Roman sur les forces de la nature, sur la solitude, sur la brutalité du monde, La petite lumière atteint son but avec une économie de mots qui laisse sans mots, justement.

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Voici un court roman, étrange, et qui est à la fois d'une grande noirceur et d'une grande profondeur. Si je devais le comparer à un autre livre, je choisirai "La Route" de Cormac McCarthy. Il y a en effet des points communs : une relation entre un homme et un enfant, une écriture sèche, un côté fantastique et un certain pessimiste sur la nature humaine. Pourtant ce livre ne ressemble à aucun autre. L'auteur a une façon très particulière de dépeindre la nature qui est omniprésente et inquiétante. Ici la frontière entre les vivants et les morts se révèle bien fine. de même que dans la nature les plantes poussent sur un terreau et un humus composé de plantes mortes, les humains continuent leur vie après leur mort et les vivants semblent parfois plus morts que des fantômes. L'auteur nous fait partager ses interrogations métaphysiques sur l'absurdité de la vie et son écriture particulière a laissé en moi une empreinte profonde. C'est la magie des mots et de la littérature. Je tire mon chapeau au magicien Antonio Moresco, que je découvre avec ce livre.

Il faut souligner quand même que ce texte demande un certain temps d'adaptation qui pourra rebuter certains lecteurs. Cependant, une fois arrivé au bout, j'ai été ébloui par ce livre, qui va rester longtemps dans mes souvenirs...
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Le joli livre ! Plein de poésie douce et étrange, flirtant avec le merveilleux, la méditation philosophique nourrie de paysages superbes dans lequel évolue un narrateur dont nous ne savons rien si ce n'est qu'il a choisi un isolement profond au milieu de montagnes sauvages à proximité d'un minuscule village dont il ne fréquente que l'épicerie, puante de l'odeur des chats et tenue par une vieille femme.

Mais un jour il aperçoit une petite lumière, le soir, sur la crête qui lui fait face, tremblotante entre les arbres. Il se renseigne, personne ne sait rien. Il fait la route, sauvage et tortueuse, jusqu'à découvrir une maisonnette où vit un enfant aux cheveux ras, vêtu d'un sarrau, et qui apparemment assume seul la tenue de la maison et du jardin. Qui est ce gamin silencieux, qui affirme fréquenter l'école du soir, avoir du mal à faire ses devoirs et qui finit parl'inviter à dîner ? Qui sont ces enfants de l'ombre qui, silencieusement, vont à l'école du village, la nuit, sous la houlette d'un maître d'école ?Et ce concierge bonhomme qui ouvre le portail de l'école pour y faire entrer le narrateur ?

Nous sommes en Italie, probablement en Lombardie, dans un paysage rude et fort que le narrateur nous fait découvrir, des plus grandes masses rocheuses aux plus infimes des fleurs et des insectes, avec la délicatesse d'un miniaturiste savant. Plusieurs scènes fascinantes nous sont proposées, telle celle où le narrateur, inquiet, se voit suivi par un rottweiler aux quatre pattes brisées mais qui, terrifiant et pathétique, s'obstine à marcher derrière lui, traversant la montagne jusqu'à sa maison.

« La petite lumière » est là comme un signe, comme un espoir, elle entre en résonance avec ce qui fait notre petite lumière personnelle et nous ouvre vers des horizons étranges, profonds et infinis. Une belle méditation, douce et paisible, sur ce qu'est notre vie, sur la mort aussi. Avec des réminiscences de Rousseau. On pense aussi au « Roi des Aulnes » (Erlkönig)
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