La Fin de l'Empire romain d'Occident 375-476

Réédité en 2014, avec parait-il des compléments autour principalement de la dimension religieuse, cet ouvrage était paru pour la première fois en 2007. "La fin de l'Empire romain d'Occident" suit un ordre chronologique, ce qui permet au plus grand nombre d'accéder à son contenu, les pré-requis ne sont pas excessifs mais une bonne mémorisation des personnages historiques nombreux à apparaître.

L'auteur commence par faire le point sur l'état de l'empire romain dans nombre de domaines à la mort de Valentinien Ier en 375. le christianisme s'y est imposé définitivement avec Constantin en 313 avec l'édit de tolérance de Milan, d'ailleurs suivi assez rapidement par des mesures hostiles à l'encontre des païens, surtout après la mort de Julien en 363 où les dernières perspectives de retour à la religion romaine s'évanouissent définitivement.

Incontestablement les successeurs de Constantin ont renforcé l'État romain, or un évènement va tout remettre en cause. En effet Valens l'empereur d'Orient meurt lors d'une bataille qu'il perd contre les Goths. Cet évènement a une double conséquence « il inverse les rapports de crainte entre Romains et barbares » et entraîne la disparition chez les Romains des partisans de l'arianisme (qui étaient autour de Valens). Désormais si barbares et Romains partagent la même foi chrétienne, ils se sentent opposés dans la conception qu'ils en ont. Pour les ariens, il n'y a qu'un seul dieu (le Père) alors que les Nicéens défendent un dogme trinitaire. C'est Théodose qui impose le christianisme nicéen comme religion d'état dans l'empire et pages 92 et 93, Georges-André Morin montre magistralement que la conception trinitaire, permet de justifier l'hérédité monarchique qui permet aux Théodosiens de devenir la première (et seule) véritable dynastie romaine.

Si l'Empire romain, grâce à la légitimation du pouvoir impérial à l'aide de la religion catholique, retrouve un nouveau souffle, ceci n'est que temporaire. En effet au milieu du Ve siècle, la dynastie théodosienne s'éteint en Occident par l'assassinat de Valentin III (et celui-ci est suivi par le Sac de Rome) tandis que des successions indirectes mais légitimes se poursuivent en Orient.

Deux fils rouges sont dans cet ouvrage. Tout d'abord la famille de Galla Placida, celle-ci est fille de Justine et Valentinien Ier et seconde épouse de Théodose, otage d'Alaric roi des Wisigoths, épouse de son successeur puis femme de Constance III mais aussi mère de Valentin III et grand-mère d'Olybrius (un des derniers et plus court règne d'empereur ; d'où l'expression "Qui c'est cet Olybrius?"). La seconde constante est le rapport évolutif qu'ont les empereurs des deux ensembles avec le christianisme. Faut-il voir, dans cette dernière donnée, la raison de la survie de l'Empire d'Orient jusqu'en 1453 ? Georges-André nous donne son avis là-dessus.

On apprécie un index des lieux et un index des noms. On peut regretter que l'une des deux cartes s'intitule "Les royaumes barbares implantation et extension" sans mention d'aucune date ; il semblerait que ce soit pour les années 476-480.